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28% de la jeunesse marocaine sont des NEET

1,7 million de jeunes marocains de 15 à 24 ans sont des NEET (ni à l’emploi, ni en enseignement, ni en formation), selon une étude réalisée par l’Observatoire national du développement humain et l’Unicef.

28% de la jeunesse marocaine sont des NEET
El Hassan El Mansouri, secrétaire général de l’ONDH (2e à partir de la gauche), Ted Chaiban, directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Giovanna Barberis, représentante de l’Unicef au Maroc, et Othmane Gair, représentant du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports, lors de la présentation de l’étude.

L’Observatoire national du développement humain (ONDH) a organisé, vendredi dernier, en partenariat avec l’Unicef, un webinaire, tenu en format semi-présentiel, pour la présentation des résultats de l’étude sur «La Situation des jeunes NEET (Not in Education, Employment or Training) au Maroc».
Cette étude a permis de dresser un profil sur les NEET au Maroc à travers un diagnostic et une analyse quantitative et qualitative en vue de comprendre les causes de leur émergence, d’analyser l’hétérogénéité des situations et de formuler des propositions pour leur insertion économique et sociale. Pour ce faire, on a réalisé pas moins de 549 entretiens individuels et 83 groupes de paroles avec des jeunes de 15 à 24 ans au niveau de 23 localités. Ces investigations ont été enrichies par des questions complémentaires en vue de mieux cerner les effets du confinement sur les jeunes.
«L’Observatoire attache une importance particulière à la question de la jeunesse de par ses travaux, car il est conscient que cette catégorie de citoyens est un acteur de développement économique et social et un levier pour la création de la richesse», a souligné El Hassan 
El Mansouri, secrétaire général de l’ONDH. «De nombreux dispositifs intégrant la dimension de la jeunesse sont mis en place en vue d’arrêter le flux de ces jeunes NEET. