«L’évolution de la situation dépendra de l’engagement de la population à respecter les mesures de confinement»

«Je salue la décision du ministère de la Santé de réquisitionner l’ensemble des stocks disponibles de chloroquine, j’estime qu’il s’agit d’une sage décision. Cela a permis d’éviter la reproduction du scénario observé dans plusieurs pays du monde où des citoyens se sont rués vers la pharmacie pour acheter ce médicament fabriqué dans le site industriel de Sanofi Maroc à Casablanca», a fait savoir Marouane Hakam, médecin expert en santé, en télémédecine et en santé connectée qui était l’invité de l’émission  «l’Info en Face» du Groupe Le Matin.
Dans cet entretien animé par Rachid Hallaouy, ce professionnel a souligné que le protocole de traitement basé sur cette molécule pourra constituer une lueur d’espoir pour les Marocains, bien que celui-ci ne soit encore qu’en phase de test et qu’il présente des effets secondaires non négligeables. «Un test sur une échelle importante est déjà lancée en France pour vérifier l’efficacité de ce traitement. En outre, il ne faut pas oublier que 20 projets de vaccins sont déjà lancés dont les plus aboutis sont ceux d’Israël et de la Chine. Ce pays a d’ailleurs déjà lancé la première phase des tests relatifs à ce vaccin et l’on s’attend à ce qu’il soit disponible à partir du début de l’année prochaine», ajoute-t-il. 
M. Hakam indique par ailleurs que cette lueur d’espoir ne doit pas pour autant être un prétexte pour une baisse de vigilance des citoyens et insiste le respect des quatre gestes barrières, à savoir le lavage des mains régulièrement, le respect de la distance entre personnes, l’éternuement et la toux dans son coude et l’utilisation d’un mouchoir à usage unique.
Évoquant les mesures prises par le gouvernement pour prévenir la propagation de la pandémie du Covid-19, l’expert en santé et en télémédecine a salué ces initiatives préventives qui visent à contenir la contamination. «La décision de distanciation sociale était réfléchie, car elle a démontré à travers l’expérience d’autres pays qu’elle pouvait stopper la contamination. Toutefois, cette mesure nécessite que le confinement soit respecté par 70% de la population afin qu’il donne ses fruits. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», a-il-déploré.
Questionné sur le scénario catastrophe que le pays pourrait traverser, ce professionnel de la santé a écarté la possibilité que le Maroc franchisse le stade 2 de la propagation du coronavirus et qui est enclenché lorsque le virus commence à se propager sur le territoire, soulignant que le Royaume ne peut dépasser le nombre de 2.100 contaminations au pire des cas, selon ses propres estimations. «Tout dépendra de l’engagement de la population à respecter les mesures de confinement prises par l’État», analyse-t-il.