Le monde a célébré le 10 mai la Journée mondiale du lupus, le «World Lupus Day». Cette journée, organisée depuis 17 ans par la Fédération mondiale du lupus, a pour objectif de sensibiliser aux aspects méconnus de cette maladie qui frappe plus de 5 millions de personnes dans le monde, des femmes dans neuf cas sur 10, souvent jeunes. À cette occasion, l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) s’est jointe à ce mouvement mondial, rappelant que le lupus, potentiellement mortel, est une des toutes premières causes de mortalité des femmes jeunes dans le monde et au Maroc. «Une analyse des certificats médicaux de décès, sur 15 ans aux États-Unis, a montré en 2018 que le lupus se classe au 10e rang des causes du décès chez les 15-24 ans. Il est même répertorié au 5e rang des 15-24 ans dans les populations les plus pauvres, les femmes noires et celles d’origine hispanique. On peut affirmer que ce dernier ratio s’applique aussi au Maroc, où la pathologie atteint environ 20.000 femmes. Le lupus, la plus fréquente des maladies rares, constitue donc un problème majeur de santé publique dans notre pays. La situation est pire en Afrique noire, la région du monde la plus touchée par cette affection», souligne Dr Khadija Moussayer, présidente de l’AMMAIS. Et d’ajouter : «Une enquête mondiale divulguée le 7 mai montre que le lupus affecte profondément la mobilité physique et la capacité à mener des activités normales. Cette pathologie a été fortement médiatisée ces derniers mois par les débats sur l’utilisation de son traitement central, l’hydroxychloroquine, dans la lutte contre le coronavirus également. Une étude publiée récemment dans le «British Medical Journal» a montré à cet égard que la prise de cette molécule par des patients lupiques depuis plusieurs années ne les a pas prémunis contre le covid-19 et ne leur a pas épargné les formes sévères de la maladie».
L’adoption de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 inquiète les patients lupiques
La journée mondiale du lupus est célébrée cette année à l’ombre de l’épidémie du coronavirus. À cette occasion, l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) a indiqué que l’adoption de l’hydroxychloroquine dans les traitements contre le coronavirus suscite beaucoup d’inquiétude sur la disponibilité de ce produit pour les malades du lupus.
Hajjar El Haïti
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11 Mai 2020
À 21:24
