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Médicaments : Les trois remparts pour éviter une rupture de stocks

L’épidémie du coronavirus impacte négativement toutes les chaînes mondiales d’approvisionnement. L’industrie pharmaceutique ne fait pas exception. Et pour cause, la Chine est l’un des principaux fournisseurs mondiaux de matières premières. Notre industrie pharmaceutique est-elle suffisamment immunisée contre de telles perturbations ? Oui, à en croire Ali Sedrati, président de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique.

L’industrie pharmaceutique marocaine est-elle suffisamment préparée pour contrer les effets du coronavirus ? Oui, répond d’emblée, au «Matin-Éco», Ali Sedrati, président de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP). Trois niveaux de sécurité font que ce professionnel se veut aujourd’hui rassurant.
La première sécurité est législative. «Il faut savoir que depuis l’avènement des textes de loi des années 1960, les professionnels du secteur ont l’obligation d’assurer des stocks de sécurité de 3 mois minimum. Ces stocks doivent couvrir les matières premières et produits finis. Aujourd’hui, 99% des acteurs du marché respectent cette règle», affirme Sedrati.
La deuxième sécurité dont bénéficie le secteur consiste en la diversité de produits pharmaceutiques disponibles. «La grande majorité de ces médicaments, couvrant la plupart des maladies, ont actuellement des produits concurrents. Il s’agit généralement de produits génériques, parfois même issus de la même molécule», souligne le président de l’AMIP. Donc, en cas de rupture d’un produit, les autres prennent la relève.

Produire localement et gagner en indépendance
La troisième et dernière sécurité que s’est imposée le secteur réside dans la proactivité des laboratoires marocains. C’est vrai que le ministère a lancé un rappel officiel à l’ensemble du secteur sur l’importance d’assurer des stocks de sécurité. «Mais les opérateurs étaient déjà très sensibles à cette épidémie et à ses possibles répercussions dès les premiers jours qui ont suivi sa découverte. C’est pourquoi, ils ont commandé depuis les premiers jours des quantités supplémentaires de matières premières pour ne pas être en rupture», révèle au « Matin-Éco» Sedrati. En temps normal, les délais d’approvisionnement en intrants et excipients vont de 3 à 6 mois. Cette donnée en tête, ils ont fait le nécessaire pour que leurs stocks ne soient pas perturbés, détaille-t-il. 
Comme au Maroc, l’industrie pharmaceutique mondiale dépend de la Chine et de l’Inde. 70% des matières premières proviennent de ces deux pays. En Europe, aux États-Unis et dans le reste du monde, on s’aperçoit aujourd’hui que délocaliser la fabrication de certains produits était une erreur. «Les grands volumes, les prix ou autres raisons de ces délocalisations ne sont plus des raisons valables pour produire en délocalisé. Après l’arrivée de ce nouveau virus, la relocalisation est de nouveau d’actualité», explique le président de l’AMIP. Car la maîtrise d’une fabrication nationale est importante pour la pérennité des stocks. D’autant que 90% des médicaments dans le monde peuvent être fabriqués dans n’importe quel pays puisque, pour la plupart, les brevets sont tombés dans le domaine public. Il est dès lors important d’assurer une production locale de ces médicaments. Ce qui fait de l’industrie pharmaceutique, plus que jamais, un secteur stratégique. 

Un Comité de veille économique voit le jour

Pour anticiper les répercussions économiques directes et indirectes de la crise sanitaire du coronavirus sur l’économie nationale, le ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’Administration, a mis en place un Comité de veille économique. Celui-ci est chargé de suivre de près l’évolution de la situation économique à travers des mécanismes rigoureux de suivi et d’évaluation. Il a également pour mission d’identifier les mesures appropriées en termes d’accompagnement des secteurs impactés. Le Comité, dont les travaux seront coordonnés par Mohamed Benchaâboun, comprend parmi ses membres :
• Le ministère de l’Intérieur ;
• Le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger ;
• Le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime du développement rural et des eaux et forêts ;
• Le ministère de la Santé ;
• Le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique ;
• Le ministère du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale ;
• Le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle ;
• Bank Al-Maghrib ;
• Le Groupement professionnel des banques du Maroc ;
• La Confédération générale des entreprises du Maroc ;
• La Fédération des chambres marocaines de commerce, d’industrie et de services ;
• La Fédération des chambres d’artisanat.
Le Comité pourrait s’adjoindre, si nécessaire, d’autres acteurs publics ou privés. Les différents membres du comité sont appelés, chacun dans son domaine d’intervention, à mettre en place des mécanismes de veille sectoriels, en associant les acteurs concernés.

