Près d’un humain sur neuf souffre de sous-alimentation chronique

Le rapport 2020 sur la situation alimentaire mondiale confirme la tendance à la hausse du nombre de personnes souffrant de sous-alimentation à travers le monde. Cette courbe ascendante a commencé en 2014 donnant un coup de frein aux progrès enregistrés depuis des décennies dans la lutte contre ce phénomène. «Il y a actuellement près de 60 millions de personnes sous-alimentées de plus qu’en 2014, lorsque la prévalence était de 8,6%, soit une augmentation de 10 millions de personnes entre 2018 et 2019», écrivent la FAO, l’Unicef et le Programme alimentaire mondial, des Organisations onusiennes. Les raisons de cette augmentation sont à chercher dans la multiplication du nombre des conflits armés auxquels s’ajoutent les impacts du dérèglement climatique. Si cette tendance haussière venait à se confirmer d’ici 2030, délai pour la réalisation de l’objectif «Zéro faim», le nombre de personnes sous-alimentées dépasserait 840 millions.
À cette échéance, l’Afrique dépasserait l’Asie pour devenir la région avec le plus grand nombre de personnes sous-alimentées (433 millions), soit 51,5% du total mondial. Comme lors des derniers rapports, celui-ci montre que le continent africain enregistre la plus forte prévalence de sous-alimentation. «En Afrique ce taux représentait 19,1% de la population en 2019, soit plus de 250 millions de personnes sous-alimentées, contre 17,6% en 2014. Cette prévalence est plus du double de la moyenne mondiale (8,9%)». Comme à l’accoutumée, l’Asie arrive au deuxième rang, mais présente certaines particularité comparative à l’Afrique. «L’Asie abrite plus de la moitié du total des personnes sous-alimentées dans le monde, soit environ 381 millions de personnes en 2019. Pourtant, la prévalence est de 8,3%, inférieur de moitié à celle de l’Afrique.
L’Asie a montré des progrès dans la réduction du nombre de personnes souffrant de la faim ces dernières années, en baisse de 8 millions depuis 2015», souligne le rapport des Nations unies. Ce dernier précise que lors de son élaboration, la pandémie due au coronavirus n’était qu’à ses débuts, mais des projections indiquent que la pandémie pourrait ajouter entre 83 et 132 millions de personnes au nombre total de personnes sous-alimentées dans le monde en 2020.