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La précarité sévit toujours sur le marché du travail

Une analyse plus fine du marché du travail fait ressortir des caractéristiques qui vont au-delà du taux de chômage, d’activité ou d’emploi. De nouvelles données publiées par le HCP font état notamment d’un mode précaire d’insertion dans le marché du travail, d’une faible protection de l’emploi et d’un monde du travail peu organisé et faiblement protégé.

La précarité sévit toujours sur le marché du travail
Près de 15% des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré.

L’insertion dans le marché du travail reste marquée par un niveau de précarité qui en atténue la portée. Cette précarité se manifeste selon plusieurs formes, d’après de nouvelles données sur le marché du travail rendues publiques par le Haut Commissariat au Plan (HCP). Ainsi, près de 15% des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré ; phénomène qui touche surtout les ruraux (31,3%, contre 3,1% pour les citadins) et les femmes (36,2%, contre 9% pour les hommes). Les jeunes de moins de 25 ans sont également particulièrement exposés au travail non rémunéré (44,2%, contre 9,8% pour les adultes de 45 ans et plus). Sont également victimes au premier degré de l’emploi non rémunéré les non-diplômés (19,7% contre 9,5% pour les détenteurs d’un diplôme). 
Autre manifestation de cette précarité, près d’un actif occupé sur 10 (9,2%) exerce un emploi de type occasionnel ou saisonnier (11,6% en milieu rural et 7,4% en milieu urbain). De même, plus de 4 actifs occupés sur 10 (40,3%) travaillent plus de 48 heures par semaine. Cette «durée excessive» de travail concerne les hommes (48,4%) beaucoup plus que les femmes (12,9%), relève le HCP. Elle touche, précise-t-il, notamment les actifs occupés exerçant dans le secteur des BTP (47,3%) et dans les services (46,7%), mais aussi dans l’industrie y compris l’artisanat (40%) et, dans une moindre mesure, l’agriculture, forêt et pêche (29,6%).
En outre, 6,6% des actifs occupés travaillent le jour et la nuit (9,2% en milieu urbain et 3,2% en milieu rural), 2,8% alternent le jour et la nuit et 1% travaille uniquement la nuit. 
Les chiffres du HCP font également ressortir une faible protection de l’emploi. En effet, moins du quart des actifs occupés (24,1%) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (36,4% dans les villes et 7,8% à la campagne). Cette faiblesse est plus nette dans l’agriculture, forêt et pêche (4,7%), mais aussi dans les BTP (12,8%) et moins accentuée dans les services (36,2%) et l’industrie y compris l’artisanat (41,4%). De même, à peine 22,4% des actifs occupés sont affiliés à un système de retraite (34,5% en milieu urbain et 6,1% en milieu rural). Les taux de couverture de retraite les plus bas sont relevés dans l’Agriculture, forêt et pêche (4,4%) et dans les BTP (10,3%), alors que les taux les plus élevés sont enregistrés dans les secteurs de l’industrie y compris l’artisanat et des services avec respectivement 39,1 et 33,7%.
Le monde du travail est également «peu organisé et faiblement protégé», indique le HCP. En effet, explique-t-il, près de 55% des salariés ne disposent d’aucun contrat formalisant leur relation avec l’employeur et 26,5% seulement disposent d’un contrat à durée indéterminée, contre 11,4% d’un contrat à durée déterminée et 5,8% d’un contrat verbal. Cette faiblesse du marché du travail sévit plus dans le milieu rural, avec plus de trois quarts (76,4%) des salariés qui ne disposant d’aucun contrat, contre 47,6% en milieu urbain. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les personnes n’ayant aucun diplôme sont les plus touchés par le travail sans contrat avec respectivement 75,4 et 75,7%.
Autre caractéristique du marché du travail relevée par le HCP est la faible affiliation syndicale ou professionnelle. En effet, la majorité des actifs occupés (95,3%) ne sont affiliés à aucune organisation syndicale ou professionnelle. 

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