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Des parents perdus pour la garde de leurs enfants

Pour contrecarrer le coronavirus, les crèches, écoles, lycées et universités sont fermés jusqu’à nouvel ordre. Des millions de parents se retrouvent, désormais, au pied du mur, avec la nécessité de garder leurs enfants alors qu’ils continuent de travailler. Nous avons recueilli les témoignages de mamans désespérées face à une situation inattendue.

Des parents perdus pour la garde de leurs enfants

Le Maroc s’organise contre la propagation du Coronavirus. Depuis le 16 mars, ce sont près de 10 millions d’élèves, étudiants et stagiaires qui ne vont plus à leurs établissements scolaires. Pour les parents, notamment des enfants les plus jeunes, c’est une situation complexe à gérer. Certains ont eu la chance d’organiser avec leurs entreprises la solution du télétravail. D’autres mamans et papas ont opté pour un congé, parfois difficile à avoir, en attendant de trouver une autre solution. Des parents ont dû laisser leurs enfants chez les grands-parents, même si la population âgée doit être protégée de tout risque de contamination. «J’ai laissé mon fils chez ma mère dans une ville loin de la mienne parce que je n’ai pas le choix, vu que l’école a fermé et je n’ai plus de congé», nous confie Samira, maman d’un jeune garçon de 8 ans. D’autres parents dans la même situation ont demandé un congé maladie. «J’ai déposé un certificat maladie de 4 jours, mais je ne sais pas ce que je ferai après, même les voisins ont peur de garder les enfants des autres», déplore une autre Casablancaise qui a trois filles âgées de 5, 8 et 11 ans. Sur les réseaux sociaux, les mamans multiplient les appels à l’aide et les demandes de solution. Elles comparent leurs situations à celles de parents dans d’autres pays comme la France qui ont bénéficié d’un arrêt de travail indemnisé par l’État. 
«On ne cesse de répéter qu’il ne s’agit pas de vacances, mais les parents qui travaillent dans un secteur ne permettant pas de télétravail n’ont pas le choix. Je ne peux pas faire le suivi scolaire de mes enfants. Pourtant, je les réveille chaque matin de bonheur pour les conduire chez la tante de mon mari. Une vieille dame qui devrait normalement se reposer et se confiner». 
Certaines mamans comme Saïda, 28 ans, ont été obligées de faire un choix entre vie familiale et vie professionnelle : «Je travaillais comme assistante dans cabinet médical. Vu que les crèches ont fermé et que nous n’avons personne à Casablanca, j’ai quitté mon emploi. Actuellement, je suis chez mes parents à Meknès, alors que mon mari continue de travailler à Casablanca. Nous avons fait ce choix difficile pour protéger notre fille de 2 ans».  Au Maroc, les parents qui travaillent dans le secteur de la santé, de la grande distribution, des assurances... se retrouvent «entre le marteau et l’enclume». C’est ce que confirme Ouissam Basraoui, maman de deux enfants âgés de 5 et 3 ans. Pour cette jeune femme travaillant dans une grande surface, les entreprises qui doivent rester ouvertes peuvent opter pour le travail en alternance.  «Si l’État marocain ne peut pas dédommager les parents obligés de rester chez eux, il pourrait suspendre les factures d’eau et d’électricité et reporter les traites des crédits. Ainsi, même si les sociétés donnent des congés sans solde, les gens n’auront pas à faire face à toutes les dépenses : traites, écoles, courses...» 
Ouissam Basraoui rappelle que les arrêts maladies sont retranchés des salaires, les congés légaux ne peuvent pas être accordés à tous les collaborateurs en même temps. Cette jeune maman comme beaucoup d’autres propose d’installer une cellule de crise pour analyser cette situation et trouver des solutions. 

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