L’optimisme en temps de crise : entre utopie et réalisme !

Conseil : On parle très souvent de l’importance de l’optimisme dans la vie professionnelle. Quels sont les apports de cette attitude en temps de crise ?

Hanane Aït Aïssa : La pandémie liée au Covid-19 continue d’affecter notre vie quotidienne, mais elle nous impose un questionnement sur nos modèles de gouvernance, nos modes de vie, de consommation et même de travail. Cette prise de conscience nous pousse à nous interroger quant au sens à donner à la vie et au travail dans un contexte qui s’annonce instable. L’optimisme trouve tout son intérêt dans ce cas de figure, puisqu’il permet de faire preuve de résilience, de créativité, de confiance en soi et surtout de capacité à mieux gérer son énergie. C’est aussi une manière de garder de bonnes relations professionnelles et de travailler dans des circonstances plutôt saines. En effet, les collaborateurs optimistes sont des personnes qui ont tendance à construire et à composer avec les autres, tout en adoptant une approche orientée solutions plutôt que problèmes. Les managers gagneraient ainsi à sensibiliser leurs équipes à l’importance de cette démarche qui ne peut être que bénéfique dans un environnement incertain et inquiétant. Pour certains, agir avec optimisme en temps de crise paraît une utopie, mais il faut savoir que cette attitude constitue l’un des moyens forts dont on dispose aujourd’hui pour traverser cette épreuve avec plus de sérénité.

Quels moyens se donner pour ne pas céder au pessimisme ?

Durant cette période de crise sanitaire, il est fortement recommandé de chercher à se réinventer sur le plan personnel et professionnel. Cela devient une nécessité mais requiert beaucoup d’optimisme et de courage, d’autant plus que durant cette période, nous sommes amenés à prendre des décisions et à repositionner notre carrière ou même notre business dans ce que l’on appelle la nouvelle normalité ou «le new normal». Même si nous sommes généralement positifs, l’être en période d’incertitude devient plus difficile. Je partage avec vous quelques astuces pour cultiver cette bonne attitude :

• Miser sur le pouvoir du questionnement : Il faut savoir se poser les bonnes questions au bon moment. En effet, les questions que nous nous posons nous offrent de nouvelles perspectives. Quelques-unes de mes questions favorites pour adopter un point de vue optimiste : Quel est le ou les points positifs de cette crise ? Qu’est-ce que j’ai appris sur moi durant cette période exceptionnelle ? Qu’est-ce que j’apporte à travers mon business ou mon poste à la communauté ? Quelle serait l’étape suivante pour sortir de cette crise ?

• Cultiver une attitude de gratitude : La gratitude est un moyen simple pour développer son optimisme et son énergie positive. Pour la déclencher, je propose de se poser certaines questions, notamment : Comment puis-je être reconnaissant de ma vie aujourd’hui ? Qui sont les trois personnes pour lesquelles je peux être reconnaissant ? Quelles sont mes trois qualités dont je dois être reconnaissant ?

• Se concentrer sur le succès : Il est important de s’inspirer des challenges surmontés dans le passé. Cela permet de développer la confiance en soi et d’affronter les futures épreuves. Les moments difficiles sont toujours des opportunités d’apprentissage et de transformation.

Partant du principe que notre bien-être dépend aussi de la qualité de nos échanges avec notre entourage, comment gérer les relations avec les personnes toxiques ?

Pour cultiver son optimisme, il important de chercher, coûte que coûte, à créer un environnement positif. Il faut savoir que cela ne dépend pas uniquement de la qualité des échanges avec notre entourage, mais aussi des informations auxquelles nous sommes exposés via la télévision et les réseaux sociaux. Cela dépend aussi de la qualité de vie que nous menons. Pour cela, Il faut être entouré surtout de personnes positives et être très sélectif dans le choix des médias, des livres, des films et des informations qu’on suit. Il est fortement recommandé de passer plus de temps à lire des livres constructifs et positifs et à regarder des podcasts inspirants. Sur un autre registre, l’optimisme implique aussi de prendre soin de soi-même et de son corps. L’exercice physique, la qualité du sommeil et de l’alimentation ont un effet positif sur l’humeur, l’énergie et le niveau de concentration.

Se libérer des pensées négatives... c’est important en temps de crise !

Le discours intérieur joue un rôle important, notamment en période de crise. En effet, les pensées et les messages que l’on adopte, que l’on se répète, influencent nos attitudes et nos comportements au quotidien. «Je n’y arriverai pas», «cette crise ne va jamais se terminer», «je n’ai pas de chance»… sont des messages négatifs et il convient de s’en libérer, surtout en temps de crise. La conjoncture est difficile, certes, mais le fait d’adopter et se répéter ce type de phrases risque d’aggraver la situation. Nous ne pouvons pas changer le monde, ni les événements qui se produisent au quotidien, car cela ne dépend pas de nous. Nous pouvons toutefois changer nos comportements, nos pensées et notre façon de voir le monde. En temps de crise, il est recommandé de remplacer les phrases négatives par des phrases qui poussent à l’action : «J’ai toutes les compétences nécessaires pour réussir ma carrière», «Tôt ou tard, la crise finira par prendre fin», «La crise est peut-être l’occasion d’apprendre de nouvelles choses»… Ce travail sur soi est impératif. D’ailleurs, tout le monde l’admet. Le monde après le Covid-19 ne sera pas le même que celui d’avant la crise, mais une chose est sûre : Les comportements que nous adoptons aujourd’hui impacteront certainement notre avenir.