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Le revenu mensuel moyen des Marocains a baissé de moitié en période de confinement

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a mené du 15 au 24 juin dernier une enquête auprès d’un échantillon de 2.169 ménages afin d’évaluer les répercussions économiques de la pandémie Covid-19 sur la situation des familles marocaines. Cette analyse permet d’évaluer les impacts de la crise Covid-19 sur les différentes couches de la population marocaine en termes d’accès aux produits de base, à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi et au revenu.

Le revenu mensuel moyen des Marocains  a baissé de moitié en période de confinement

62% des ruraux touchés par la baisse   du revenu mensuel

Le revenu mensuel moyen des actifs occupés a baissé de moitié en période de confinement. Selon un rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP), ce revenu a baissé de 62% parmi les ruraux, contre 46% parmi les citadins. Le repli était plus touché chez les hommes (52%) que parmi les femmes (42%).
Par catégorie socioprofessionnelle, la baisse du revenu mensuel moyen a atteint 74% auprès des artisans et ouvriers qualifiés, 71% chez les ouvriers, 65% parmi les exploitants agricoles, 40% parmi les employés, 32% parmi les cadres moyens, 24% parmi les cadres supérieurs, 70% parmi les indépendants ou employeurs et 44% parmi les salariés.
Par secteur d’activité, les travailleurs dans le BTP sont les plus concernés par cette baisse de revenu (68%), suivi par le secteur de l’industrie (55%), celui des services (39%). Selon la classe sociale, le revenu mensuel moyen des actifs occupés a baissé de deux tiers (67%) parmi les actifs occupés de la classe des 40% les plus pauvres contre 32% parmi ceux de la classe des 20% les plus aisés.

Environ 1 personne en âge d’activité sur 4 a bénéficié de l’aide publique

Pour compenser la perte d’emploi et la baisse de revenu, 30% des personnes en âge d’activité ont sollicité l’aide de l’État ou de l’employeur dans le cadre des programmes de soutien aux personnes ayant perdu leur emploi dans le secteur privé, formel ou informel. Les trois quarts d’entre elles (73%), représentant 22,4% de la population en âge d’activité ou 6 millions de personnes, ont bénéficié de ce soutien.
Environ 9 personnes sur 10 (87% ou 5,2 millions) en ont bénéficié dans le cadre des programmes Ramed et Tadamoun Covid destinés aux travailleurs ayant perdu leur emploi dans le secteur informel, 12% (740.000 personnes) dans le cadre du programme d’appui aux salariés affiliés à la CNSS et 1% sous forme d’aides fournies par les employeurs. La part des personnes en âge d’activité ayant bénéficié de l’aide de l’État ou de l’employeur est de 22% (3,8 millions) parmi les citadins contre 23% (2,2 millions) parmi les ruraux. Cette proportion atteint 35% parmi les hommes (4,6 millions) contre 10% parmi les femmes (1,4 millions). Elle varie, selon le secteur d’activité, de 60% dans le BTP à 51% dans le commerce puis à 43% dans l’industrie. Elle varie également, selon le statut professionnel, de 56% parmi les indépendants à 40% parmi les salariés, 11% dans le cadre du programme d’appui aux salariés affiliés à la CNSS et 29% dans le cadre du programme d’appui aux travailleurs ayant perdu leur emploi dans le secteur informel. Selon le niveau de vie, la part des bénéficiaires de l’aide publique est de 27% parmi les 20% les plus pauvres contre 13% pour les 20% les plus aisés. Parmi l’ensemble des bénéficiaires, 37% sont des actifs occupés au moment de l’enquête, 36% en milieu urbain et 38% en milieu rural, 36% sont toujours en arrêt de travail, 39% en milieu urbain et 31% en milieu rural, et 27% sont des chômeurs ou inactifs, 25% en milieu urbain et 31% en milieu rural. Par sexe, 42% des hommes bénéficiaires, contre 17% des femmes, sont des actifs occupés au moment de l’enquête, respectivement 40 et 24% sont toujours en arrêt de travail et 18 et 59% sont chômeurs ou inactifs.

Une augmentation probable de la production au cours  des trois prochains mois

Au cours des trois prochains mois, 24% d’indépendants/employeurs prévoient une forte production de biens et services, 18,5% une stagnation et 21,4% une diminution.
Ceux exerçant dans le BTP sont les plus optimistes, avec 39%, suivis des services (30,6%) et de l’industrie (27,4%).
Par ailleurs, 17,5% d’indépendants ou employeurs s’attendent à une forte demande de biens et services, 29,2% à une demande normale et 19,2% à une faible demande. Cette proportion est de 37,5% dans le secteur du BTP, 27,8% de l’industrie, 21,2% des services, 13,3% de l’agriculture et 11,7% du commerce.

Seulement 36% des actifs occupés  ont repris leur activité professionnelle

Selon le HCP, 53% des personnes ayant dû arrêter leur emploi suite au confinement sont toujours en situation d’arrêt de travail, le tiers (36%) a repris son activité alors que 11% sont soit à la recherche d’un nouvel emploi soit en situation d’inactivité.
La reprise de l’activité est observée parmi les citadins plus que parmi les ruraux, avec respectivement 39% et 31%. Ces derniers ont basculé vers le chômage ou l’inactivité plus que les citadins, respectivement 17,4% contre 7%.
31% des femmes en situation d’arrêt de travail ont repris leur activité et 22% sont tombées en chômage ou dans l’inactivité. Ces proportions sont respectivement, parmi les hommes, de 38% et 7%.
Selon la classe sociale, 31% des personnes parmi les 40% de la population la plus modeste ayant arrêté temporairement leur activité ont repris leur emploi. Cette proportion atteint 44% parmi les 20% les plus aisés. La part des personnes ayant repris leur emploi après un arrêt temporaire, suite au confinement, est de 33% dans le secteur BTP, 32% au niveau de l’agriculture, 34% au niveau des services, 41% dans le commerce et 44% dans l’industrie.
S’agissant des raisons de l’arrêt d’activité professionnelle, près de la moitié des actifs occupés (48%) ayant arrêté de travailler pendant le confinement sanitaire ont surtout évoqué la fermeture des entreprises ou la réduction des effectifs (70%). Ils ont évoqué, en deuxième position, l’arrêt d’une activité indépendante, pour 40% des cas (81% parmi les employeurs ou indépendants) et, en troisième position, la crainte d’une contamination pour 7% des actifs occupés, raison citée par 14% de personnes souffrant de maladies chroniques, 13% de femmes et 11% de personnes âgées.

66,2% des actifs occupés ont arrêté leur activité

La note du HCP indique que les deux tiers des actifs occupés (66,2%) ont dû arrêter temporairement leur activité. Ce chiffre est reparti à hauteur de 68,2% parmi les citadins et 63,1% les ruraux, 88% parmi les artisans et ouvriers qualifiés et 79% les manœuvres non agricoles. Les catégories les plus touchées sont, selon le statut professionnel, les indépendants et les employeurs, avec 74%. La même source souligne que 65% des salariés ont cessé temporairement de travailler. Parmi ces salariés 84% sont dans le BTP et 75% dans l’industrie. Selon la classe sociale, 72% des personnes ayant cessé leur activité sont parmi les actifs occupés relevant des 40% de la population la plus modeste contre 47% parmi ceux appartenant aux 20% les plus aisés. Plus de la moitié des ménages (58%) ont au moins un membre ayant dû arrêter temporairement de travailler suite au confinement, 56% en milieu urbain et 62% en milieu rural.

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