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Une grande enquête sur la corruption arrive

La corruption gangrène des pans entiers de l’économie et coûte au pays jusqu’à 7% de son PIB, selon le Chef du gouvernement. Pour approfondir la connaissance «objective» du phénomène, le gouvernement s’apprête à lancer une grande enquête à réaliser auprès de deux échantillons : les entreprises et les citoyens.

Une grande enquête sur la corruption arrive

Projet de grande enquête sur la corruption. Il s’inscrit dans le prolongement des travaux conduits par l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre corruption (INPPLC) et qui portent sur l’approfondissement de la connaissance objective du phénomène. L’enquête, à laquelle l’Instance réserve un budget de 3,15 millions de dirhams, mesurera «méthodiquement» le niveau global de la corruption au Maroc à travers l’analyse du vécu ainsi que de la perception des citoyens et des entreprises. Il s’agit par ailleurs d’analyser le phénomène dans toutes ses manifestations et ses impacts sur l’économie. Cette investigation consacrera, en outre, une partie à l’évaluation globale de l’impact des politiques et des actions anti-corruption dans le Royaume.
Sur le terrain, elle sera menée auprès de deux échantillons représentatifs des citoyens et des entreprises à l’échelle nationale.
Du côté des entreprises, l’Instance cherche, en effet, à identifier les domaines-foyers de corruption dans le secteur privé ou dans la relation de ce dernier avec le secteur public ou d’autres intervenants. L’objectif étant d’évaluer l’impact du phénomène sur l’environnement économique et le développement global du secteur privé tout en identifiant les principales répercussions sur les différents aspects de l’investissement, la création, du fonctionnement et du développement des entreprises. Plusieurs thèmes seront ainsi abordés notamment le niveau de la perception par les entreprises, leur vécu en termes de confrontation à la corruption, les lieux, les acteurs et les circonstances et le niveau de préoccupation et de sensibilisation du monde des affaires vis-à-vis du phénomène.
Si le gouvernement projette d’enquêter de nouveau sur le phénomène, c’est que l’enjeu est de taille pour le climat des affaires. Rappelons que dans l’indice 2019 de perception de la corruption (IDC) publié par Transparency International en janvier dernier, le Maroc a reculé dans ce classement pour occuper la 80e place alors qu’il était 73e en 2018. Une dégradation que l’on ne retrouve pas dans le dernier classement mondial sur la compétitivité établi par le WEF (Forum économique mondial). Le Maroc a en effet amélioré son classement sur le critère corruption, en engrangeant un score de 43 points, qui lui vaut la 62e place sur 141 pays, contre 40 points en 2018. Le Royaume s’est ainsi hissé de 7 rangs sur 140 pays L’enjeu de lutter contre la corruption est d’autant important que, selon l’Association marocaine de protection des biens publics, le coût du fléau est estimé à 5% du PIB. Ici non plus, les données ne concordent pas. Le Chef du gouvernement avait annoncé en 2018 bien supérieur : jusqu’à 7% du PIB. 

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