Zakaria Ramhani est un artiste que L’Atelier a eu l’honneur de compter parmi ses habitués et de suivre son évolution créative avec beaucoup d’intérêt, vu la célébrité qu’il a déjà acquise à l’international. Sa démarche plastique a interpellé les plus grands critiques et professionnels d’art. «Il écrit des visages, à la fois insaisissables et reconnaissables, pour les uns comme pour les autres. Au cœur du langage, Zakaria Ramhani atteint l’imminence des visages par le reflet de leurs mots». Ses portraits, des artistes ou des écrivains, représentent des créateurs qui ont marqué sa vie, comme Frida Kahlo, Jean-Michel Basquiat et Pablo Picasso, ou encore Victor Hugo, Arthur Rimbaud, Gibran Khalil Gibran, Gabriel Garcia Marquez, Agatha Christie et Ernest Hemingway.
Zakaria Ramhani les peint en dédoublant ou en multipliant leurs visages. Une démarche où l’artiste a approfondi ses recherches, à travers ce jeu d’écriture. Cet engagement, Ramhani l’a pris très tôt, dès l’obtention de son diplôme d’enseignement en art plastique et une période de travail dans la fonction publique. C’était la bonne décision, puisque le parcours de l’artiste en dit long sur la notoriété acquise par ce jeune tangérois de 37 ans qui vit, actuellement, entre sa ville natale et Montréal.
«Il a développé un langage particulier où la graphie arabe ou latine est utilisée comme un geste pictural au service d’un ordre figural. Cette gestualité rythme les œuvres de l’artiste et les dote d’une densité rarement égalée, en raison du foisonnement des traits et de la multiplication des lettres. L’originalité de ce travail réside dans le fait que l’image finale englobe dans un ordre parfait le foisonnement des tracés graphiques et leur fait perdre leur statut scriptural pour les élever au rang d’un simple trait de peintre», indique le communiqué de L’Atelier 21.
Un travail de longue haleine qui a valu à Zakaria d’être présenté avec le British Museum de Londres (Royaume-Uni) à l’exposition Word Into Art, à l’Institut du monde arabe à Paris (France), au Musée national de Bahreïn et au Barbican Centre à Londres (Royaume-Uni), à la huitième édition de la Biennale de Dak’art (Sénégal), à la 11e édition de la Biennale du Caire (Égypte), dans des foires internationales telles que Art Dubaï et Art Paris-Abou Dhabi (Émirats arabes unis), Zoom Contemporary Art Fair Miami (États-Unis), Art Central Hong Kong (Chine). Un beau voyage à travers beaucoup de pays du monde. Toutefois, l’artiste Zakaria Ramhani n’a pas encore dit son dernier mot, car un avenir très prometteur s’annonce avec d’autres recherches et créativités picturales.
Entretien réalisé par l’équipe de L’Atelier 21
Votre état d’esprit actuel ?
Je suis dans une forme de méditation.
Votre espace de travail ?
Mon atelier étant en plein centre-ville, je le réinstalle à domicile pour respecter le confinement.
Votre programme du jour ?
Café, cuisine, nouvelles, travail (dessin et peinture)... Et des pensées bizarres le soir.
Un livre ?
«Vivre pour la raconter» de Gabriel Garcia
Marquez.
Une œuvre d’art ?
«Le Radeau de la Méduse», de Théodore
Géricault.
Une envie tout de suite ?Un pique-nique en famille au bord de la mer.
Votre devise favorite ?
«La moitié d’un homme est sa langue, son autre moitié est son cœur, le reste n’est qu’une image faite de sang et de chair». Zouhaïr Ibn Abi Soulma (poète préislamique).
Comment voyez-vous le monde après le confinement ?
Plus proche de sa propre nature, non déformée par l’humain.
Quel est le message que l’univers nous envoie ?
Il peut à tout moment s’énerver contre nous.