Conseil : Que pensez-vous du collaborateur «je-sais-tout» ?
Dans quelle mesure cette attitude peut-elle porter atteinte à l’évolution de carrière du collaborateur ?
Premièrement, cette attitude n’aide pas le collaborateur à évoluer, car il ne va ni entraîner son sens de l’écoute, ni apprendre des autres. Elle ne lui permet pas non plus de réussir à travailler en équipe, ce qui n’est pas une bonne chose, partant du principe que nous évoluons positivement lorsqu’on est en équipe. Les choses deviennent encore plus compliquées si «Monsieur je-sais-tout» adopte la même posture avec les clients et les fournisseurs de l’entreprise. Cela dit, face à ce type de profil, le manager hésitera et s’interrogera plusieurs fois avant de le faire évoluer ou de lui accorder de nouvelles responsabilités.Quel impact cette posture peut-elle avoir sur le bon fonctionnement du travail et sur la cohésion de l’équipe ?
Au niveau d’une équipe, «Monsieur je-sais-tout» sera catégorisé comme un «savant». La confiance sera brisée entre les collaborateurs qui ne trouveront plus d’échange constructif. L’impact de l’attitude de «Monsieur je-sais-tout» est donc direct et touchera même le bon fonctionnement du travail et le rendement de l’équipe. Rappelons dans ce sens qu’une communication efficace, conjuguée à la cohésion d’équipe, joue un rôle fondamental dans l’atteinte des résultats de l’entreprise.Comment faut-il composer avec ce profil ?
Dans tous les cas, un dialogue régulier devra être instauré, de manière à ce que le comportement change réellement et sur la durée. Le rôle du manager sera de modifier le regard de l’équipe sur ce collaborateur difficile au fur et à mesure de l’évolution positive de son comportement. Sans l’appui du manager, la situation reviendra rapidement à son point de départ. Si rien ne change ou si la situation se détériore, le manager doit envisager la séparation à l’amiable avec le collaborateur. L’approche que je partage pour composer avec ce profil est basée sur trois axes :• Bien préparer le bon moment et la bonne formulation de la critique. • Lors de l’échange, commencer par l’encourager avant d’entamer avec lui les axes d’amélioration de manière orientée.• Après l’avoir écouté, il faut utiliser le «je». Exemple : «J’aimerais que tu te concentres sur ce point plutôt que sur ce point.»Quel rôle doit jouer le manager pour gérer cette situation ?
Le bon manager dispose en général de quatre qualités : La capacité à garder l’optimisme en toutes circonstances, le pragmatisme, le courage et la capacité de coacher et d’accompagner ses équipes pour les faire évoluer dans le temps. Cela dit, face au «Monsieur je-sais-tout», le manager doit :• Rester calme et recentrer le collaborateur sur le sujet.• Faire fédérer le collaborateur «je-sais-tout» dans la vérification des informations. • L’inciter à formuler des propositions et à trouver des solutions.• Répondre rapidement à ses interventions et passer au sujet suivant.Propos recueillis par Nabila Bakkass
