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Et si l’on s’accordait le droit à la déconnexion !

Pour assurer un équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle, il est important d’apprendre à se déconnecter et à se donner du temps pour soi. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. La transformation numérique a modifié nos pratiques et nos rapports au travail et on ne peut plus nous abstenir de consulter les mails et de répondre aux appels téléphoniques de la hiérarchie. Pourtant, s’accorder un peu de répit est nécessaire pour pouvoir rester productif. Le point avec Hanane Anguer, coach certifiée et consultante RH.

Et si l’on s’accordait le droit à la déconnexion !
Il est important de poser des limites pour soi et pour les autres. Ph : shutterstock

Conseil : On entend de plus en plus parler de l’importance d’instaurer un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Cela est-il facile à l’ère du numérique ? 

Hanane Anguer
: L’importance d’instaurer un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle n’est plus à démontrer. Réussir sa vie professionnelle et exceller dans sa carrière ne doit pas être au détriment de sa vie privée, de sa famille ou encore de soi-même. Malheureusement, si certains collaborateurs arrivent à instaurer cet équilibre et à bien s’organiser au quotidien, d’autres n’y parviennent pas, surtout à l’ère du numérique qui a bouleversé nos modes de fonctionnement. Avec les technologies de l’information et de la communication (téléphone portable, tablette, etc.), un collaborateur peut rester tout le temps connecté à son travail. Il est facilement joignable par la hiérarchie, les clients et les fournisseurs, qui parfois, ne comprennent pas que l’on a droit en tant qu’individu à la déconnexion et au repos. Ceci dit, instaurer l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle constitue aujourd’hui un véritable défi pour le collaborateur qui se voit tiraillé entre les exigences du monde du travail de plus en plus exigeant en termes de réactivité et ses propres besoins en tant qu’individu et membre d’une famille. Je tiens à souligner par ailleurs que ce sujet est très inquiétant partant du principe que la transformation digitale ne cesse de s’accroitre et on ne peut imaginer comment les choses vont évoluer dans le futur. De même, plusieurs études ont démontré que l’utilisation excessive des TIC peut se répercuter négativement sur la santé et le bien-être du collaborateur. Des insomnies, des troubles de l’audition, un stress permanent sont, entre autres, les effets secondaires auxquels on devrait s’attendre. À cela s’ajoutent le stress et le burnout qui sont très coûteux. Je tiens à rappeler dans ce sens que le burnout a été reconnu comme une maladie professionnelle par l’Organisation mondiale de la santé.

Vous venez d’évoquer le droit à la déconnexion. Pourriez-vous nous en dire plus ? 

Effectivement, le droit à la déconnexion est fondamental, car il permet au collaborateur de se ressourcer en énergie et retrouver son épanouissement et sa productivité. Éteindre son téléphone et son PC portable pour se reposer devrait être un réflexe. Cela permet de se reposer, de donner plus de temps à sa famille et d’exercer ses hobbies, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour le collaborateur. Or, malheureusement, force est de constater qu’il n’est pas toujours aisé pour ce collaborateur de bénéficier de ce droit. Soyons honnêtes, un salarié ne peut pas aujourd’hui s’abstenir de répondre à l’appel téléphonique de son supérieur hiérarchique, et ce, pour différentes causes, notamment la peur de perdre son emploi, l’incapacité de dire non et de s’affirmer ou encore la quête d’évolution de carrière. À cela s’ajoute que le monde du business, tel qu’il se présente aujourd’hui, est très concurrentiel et exige à l’entreprise une certaine réactivité qui ne peut être assurée que par le capital humain. Autre point important et non des moindres, les clients sont devenus exigeants et surtout impatients. Ils cherchent à ce qu’on réponde instantanément à leurs demandes. Ceci dit, un collaborateur se voit aujourd’hui dans l’obligation de rester joignable et d’être à l’écoute de son client, même en dehors des heures fixes du travail.

Comment mettre en exécution ce droit tout en gardant de bonnes relations avec son N+1 ?

Pour bénéficier de ce droit à la déconnexion, il n’y a pas mieux que de se l’accorder. Pour ce faire, je recommande, notamment de :

• Discuter avec son manager : Quand on a des contraintes, vaut mieux en discuter avec son N+1. Cela permettrait d’éviter en amont d’avoir de réactions déplacées. Or, pour tirer profit de cette étape, encore faut-il que les managers s’inscrivent dans la proximité et dans l’écoute active de leurs collaborateurs. 

• Éviter la procrastination : Si vous reportez une tâche pour le lendemain alors qu’elle est importante, il est normal que votre supérieur vous appelle. L’organisation du temps et des priorités reste primordiale.

• Poser des limites pour soi et pour les autres : Cela doit se faire dans le respect et non pas dans la colère. À titre d’exemple, on peut dans la mesure du possible refuser une réunion tardive et proposer un horaire qui convient à la vie de famille. Bien évidemment, dans certains cas où il y a une urgence professionnelle, on ne peut pas dire non. Toutefois, il ne faut pas oublier de prendre sa pause juste après la résolution du problème. Encore une fois, tout est question d’organisation ! 

• Éviter de consulter sa boite mail très souvent : Ne vous inquiétez pas, s’il y a une extrême urgence, on va certainement vous appeler au téléphone. 

• Essayer de prendre des petites pauses dans sa journée. 

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