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Les pistes envisagées par la FRMF, les joueurs dénoncent une «aberration»

Si la baisse des salaires des cadres de la DTN et de l’équipe nationale A est largement approuvée, la proposition de réduction des salaires des joueurs est contestée. Plusieurs joueurs ayant requis l’anonymat ont critiqué une «aberration», voire une injustice, puisque la majorité des clubs marocains ne répondent pas aux critères fixés par la FIFA pour éventuellement envisager une réduction des salaires des joueurs. La commission en charge de ce dossier a fait trois propositions de baisse de salaire à la FRMF. Cette dernière devra trancher dans les heures qui viennent, à moins qu’elle fasse marche arrière.

Les pistes envisagées par la FRMF, les joueurs dénoncent une «aberration»

Plusieurs joueurs de la Botola D1 et D2 ayant requis l’anonymat ont qualifié d’«aberration» la décision du 7 mai de la FRMF d’élaborer une vision collective incluant les clubs professionnels, en concertation avec les représentants des joueurs et clubs, pour la réduction de la masse salariale. «C’est une aberration totale de vouloir réduire les salaires des joueurs, alors que la majorité d’entre eux ne sont pas payés à temps et attendent leurs primes depuis des lustres. La FRMF préfère se ranger derrière des clubs qui piétinent les intérêts des joueurs depuis des années».
Cette déclaration et bien d’autres témoignent de l’anxiété et de l’inquiétude qui règnent chez les joueurs professionnels. Pourquoi les joueurs contestent-ils cette décision ? La réponse nous a été donnée par une source au sein de l’Union marocaine des footballeurs professionnels ((UMFP). Selon notre interlocuteur, «95% des clubs marocains de D1 et D2 ne répondent pas aux critères fixés par la FIFA pour éventuellement envisager une réduction des salaires des joueurs, à savoir que le club qui procède à cette baisse des émoluments des joueurs doit être dans l’incapacité d’assumer la masse salariale en raison des conséquences de la crise du coronavirus sur ses finances. Or le coronavirus n’a eu aucun impact sur les clubs marocains, sauf sur trois clubs bien connus qui ont perdu les recettes de billetterie. Les rentrés d’argents des clubs du Royaume sont connues. Elles proviennent des droits télé que la FRMF leur a déjà versés en intégralité et des subventions des pouvoirs publiques déjà encaissées. Si on fait un peu de calcul, 92% du budget annuel des clubs n’est pas impacté par la pandémie, à l’exception du Raja, du WAC et de l’AS FAR. Pourquoi alors on demande aux joueurs d’accepter la baisse de salaire ?» s’est interrogé notre interlocuteur.
Rappelons que les clubs qui cherchent par tous les moyens baisser les salaires sont des mauvais payeurs, ceux-là mêmes qui ne payent pas à temps les primes de matchs ou de signature et qui ont régulièrement des retards dans le versement des salaires. Et là, ils exploitent la pandémie pour demander des sacrifices aux footballeurs. Il faut le dire haut et fort, le Covid-19 n’est pas responsable de la crise économique des clubs au Maroc. Elle date de plusieurs années à cause du train de vie infernale mené par ces formations. Le nombre de litiges soumis à la CNRL (Chambre nationale de résolution de litiges) est édifiant.  La circulaire de la FIFA s’adresse à 99% aux clubs européens qui ont vu effectivement leur rentrée d’argent s’effondrer en raison de l’arrêt de la compétition (droits télé non versés, billetterie, marchandising…) et non pas aux clubs marocains.

Les hypothèses pour réduire les salaires des joueurs
En dépit de l’opposition que suscite cette proposition au sein des joueurs, il semblerait qu’elle soit inéluctable. Selon nos informations, trois options sont sur la table de la FRMF. Elle devra se prononcer dans les jours si ce n’est les heures qui viennent.
• La première consiste à faire une retenue sur les salaires de trois mois des joueurs. C’est l’option que privilégie l’Union marocaine des footballeurs professionnels si aucun pourcentage à prélever n’a été fixé. 
• La seconde consiste à faire une retenue sur la base des gains annuels de chaque joueur (salaire et prime de signature). Ensuite, diviser le montant par 12 et prélever un pourcentage sur les trois mois de l’arrêt de la compétition.
• La troisième piste évoquée est de faire une retenue sur les gains annuels du joueur (salaire et prime de signature) et prélever un pourcentage sur ce montant total. C’est cette dernière option que les clubs veulent imposer. Si elle est appliquée, ça sera une violation de la circulaire de la FIFA qui parle clairement d’une baisse des salaires et non pas de prime de signature ou de gain annuel des joueurs.
Quelle que soit la décision de la FRMF, elle fera couler beaucoup d’encre. Les retenues qui seront effectués sur les salaires ou les gains annuels ne vont en aucun sauver les clubs de la faillite. Si le gendarme financier de la FRMF faisait bien son travail, les clubs ne seraient dans leur grande majorité déficitaires. La FRMF autorise les clubs à faire des dépenses qui dépassent de loin leurs recettes et à la fin c’est aux joueurs qu’on demande de faire des sacrifices. C’est absurde et en même temps aberrant ! 

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