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L’offshoring : L’un des guerriers invincibles de la crise sanitaire

L’offshoring est l’un des secteurs qui ont fait preuve de souplesse et de résilience en temps de crise. Ainsi, durant cette période de reprise d’activité, ce secteur aura encore plus de défis à relever : Rester compétitif sur le marché international, préserver des emplois, assurer la pérennisation du télétravail…

L’offshoring : L’un des guerriers invincibles de la crise sanitaire

En matière de gestion de la crise sanitaire due à la pandémie du coronavirus (Covid-19), les regards sont aujourd’hui tournés vers la reprise d’activités. Une reprise qui s’est mise en marche et qui, de l’avis de plusieurs, est devenue une urgence au regard des impacts économiques de la crise. Invité par Rachid Hallaouy dans le cadre de son émission l’Info en face, Youssef Chraibi, PDG du Groupe Outsourcia et Président de la Fédération Marocaine de l’Outsourcing, ne mâche pas ses mots : «Aujourd’hui, il y a une urgence à sauver l’économie marocaine ». Pour lui, entre la priorisation de la santé des citoyens et la relance économique, il y a certainement un arbitrage à faire, d’autant plus que les entreprises sont largement sensibilisées sur les mesures sanitaires de protection contre la pandémie. Interrogé sur les scénarios d’avenir en termes de relance d’activités, Youssef Chraibi estime qu’on est encore loin d’établir une visibilité en matière de reprise d’activité, mais une chose est sûr c’est que beaucoup de changements vont être observés. « On va avoir certainement plusieurs chômeurs sur le marché de l’emploi puisque la demande va s’écrouler, l’offre industrielle est déjà mise à mal et les entreprises ont clairement besoin d’être soutenues», explique-t-il, avant d’ajouter que les exportations et les importations restent aussi des domaines directement touchés par le Covid-19. «La crise économique est très grave», estime-t-il. Force est de reconnaître que pour alléger la situation au niveau national, plusieurs décisions ont été prises et à leur tête, la réduction par Bank Al-Maghrib du taux directeur à 1,5%. Pour Youssef Chraibi, c’est une bonne décision, certes mais cela n’est pas suffisant. « Nous traversons une crise sans précédent et cela suppose que l’on doit utiliser tous les leviers dont on dispose pour la traverser, notamment la politique monétaire», souligne-t-il, avant d’alerter sur le fait qu’il est important de prendre en considération que certaines entreprises font même face à un vrai risque de faillite. 
  
L’offshoring, un secteur résilient à la crise sanitaire
Parmi les actions prises durant la période de confinement, l’indemnisation des employés déclarés à la CNSS en arrêt d’activité. Cette mesure a permis aux entreprises de bien gérer cette période et d’éviter des scénarios de licenciement. C’est le cas, notamment d’Outsourcia qui en a bénéficié avec 100 collaborateurs basculés vers la CNSS sur 1.800. Partant du principe qu’on n’est pas encore sortie de l’auberge, certains patrons d’entreprises appellent à maintenir cette mesure pour encore quelques mois. Sur un autre registre, force est de reconnaître que le secteur de l’Offshoring demeure un secteur résilient à la crise. «Ce secteur est stratégique et il faut continuer à le soutenir d’autant plus que nous opérons dans un contexte où les devises vont se faire de plus en plus rares», note Youssef Chraibi qui tient à rappeler que depuis trois ans, l’offshoring est devenu le deuxième secteur le plus créateur de l’emploi. 

Le télétravail serait-il l’avenir ?
Le télétravail est l’un des facteurs ayant permis au secteur de l’offshoring de résilier à la crise sanitaire. En cette période de reprise d’activité, il parait que cette solution est partie pour durer compte tenu de ses avantages. Outsourcia a d’ailleurs annoncé son intention de le pérenniser. «L’adoption du télétravail au départ était une urgence puisqu’il fallait trouver rapidement une manière permettant d’assurer la sécurité sanitaire des collaborateurs et préserver les emplois tout en assurant la continuité des services offerts aux clients. Juste après la prise de décision, 90% de nos collaborateurs au Maroc sont passés au télétravail et nous avons veillé à ce qu’ils soient dotés des moyens technologiques leur permettant de travailler de chez eux », a souligné Youssef Chraibi. En effet, ajoute-t-il, durant ces derniers mois, nous avons eu l’occasion de tester l’efficacité du télétravail et surtout de vérifier notre capacité de continuer à répondre aux exigences des clients dans ce nouveau mode de fonctionnement. « L’ensemble de nos objectifs contractuels ont pu être atteints, voire dépassés et les indicateurs de performance des collaborateurs étaient à environ 10% meilleurs en télétravail qu’en présentiel », note-t-il, avant de préciser que le télétravail peut être un vrai modèle gagnant et surtout très efficace. « Sous forme d’un message vidéo, nous avons proposé à tous ceux qui le souhaitent de rester en télétravail même après la levée des restrictions sanitaires, moyennant une demande. 70% de nos collaborateurs étaient intéressés. Pour le moment, on ne va l’accorder que pour 50% des cas, compte tenu de certaines contraintes », clarifie-t-il. Concernant les économies réalisées, tout un site, dont Outsourcia était locataire, a été fermé. « Sur la région de Casablanca, nous n’avons plus que trois sites sur quatre et notre objectif est de n’en conserver que deux d’ici la rentrée», espère-t-il. Il faut avouer que si Outsourcia a facilement pris la décision de pérenniser le télétravail c’est parque les métiers liés à l’Offshoring sont très normés et les indicateurs de performance sont suivis quotidiennement pour chaque collaborateur. Interrogé sur le fait que ce type de fonctionnement n’est pas encore cadré par la loi, Youessf Chraibi répond que dans ce cas de figure, il faut se mettre d’accord avec ses collaborateurs, car au final, il n’y a rien de plus fort qu’un accord entre l’entreprise et son collaborateur. «Nous nous sommes mis d’accord avec les collaborateurs intéressés par le télétravail sur certaines conditions et ils ont signé des avenants à leur contrat de travail. Salaire maintenu, nous avons également prévu une prime forfaitaire de télétravail pour couvrir certains frais additionnels que nos collaborateurs pourraient avoir chez eux», explique Youssef Chraibi. À noter qu’un comité ad hoc a été créé par la CGEM pour faire une proposition de loi permettant d’encadrer le télétravail au Maroc. Un grand chantier est ouvert pour les entreprises ! 

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