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Sur les chantiers de construction, un accident est vite arrivé. Chaque année, les accidents de travail dans le secteur du BTP font de nombreuses victimes au point où les chantiers en deviennent un véritable terrain miné en l’absence de mesures de sécurité et de prévention des risques.
Pourtant, minimiser les risques dans ces milieux de travail n’est pas une mission impossible. Et c’est cette même mission que s’est fixée Cetemco, le Centre des techniques et matériaux de construction, à travers son projet «Salama II», une initiative visant à promouvoir la sécurité et la santé au travail (SST) au sein des chantiers du BTP. Ce projet s’inscrit dans la continuité d’un premier projet, «Salama», initié en 2014.
Dans sa première édition, Salama a abouti à l’élaboration d’un guide pour les entreprises souhaitant déployer une démarche éprouvée de maitrise des risques. Dans la même optique, il a permis la mise en place d’un référentiel éponyme, validé par l’IMANOR et donnant lieu à la norme marocaine 00.5.799 «Exigences essentielles pour un système de maitrise des risques liées à la sécurité et à la santé au travail», entrée en vigueur en octobre 2016.
Et c’est pour rester sur la même lancée que Cetemco a lancé son second projet «Salama II». «Ce nouveau projet répond à un besoin réel de mise en place d’un référentiel national, et est adapté au contexte marocain pour organiser la SST dans le secteur du BTP», souligne Nawfal Anka Idrissi, ingénieur chef de projets QSE à Cetemco.
Il ambitionne ainsi de contribuer au renforcement de la compétitivité des acteurs du BTP, à travers l’accompagnement d’un groupe d’entreprises du secteur à la mise en place d’un système de prévention des risques SST dans les chantiers et à leur certification selon la norme Salama «NM 00.5.799». Mais aussi en leur fournissant un guide de bonnes pratiques en matière de SST leur permettant de trouver des solutions efficaces aux situations dangereuses dans les chantiers.
«Salama II a permis la réalisation de diagnostics SST sur une dizaine de chantiers représentatifs des secteurs du BTP (bâtiment, génie civil, travaux routiers, voirie). Il a également permis de former les entreprises participantes aux différents diagnostics et d’accompagner trois d’entre elles à la certification Salama, selon la norme NM 2016 : 00.5.799, et les règles de certification Salama II établies dans le cadre dudit projet, puis validées par l’Imanor», détaille Nawfal Anka Idrissi.
Selon le bilan présenté récemment lors d’une conférence organisée par Cetemco à Casablanca, Salama II a permis d’établir les diagnostics de 10 entreprises, sanctionnés par l’élaboration d’un rapport d’évaluation des performances détaillé pour chacune d’entre elles. Sur la base de cette évaluation, un programme de formation à la gestion de la SST dans les chantiers a été mis en place et a bénéficié à une quinzaine de cadres des entreprises diagnostiquées. «Cette formation s’est effectuée à travers des cas pratiques et sur la base de supports didactiques mis à la disposition des participants», lit-on dans la fiche de présentation du projet. En outre, les entreprises ont pu bénéficier de plus de 30 jours d’appui technique, dont une dizaine de jours de visites sur chantiers, alors qu’un groupe pilote constitué de trois entreprises a été accompagné pour la Certification, et ce, à travers la mise en œuvre de plans d’action visant le déploiement d’une démarche efficace de prévention des risques dans les chantiers de construction.
Parmi les réalisations accomplies dans le cadre du projet Salama II figure également l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques en SST pour les chantiers de BTP au Maroc.
Un tel projet prend toute son importance quand on sait que les accidents de travail dans les chantiers font chaque année environ 2.000 victimes en raison de l’absence des mesures et dispositifs de sécurité. «La question de la sécurité dans les chantiers du BTP constitue une énorme problématique par rapport à la population employée par le secteur (10,1%). Ainsi, l’intégration de cette notion de sécurité au travail dans les chantiers de construction va permettre de minimiser à la fois les coûts de non-sécurité générés par les accidents et les coûts d’image», signale Cetemco. Et de préciser : «En effet, l’image de marque d’une entreprise sera altérée par un accident, comme elle pourra être valorisée par une action médiatisée contre les accidents de travail.» À noter que le projet a bénéficié d’un soutien financier du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique à travers le Fonds d’appui aux centres techniques «FACET». Il a été mené en étroite collaboration avec la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP), l’Institut marocain de normalisation (Imanor) et l’Association professionnelle des cimentiers (APC).
