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Le coronavirus a bouleversé en moins de 5 semaines le monde interne et externe des entreprises. Le groupe Intelcia, comme beaucoup d’autres acteurs, s’est également retrouvé en plein tourbillon économique. Changement de priorités, car question de vie ou de mort, il aura été nécessaire pour cea groupe, qui compte 15.000 collaborateurs et 17.000 salariés dans 10 pays, de réinventer en si peu de temps l’ensemble de ses piliers organisationnels. Objectif majeur : préserver les deux actifs essentiels que sont les clients et les salariés.
«Développer le télétravail ? Je n’y croyais pas du tout avant cette crise. Dès son déclenchement en France où le groupe compte 2.000 salariés, nous avons d’abord demandé à nos clients de supprimer les activités non essentielles et de réduire la cadence de celles qui sont importantes. Puis nous avons migré progressivement vers le télétravail, en passant d’une cinquantaine de personnes il y a 3 semaines à plus de 7.000 actuellement, essentiellement entre le Maroc, la France et le Portugal. Bientôt nous allons franchir la barre des 8.000. Dans le Royaume, 4.000 personnes sont actuellement en télétravail et seulement 15% des salariés sont sur les sites», déclare le président fondateur d’Intelcia, Karim Bernoussi, lors d’une visioconférence le 7 avril. D’autres mesures en faveur des salariés marocains sont également en cours d’application : «pour les salariés qui ne disposent pas de moyens de travail, nous sommes en train de lancer une offre avec un distributeur pour leur permettre de disposer d’ordinateurs portables à taux zéro avec toutes les facilités de paiement possible», affirme le patron. Pour garantir plus de protection à ses salariés, Intelcia a également dû doubler ses capacités de transport pour que les navettes de 20 personnes soient au maximum à 10. L’entreprise vient également de commander 50.000 masques, de quoi tenir à peu près 3 semaines pour les salariés qui se déplacent sur les sites.
Mais outre la protection de son armada d’hommes et de femmes contre les risque de contamination au coronavirus, la mesure la plus importante prise par le groupe ayant réalisé un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros l’année dernière est sans doute sa décision de garantir 100% des salaires. Car même si l’Outsourcer ne tourne pas à plein régime depuis 4 semaines, beaucoup d’activités étant en berne, d’autres secteurs comme les supports techniques télécoms et les assurances sont fortement dynamiques avec le confinement. «Certains salariés continuent de faire leurs 40 heures par semaine, pour d’autres les horaires ont été réduits à 20 heures, mais un redéploiement de nos ressources a été effectué», affirme le DG.
Quel impact sur le chiffres d’affaires ? Pour le mois de mars, le groupe s’attend à réaliser 85% de ses objectifs au Maroc. Mais c’est très variable en fonction des pays. En France, le chiffre d’affaires est déjà en baisse de 70%. La tendance est très proche au Portugal également où le dispositif humain a été renforcé avec l’intégration cette année de 2.000 personnes qui travaillaient pour un autre Oustourcer local. «Pour le mois d’avril, le groupe prévoit d’atteindre près de 50% seulement de son activité. Or, nous sommes déjà en mode offensif pour préparer l’après-crise. Nous avons déjà démarré les recrutements en ligne. Même les formations sont dispensées à distance. Cela nous apprend aussi à travailler différemment. C’est un réel apprentissage».
Intelcia, dont les premiers mois de l’année ont été marqués par de nombreux investissements humains et matériels, tablait sur 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Le groupe, à coup de nouvelles implantations et acquisitions, devient progressivement un acteur global et multilinguiste. Sa présence s’étend désormais aux États-Unis, en Jamaïque et le groupe se prépare aussi à investir en Colombie.
