Quelques jours après que le gouvernement a décidé de passer à la troisième phase du plan de déconfinement, le nombre de cas de contamination au Covid-19 ne cesse de monter, suscitant inquiétude et appréhension auprès des responsables et des citoyens. Il faut dire que les chiffres relatifs aux nouvelles infections au coronavirus n’ont rien de rassurant : plus de 1.380 cas en deux jours seulement (du 23 au 25 juillet). De plus, l’évolution épidémique au cours de la semaine dernière, reflète une aggravation de la situation sans précédent puisque le nombre total d’infection a atteint 17.962 cas au Maroc, soit 49,5 personnes pour 100.000. Autre indicateur qui devrait alarmer : le nombre des cas enregistrés au cours des six dernières semaines est égal au nombre de cas enregistrés au cours des trois mois et demi de confinement.
Selon le coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé, Mouad Mrabet, le nombre de cas a connu une augmentation, après avoir enregistré une légère diminution et le taux de guérison s’établit à 87%. Sur le plan national, les zones à risque concernent, selon M. Mrabet, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (particulièrement Tanger, Assilah, Fahs-Anjra et Tétouan), Casablanca-Settat et Marrakech-Safi, quelques provinces orientales, en plus de la région de Dakhla-Oued Eddahab.
Dans le même ordre d’idées, le ministre de la Santé, qui s’exprimait samedi dernier au cours d’un webinaire organisé sous le thème «Covid-19, grippe, HPV et pneumocoque : importance de la vaccination, quelles recommandations ?» a déploré l’augmentation des décès et des cas d’infection au Covid-19 ces derniers jours. Khalid Aït Taleb a ainsi appelé les citoyens à faire preuve de responsabilité et à respecter toutes les mesures sanitaires mises en place par les autorités, notamment le port du masque de protection, l’aération des espaces clos ou encore le respect de la distanciation physique. Selon le responsable gouvernemental, chaque citoyen est tenu de respecter les gestes barrières, en particulier à l’intérieur des entreprises, institutions et espaces collectifs. «C’est l’unique recette efficace pour limiter la propagation de ce virus avec lequel nous sommes appelés à cohabiter encore des mois dans l’attente d’un vaccin efficace et sûr». Ces recommandations sont d’autant plus importantes que le Maroc s’apprête à célébrer dans quelques jours Aïd Al Adha, a souligné le ministre, tout en faisant savoir qu’un retour au confinement serait possible à n’importe quel moment, si les mesures préventives n’étaient pas correctement
respectées.
Le non-port du masque à l’extérieur du domicile est passible d’amende et de peine d’emprisonnement
Le port du masque est obligatoire pour toute personne lors de son déplacement en dehors de son domicile, a indiqué le ministère de l’Intérieur samedi dans un communiqué. Ainsi, le ministère précise que «dans un souci constant et continu de préserver la santé et la sécurité des citoyennes et citoyens et dans le but de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de précaution et de prévention contre le coronavirus (Covid-19) afin d’endiguer sa propagation, et suite au relâchement de certains individus face au respect des mesures obligatoires fixées à cet effet, les autorités publiques rappellent que le port du masque est obligatoire pour toute personne lors de son déplacement en dehors de son domicile». «Quiconque enfreint cette disposition est passible des peines prévues dans l’article 4 du décret-loi N°2.20.292 qui prévoit «une peine d’emprisonnement d’un à trois mois et une amende variant entre 300 et 1.300 dirhams, ou l’une des deux peines sans préjudice de la peine pénale la plus sévère», poursuit le communiqué. À cet égard, «les autorités publiques affirment leur détermination constante à appliquer strictement les mesures obligatoires», ajoute la source, soulignant qu’elles «n’hésiteront pas à appliquer les sanctions prévues par la loi à l’encontre de toute personne ayant enfreint l’obligation du port du masque de protection et menacé la sécurité sanitaire et l’ordre public».
