Seul le triptyque confinement, dépistage massif et traitement rapide permettra de venir à bout du coronavirus

En cette période d’urgence sanitaire, les spécialistes nationaux et internationaux recommandent le confinement, mais aussi le dépistage massif pour traiter la maladie à des stades précoces. C’est ce que préconise la professeure en médecine interne, pathologie infectieuse et médecine tropicale, Majida Zahraoui. Invitée, mardi, de l’émission l’Info en Face, sur «Matin TV», la spécialiste a assuré que le confinement, bien que très important, ne peut suffire à lui seul en ces temps. Il doit être couplé à une fréquence rapide de dépistage, a-t-elle affirmé. 
Mettant en avant les efforts importants des autorités publiques qui ont réagi rapidement à la pandémie en décrétant les mesures de confinement à un stade très précoce, Dr Zahraoui a fait savoir que le Royaume est à l’orée de la phase 3 de la pandémie et que c’est le moment d’accélérer le dépistage afin de traiter le maximum de cas très tôt. Elle a dans ce sens rappelé que les majorité des personnes décédées à cause du Covid-19 ont été prises en charge à un stade très avancé de la maladie. En effet, une fois en réanimation, les chances de s’en sortir sont considérablement réduites. Elles ne dépassent pas les 20%, selon Majida Zahraoui.
Prévoyant un pic de la pandémie dans une semaine, la chercheuse a estimé que si on arrive à 6.000 cas confirmés avec un dépistage massif et un traitement rapide aux stades précoces, on évitera de se retrouver avec beaucoup de personnes en réanimation et on sauvera beaucoup de vies. En effet, Dr Zahraoui s’est montrée catégorique sur ce point : «plus les gens sont dépistés tôt, plus ils sont traités rapidement et peuvent rentrer rapidement chez eux». Alors qu’une fois en réanimation, les poumons sont gravement atteints et hors de portée de tout traitement, a-t-elle soutenu.
Revenant sur cette question du traitement, Dr Zahraoui a affirmé que le Maroc a déjà validé la chloroquine associée à l’Azithromycine pour le traitement des patients atteint du Covid-19. Réfutant toute relation entre ce protocole et les décès enregistrés et qui étaient admis à des stades avancés de la maladie, la spécialiste a mis en avant l’importance des précautions en ces temps de pandémie. Elle a dans ce sens appelé les citoyens à limiter au maximum leurs déplacements et à suivre les consignes des spécialistes. Elle a par ailleurs affirmé que la période de confinement serait probablement prolongée de quelques jours après le 20 avril.
Insistant sur l’importance de la promotion de la recherche scientifique, notamment en ce qui concerne certaines problématiques déjà dépassées par les pays développés, telles que la tuberculose ou le paludisme, la chercheuse a plaidé pour une réflexion globale autour de «notre comportement agressif vis-à-vis de notre planète». Un comportement qui donne lieu à l’émergence à chaque fois de nouveaux virus et de nouvelles maladies.