Les infirmiers sont en première ligne sur le front de cette guerre contre le coronavirus, aux côtés des médecins. Obligés de rester loin de leurs familles et de leurs proches, ils travaillent sans relâche et risquent chaque jour leurs vies pour sauver d’autres. Ce sont de vrais héros qui méritent notre respect et admiration. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui avait désigné cette année 2020 comme l’année mondiale de l’infirmier, leur a rendu plus d’une fois hommage depuis le début de la pandémie pour tous les efforts et sacrifices qu’ils font.
Pour leur logement durant cette période, les infirmiers, tous comme les médecins, ont préféré rester loin de leurs familles et loger dans un hôtel, évitant ainsi de courir le risque de contaminer leurs proches en cas d’infection. «Nous remercions les responsables et les autorités locales qui ont assuré l’hébergement du personnel médical et paramédical ainsi que tout le staff de l’hôpital dans des hôtels de la ville en mettant à leur disposition les moyens de transport aussi», a indiqué Abdelilah Assaïssi.
Outre les hôtels, le personnel soignant dans certaines villes a été accueilli par les citoyens qui ont mis à leur disposition leur résidence secondaire, ou encore dans des locaux d’entreprises, d’associations… Par exemple, le personnel médical et paramédical de l’hôpital Moulay Abdellah de Salé est logé au complexe Moulay Rachid de la ville où ils sont totalement pris en charge. Mais n’est pas le cas de tout le monde. Certains sont obligés de rentrer chez eux pour s’occuper de leurs enfants. Parfois les deux conjoints travaillent dans le milieu médical et n’ont d’autre choix que de rentrer à la maison, ce qui augmente malheureusement le risque de contaminer les proches, malgré toutes les précautions de protection.Et à cause de cette situation inédite, beaucoup de femmes infirmières ont eu de graves problèmes familiaux, essentiellement avec leur conjoint, des problèmes qui risquent de changer leur vie entière. «J’ai eu la chance d’avoir une famille qui m’a encouragé à m’isoler durant cette période pour pouvoir mener à bien ma mission et éviter les risque de contamination. Ce n’était malheureusement pas le cas de toutes mes consœurs. Certaines ont été menacées de divorce par leurs maris si elles ne quittaient pas leur travail», regrette Safâa Yamoul.Étant en contact continu avec les patients atteints de Covid-19, les infirmiers vivent quotidiennement avec le stress et la peur de se faire infecter. «Nous essayons de nous adapter à ce nouveau fléau. Pour l’instant, stress, émotion et phobie font partie de notre quotidien. Pour éviter de se faire contaminer, nous suivons à la lettre les instructions et les recommandations du ministère de la Santé», affirme le président de l’AMIAR. Et d’ajouter : «Notre profession a toujours été un métier à risque, mais c’est également une noble mission et il est de notre devoir de protéger les patients. Nous ne pouvons pas hésiter une seconde à sauver des vies, même si on doit risquer la nôtre».Toutefois, les infirmiers se plaignent de la pénurie du personnel et du manque des moyens de protections au niveau des hôpitaux, ce qui met leur vie encore plus en danger. «Parmi les problèmes que nous rencontrons, il y a la pénurie du personnel et le manque de renfort au niveau des hôpitaux qui prennent en charge les personnes atteintes de Covid-19. Aussi, nous manquons de moyens de protection et, malheureusement, les combinaisons de protections sont insupportables. On ne peut pas les porter plus de 3 heures», déplore Safâa Yamoul. Enfin pour les aider à mener à bien leur mission et retrouver rapidement leurs proches, les infirmiers appellent l’ensemble des Marocains à rester chez eux et respecter toutes les recommandations des autorités pour sauver leurs familles et vaincre la pandémie.
