Quand un amoureux d’Assilah lance une bouteille à la mer, il parle d’amour, de solidarité et surtout d’art. «On ne sait pas combien on vivra, mais on sait qu’il y a un peuple qui a survit grâce à l’art...» C’est ainsi que commence «Message d’amoureux», écrit et réalisé par l’artiste zaïlachi Mohamed El Fahsi. La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux raconte l’histoire d’Assilah qui a vaincu les guerres et invasions grâce à son art. C’est ainsi que la ville compte dépasser aussi la crise liée à la pandémie Covid-19. «Nous soignons à notre manière, nous sommes porteurs d’espoir car l’art est vital pour qui le perçoit. Il est fondamental pour comprendre ce qui est crucial», explique Mohamed El Fahsi. Ce réalisateur, journaliste et spécialiste en production médiatique s’est forgé à l’école du Moussem culturel international d’Assilah. Il a fait ses débuts aux côtés des spécialistes qui viennent chaque année du Bahreïn pour assurer la diffusion médiatique du Moussem. Son talent a grandi au fil des ateliers et formation. Aujourd’hui, Mohamed El Fahsi remercie le Moussem culturel international d’Assilah et le secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah, Mohamed Benaïssa, qui l’ont aidé comme la plupart des jeunes de la ville à trouver leur fibre artistique.
«Le Moussem n’a pas pu avoir lieu cette année à cause de crise sanitaire, mais Assilah a organisé une série d’activités culturelles et artistiques, pour le plus grand bonheur des habitants de la cité et de ses visiteurs. Comme ces activités, ma vidéo sur Assilah est un message d’espoir pour les Zaïlachis qui respirent l’art et qui comptent beaucoup sur le tourisme», souligne Mohamed El Fahsi. En effet, la perle bleue a raté sa saison estivale cette année à cause de son classement dans la zone II avec Tanger. En faisant le court film «Message d’amoureux», le jeune artiste transmet ses pensées sur sa ville natale. Il décrit comment Assilah a fait de l’art «sa raison de survie». L’écriture et la réalisation de Mohamed El Fahsi nous rappellent comment cette ville ne s’est pas laissé vaincre par les crises, mais qu’elle a plutôt vaincu par la joie de l’art. Malgré les complications actuelles, les Zaïlachis se sont unis pour donner de la joie à toutes les ruelles de leur ville. Leur seule langue durant ces circonstances de pandémie est l’amour. Leurs pinceaux sont leur arme contre toute crise.
Selon El Fahsi, «les visiteurs de la ville sont le médecin qui guérit tous les maux et les fresques murales sont un vaccin contre les maladies. L’espoir vaincra tout et grâce à l’amour et la bonté de sa population, Assilah restera en sécurité».
Parcours de Mohamed El Fahsi
Mohamed El Fahsi est né à Assilah en 1993. Son baccalauréat en poche, il a fait des études universitaire à Tétouan. Il poursuivait un parcours scolaire scientifique. Après la fréquentation de l’équipe médiatique bahreïnie qui travaillait au Moussem culturel international d’Assilah, il a changé d’orientation pour faire des formations dans le domaine de la photo et de la presse. Après plusieurs ateliers et travaux, Mohamed El Fahsi a fait ses premiers pas en 2016 à la télévision du Koweït où il présentait des épisodes sur le Moussem d’Assilah. Il a ensuite multiplié les projets avec la télévision du Koweït. Ce pays lui a octroyé plusieurs diplômes. Le travail avec l’équipe du Bahreïn a aussi valorisé ses acquis. En 2018, il s’est lancé dans une nouvelle expérience avec Golden Lens, sa société spécialisée en audiovisuel. C’est ainsi qu’il a commencé à réaliser des clips et vidéos de mode. Il collabore avec plusieurs artistes et chanteurs connus sur la scène nationale. Chaque été, Mohamed El Fahsi assure la couverture du Moussem culturel international d’Assilah. «Je me considère comme un fils de ce festival et je lui resterai toujours reconnaissant. Le Moussem nous accompagne du dessin et volontariat aux missions officielles. Il nous incite à acquérir des compétences et expériences qui nous assurent l’intégration dans le marché du travail. La Fondation du Forum d’Assilah est une école qu’il faut préserver», souligne-t-il.