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Le homeschooling en vogue au Maroc

Plusieurs parents ont profité de cette période de restrictions liées à la pandémie de la Covid-19 pour s’impliquer davantage dans le suivi pédagogique de leur progéniture. Ils ont pu établir un rythme qui convient à toute la famille sans contrainte de temps ou de concurrence. Satisfaits de l’expérience, ils ont opté cette année pour le homeschooling, un système qui n’est pourtant pas récent au Maroc.

Le homeschooling en vogue au Maroc
De plus en plus de parents optent pour le homescooling, qui veut dire littéralement l’école à la maison. Une expérience renforcée par les conditions sanitaires actuelles. tt tttt Ph. Shutterstock

Ayant été contraint de terminer l’année scolaire 2019-2020 à distance, certains parents ont pu découvrir, ou redécouvrir, les avantages d’un suivi rapproché du processus scolaire de leurs enfants au point qu’ils ont décidé de renouveler l’expérience en optant pour le «homeschoolig». «La décision n’était pas facile à prendre, mais nous avons privilégié le bien-être des enfants plus à l’aise à la maison, loin du stress, des pressions psychologiques et des programmes surchargés», affirme Ghita, maman de deux enfants en primaire et collège. Pour Mustapha, papa d’un enfant en CM1, «le homeschooling est surtout une évidence après l’échec de l’expérience de l’école à distance l’année dernière». De la maternelle au lycée, le nombre d’enfants marocains scolarisés à la maison est en croissance continue. Certains de ces écoliers suivent le programme du système public français dispensé par le Centre national d’enseignement à distance (CNED) français. Via une plateforme en ligne, le CNED propose un enseignement libre, à la carte ou réglementé. Ce dernier coûte entre 800 euros (numérique) et environ 1.000 euros (numérique + papier). Au-delà des cours bien établis, le CNED propose le soutien de professeurs expérimentés, classes virtuelles, des vidéos à visionner… Les classes réglementées suivent le même calendrier scolaire français, avec obligation de rendre les devoirs et passer les contrôles comme dans une école classique. La classe réglementée de ce système permet d’obtenir bulletins et certificat de scolarité alors que l’enseignement libre donne droit d’accès à la fin de l’année scolaire à une attestation de scolarité.

L’enseignement à distance de la Fédération Wallonie Bruxelles en Belgique (EAD) attire aussi les Marocains grâce à son sérieux, suivi et tarif réduit. À partir d’environ 500 dirhams par an, les élèves ont droit aux cours basiques comme le français et les maths pour le primaire. D’autres matières comme les langues étrangères sont proposées à la carte. L’EAD ne donne pas de diplôme, mais une attestation sur demande. D’autres écoles privées et spécialisées dans l’enseignement à distance sont aussi convoitées par les Marocains. Leurs méthodes diffèrent de celles des écoles classiques. Certains d’entre elles proposent des classes virtuelles comme Pazapa. D’autres privilégient l’enseignement à la carte selon l’envie et les besoins de l’enfant. C’est le cas de «lenviedapprendre.kneo.me».

Fondée par Isa Lise, une institutrice et maman de homeschoolers, cette école est basée sur une pratique pluridisciplinaire, active, multi-sensorielle, thématique, créative et ludique. Sa fondatrice a exploré plusieurs pédagogies alternatives avant de trouver la méthode qui lui convient. Elle propose des supports pédagogiques qui suivent la progression de l’enfant. Le monde du homeschooling est riche en offres qui s’adaptent aux besoins de chaque famille, notamment celles avec des enfants en besoin d’attention particulière et souvent marginalisés ou rejetés par les écoles marocaines. Les élèves curieux à la recherche de l’excellence à leur rythme sont aussi bien servis en homeschooling. Les écoles spécialisées dans la pédagogie des cours à distance sont multiples. On cite à titre d’exemple Ker Lann, Hattemer Academy, Cours PI, Cours Griffon, Eve Éducation, Amana, Élite Enseignement,... Ces trois dernières proposent des cours en éducation islamique en plus du programme du système français. Pour les parents à la recherche d’un système anglophone, des écoles à distance américaines proposent leurs pédagogies moyennant des frais de scolarité beaucoup plus élevés que les francophones. 


Unschooling

Les familles à la recherche de plus de souplesse et d’opportunités de découvertes libres, optent pour le unschooling ou l’instruction en famille de façon informelle. Sans programme officiel, elles cherchent des contenus adaptés à leurs enfants. Elles peuvent ainsi alimenter leur curiosité par des livres qui correspondent à leurs centres d’intérêt et compléter par des matières à la carte, des sorties, des travaux manuels ou artistiques... Ce système d’apprentissage sert à accompagner l’enfant dans son autonomie en suivant son propre rythme.

Sociabilisation

Pour les accompagner dans leur mission, les parents, enseignants ou encadrants peuvent faire appel à des professeurs expérimentés ou des centres d’accompagnement scolaire. Et pour combler le rôle de l’école en tant qu’espace de sociabilisation, ils organisent des sorties entre homeschoolers et inscrivent leurs enfants dans des activités parascolaires. 

Organisation

Beaucoup de personnes pensent que le homeschooling est restreint aux parents qui peuvent rester à la maison. Néanmoins, ce n’est pas une condition sine qua non. Plusieurs parents qui travaillent à temps plein ou partiel ont pu s’engager dans cette expérience. Pour ce faire, ils ont réorganisé leur planning quotidien et priorités. Certains ont fait appel à des accompagnateurs notamment pour les touts petits. L’indépendance du homeschooler dépend de son âge et de son degré d’autonomie dans le travail.

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