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L’association Sourire de Reda poursuit son combat contre le suicide des jeunes

Isolement, manque de visibilité, difficultés à communiquer avec son entourage… la crise sanitaire n’a pas fini d’impacter notre quotidien. Notre vie a ainsi été profondément bouleversée, donnant lieu à des complications plus ou moins graves. Pis encore, certaines personnes, particulièrement des jeunes, développent des comportements et des idées suicidaires traduisant un malaise profond. Consciente de cette réalité cuisante, l’association Sourire de Reda a préparé tout un arsenal d’outils afin de mieux accompagner les jeunes dans cette période critique. Elle vient  de rendre public son rapport d’activités 2019.

L’association Sourire de Reda poursuit son combat contre le suicide des jeunes
L’association Sourire de Reda œuvre depuis dix ans pour venir en aide aux jeunes en souffrance. tt tttttt Ph. Shutterstock

Le sujet est tellement sensible que beaucoup de gens évitent d’en parler ! Vous l’aurez compris, il s’agit bel et bien du suicide, particulièrement parmi les jeunes. Ce phénomène risque de prendre de l’ampleur en cette période de crise sanitaire qui a bouleversé nos habitudes. Convaincue que l’on peut certainement intervenir en amont en apportant de l’aide aux jeunes en souffrance, l’association Sourire de Reda continue de militer contre ce fléau en se focalisant sur ses trois grands métiers, à savoir la sensibilisation, la prévention et l’intervention. Pour son activité 2019, l’association dresse un bilan positif. En matière de sensibilisation, Sourire de Reda annonce avoir renforcé sa présence médiatique on-line et off-line. S’appuyant sur la communauté des influenceurs, l’association a largement diffusé son message #ana-m3ak qui promeut le rôle que chaque citoyen peut jouer dans la prévention du suicide chez les jeunes. En termes de prévention, l’association a pu toucher 240 adultes et 320 jeunes en une année, et ce à travers une série d’ateliers dans les établissements scolaires en faveur des élèves, mais également des enseignants, du corps administratif et des parents. Les conférences ont porté sur la thématique du harcèlement et du cyber-harcèlement. «Il s’agit d’un fléau sociétal reflétant un mal-être généralisé», prévient l’association qui précise que plus de 77% des jeunes ont été impliqués de près ou de loin dans des situations de violence physique, morale ou verbale dans leur environnement de vie ou sur le web. Quant au volet intervention, Sourire de Reda confirme avoir traité 348 demandes d’aide via la helpline «Stop Silence» et 696 requêtes via les mails et les réseaux sociaux. «Stop Silence» est d’ailleurs une ligne de soutien émotionnel anonyme, gratuite et confidentielle accessible depuis un site web et une application mobile. 
Sur un autre registre, Sourire de Reda affirme avoir enregistré un pic de sollicitations depuis l’apparition de la pandémie au Maroc. Solidarité oblige, l’association a dû mobiliser des ressources humaines et matérielles sans précédent pour faire face à cette situation. En effet, «la helpline Stop Silence a enregistré une hausse des appels entre mars et juin 2020 par rapport à la même période en 2019. Le taux des appelants évoquant le suicide, lui, n’a pas évolué pendant la pandémie du Covid-19. Quelque 65% des appelants parlent d’idées suicidaires et 35% ont commis ou sont sur le point de commettre une tentative de suicide», souligne Sourire de Reda dans son rapport. Face à cette situation, ajoute la même source, l’association s’est fortement mobilisée, notamment en prenant part au dispositif de prévention mis en place par Facebook. Il s’agit d’un mécanisme de repérage et de clôture de comptes des jeunes exprimant des idées suicidaires, avant de les orienter vers les centres spécialisés. 
Autre action et non des moindres : Sourire de Reda a contribué aux efforts d’accompagnement de l’état d’urgence sanitaire pour faire face à la pandémie du Covid-19 en élaborant «My Care». Un guide pratique qui s’assigne pour objectif d’aider les jeunes à mieux affronter le confinement. Ce guide est disponible sur le site de l’association en arabe, en français et en anglais. Il recèle des conseils pratiques pour accompagner les jeunes pouvant être source de confusion et d’angoisse en cette période critique.
Rappelons, par ailleurs, que l’association Sourire de Reda œuvre depuis dix ans pour venir en aide aux jeunes en souffrance. Elle a été fondée en 2009 avec la volonté de contribuer à la prise de conscience de la société sur la souffrance silencieuse des jeunes. D’ailleurs, dans son rapport d’activité 2019, l’association propose une série de mesures qui pourraient contribuer à l’élaboration de la stratégie nationale de prévention du suicide et qui sont en phase avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. 


Déclaration de Meryeme Bouzidi Laraki, présidente de Sourire de Reda

«Sourire de Reda était en première ligne pendant cette crise sanitaire. L’association a vu arriver un flux sans précédent de sollicitations. Le nombre de jeunes faisant appel à la helpline «Stop Silence» a quasiment doublé entre mars et juin par rapport à la même période de l’année 2019, tandis que le nombre de demandes d’aide par mail a augmenté de 155%. Devant cette jeunesse en souffrance et en perte de repères, Sourire de Reda a été très réactive en adaptant ses process et en renforçant ses équipes. Sourire de Reda a également élaboré un guide de bonnes pratiques à l’usage des jeunes pour mieux vivre le confinement, «My Care», disponible sur le site de l’association en trois langues. En 2020, Sourire de Reda a d’ailleurs été approchée par Facebook pour être une association-relais du réseau social pour le bien-être et la résilience des jeunes dans la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord».

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