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L’avenir de la presse écrite à l’épreuve de la révolution numérique

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Les participants à un colloque organisé mardi à Rabat ont fait la lumière sur le développement de la presse et des médias dans un contexte marqué par la révolution numérique et son cortège de mutations ayant chamboulé la pratique journalistique et affecté la presse écrite. Les participants à cette rencontre sur «L’avenir des médias : de la presse écrite à la presse digitale», organisée dans le cadre des rencontres intellectuelles du «Forum culturel de l’Isesco», ont été unanimes à relever la concurrence farouche à laquelle fait face la presse écrite en raison de la dissémination des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Intervenant dans ce cadre, l’écrivain et journaliste marocain Mohamed Maâninou a estimé que la presse écrite dans le monde arabe en général, et plus particulièrement au Maroc, engage un combat existentiel en raison de la concurrence impitoyable auquel elle est confrontée, notant que l’utilisation répandue du smartphone a multiplié les acteurs, et que tout usager de ces appareils peut agir en journaliste sans avoir à suivre une formation ni à obtenir une quelconque accréditation. La révolution digitale, a-t-il poursuivi, ne cesse de tailler des croupières aux organes de presse conventionnels, comme la presse écrite, voire aux chaînes de télévision dont le traitement de l’information requiert plus de temps, au moment où le smartphone fait office de moyen de diffusion directe d’information au moindre coût. M. Maâninou a regretté que la crise de la lecture ait balisé le terrain pour le déclin de la presse écrite devant «l’invasion» des réseaux sociaux. L’écrivain et journaliste a souligné que la révolution numérique a ouvert le champ à tous les citoyens, leur permettant ainsi d’exprimer leurs opinions, estimant que les médias numériques sont venus renforcer la liberté d’expression, à la lumière des restrictions que subissent les peuples de certains pays. Par ailleurs, M. Maâninou a mis en garde contre l’utilisation à mauvais escient de ces nouveaux médias ou leur utilisation malsaine dans la diffusion de rumeurs, le dénigrement des individus et l’atteinte à leur vie privée, notant l’absence de professionnalisme du côté des utilisateurs et l’impossibilité de leur imposer une éthique de travail. Il a fait remarquer que le mauvais usage de ces outils a, à plusieurs reprises, créé des crises politiques et économiques dans de nombreux pays.

De son côté, Khaled Al-Malik, rédacteur en chef du journal saoudien «Al-Jazirah», a indiqué que les plateformes des réseaux sociaux, essentiellement Twitter, ont réussi à s’imposer comme des moyens modernes de diffusion de contenu médiatique, dans la mesure où elles se sont transformées en un point d’attraction médiatique à l’échelle internationale, grâce à la rapidité de diffusion et de réception de l’information, mais aussi à la liberté qu’elles mettent à la disposition de leurs utilisateurs. Il a également affirmé que la presse écrite a également recours aux réseaux sociaux pour, d’un côté, augmenter le nombre de ses lecteurs et, de l’autre, donner à ces derniers la possibilité d’interagir avec les contenus publiés.

À cet égard, M. Al-Malik a souligné que le monde se trouve dans une situation de création de contenu assez particulière, dont l’une des principales manifestations consiste dans le lien qu’entretiennent les médias traditionnels avec les applications des téléphones mobiles, relevant que les médias changent en fonction des moyens et des comportements et que le déclin des médias traditionnels est celui des outils et non celui du contenu et de la profession. Il a ajouté que ces moyens ont permis à certains individus de devenir «correspondant» ou «rédacteur en chef», dans le cadre du journalisme citoyen qui a attribué au citoyen lambda un rôle non négligeable dans la création du contenu médiatique, incitant l’audience à interagir avec lui dans le contexte d’un monde ouvert et de perspectives médiatiques illimitées. Le journaliste saoudien a qualifié d’«exagérée» l’affirmation que la presse écrite n’a plus d’avenir, notant que de grands journaux internationaux continuent d’être publiés en versions papier et électronique. Cette rencontre est la troisième de la série de rencontres du «Forum culturel de l’Isesco», lancé par l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture pour accueillir les décideurs dans le domaine culturel, afin de renforcer l’action culturelle conjointe des États membres et d’en faire un levier du développement durable. 

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