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Électroménager : Pas de craintes pour LG Maroc

L’impact du coronavirus pèse de plus en plus sur l’économie mondiale. La Corée du Sud, un des pays les plus touchés par l’épidémie, est également le fief de plusieurs géants de l’électronique. La marque, LG Electronics, qui équipe bon nombre de foyers marocains en électroménager brun et blanc, se veut rassurante quant à son approvisionnement et ses stocks. «Aujourd’hui, LG dispose de 140 unités industrielles dans le monde, dont seulement dix installées en Chine et deux en Corée du Sud et qui sont toujours ouvertes et opérationnelles», déclare au «Matin-Éco» le Marketing Manager chez LG Electronics Maroc, Soufiane Benabadji. En effet, le constructeur a opté, depuis plusieurs années, pour la diversification des canaux de production et d’approvisionnement. Une façon pour le groupe de «garder le cap et honorer ses engagements» en toutes circonstances. De même, pour assurer la meilleure rotation de bateaux possible et éviter de ressentir les effets de l’épidémie, LG Electronics affirme faire appel à différentes compagnies maritimes pour le transport de ses marchandises.
Si l’épidémie n’a eu, pour l’heure, «aucun impact sérieux» sur les unités industrielles du groupe, plusieurs lancements de produits ont dû être reportés suite à l’annulation de salons et manifestations internationaux. 
Par ailleurs, même si sur le plan opérationnel, tout va pour le mieux pour le groupe sud-coréen, ce dernier n’en oublie pas le bien-être de ses équipes. «Nous surveillons la conjoncture de très près avec pour principal objectif de limiter au mieux les conséquences négatives sur nos collaborateurs, partenaires et clients partout dans le monde». 
Mariem Tabih

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Le pétrole baisse : Répercussion sur les prix à la pompe en avril

L’impact du coronavirus sur l’économie n’est pas que négatif. L’avantage que le Maroc, en tant que pays importateur de produits énergétiques, peut tirer de la baisse des prix du pétrole sur le marché international causée par cette épidémie est là pour le prouver. La chute du cours du baril est, en effet, considérée par une source du secteur des hydrocarbures que nous avons contactée et ayant requis l’anonymat, comme une très bonne occasion pour s’approvisionner et stocker les produits pétroliers. Sachant que, affirme-t-elle, le Maroc dispose d’importantes infrastructures de stockage.  Mais quid de la répercussion de cette baisse sur les prix à la pompe ? Notre interlocuteur, estime qu’elle ne sera pas pour ce mois. La baisse du baril qui a été déclenchée notamment suite à la guerre des prix entre pays exportateurs et qui a pris de l’ampleur au début de cette semaine (-25% lundi dernier, soit la plus forte baisse ces 30 dernières années) est intervenue à quelques jours seulement de la mi-mars (les prix à la pompe changent tous les 15 jours chez nous), fait-il remarquer. Ce qui veut dire, explique-t-il, que les sociétés pétrolières n’auront pas le temps de mettre sur le marché leurs nouveaux approvisionnements achetés à bas prix. De ce fait, conclut-il, la répercussion sur les prix à la pompe ne devrait intervenir que le mois prochain. Mais dans quelle proportion ? Notre source affirme que, contrairement à ce que le consommateur aurait espéré, la baisse ne devra pas être conséquente, vu que les prix sont constitués en grande partie des taxes. Et si on ajoute les coûts de revient, on est déjà dans les 6-7 DH pour le gasoil, note-t-il. La baisse serait comprise entre 50 et 80 centimes, estime notre source.

Lahcen Oudoud

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Sept à dix semaines de retard de livraison  pour les commerçants de Derb Omar

Le Covid-19 a perturbé la logistique et les flux de marchandises. Un nombre important d’opérateurs marocains qui importent de Chine ressentent les effets de cette épidémie sur leur business. «À cause du coronavirus, les fournisseurs chinois préviennent leurs clients marocains important des produits de Chine de retards de livraison qui peuvent aller de 7 à 10 semaines. C’est une rude réalité vu que nous devons supporter de grandes pertes de chiffre d’affaires. Plusieurs importateurs sont aujourd’hui dans l’obligation de trouver des alternatives, notamment d’autres pays d’importation, en attendant que la situation soit réglée en Chine», explique au «Matin-Éco» un grossiste qui s’approvisionne de Chine et exerçant dans le célèbre quartier commerçant casablancais, Derb Omar. Et son cas n’est pas isolé.
Y a-t-il donc un risque que les rayons et autres étals se vident ? Selon notre interlocuteur, il n’y aura pas de pénurie si les consommateurs adoptent des comportements responsables. Il faut aussi que la situation s’allège en Chine le plus vite possible pour continuer à alimenter le marché normalement.
Ramadan avant l'heure !
Les paniers de courses des ménages marocains étaient un peu plus chargés que d’habitude au moment du 
passage en caisse ces derniers weekends. Motif : crainte d’une rupture de stocks ou de pénurie alimentaire à cause du coronavirus, surtout à l’approche du mois sacré du Ramadan.
«Dans nos magasins, nous avons remarqué une augmentation des achats sur les produits de première nécessité (pain, pâtes, féculents…) de 25 à 30% en moyenne par rapport à un weekend classique. 
Au lieu d’acheter un paquet de riz par exemple, ils en prennent deux ou trois», déclare au «Matin-Éco» le chef du rayon «alimentation» d’une grande enseigne de distribution ayant requis l’anonymat. «Il y a des catégories de produits qui se sont trop vendus comme le riz, donc on ressent bien la méfiance de certains consommateurs qui commencent à stocker. 
À vrai dire, je pense qu’il n’y aura pas de pénurie, car nous nous sommes bien approvisionnés», nous lance le chef de rayon. 
Souhir Benkirane

 

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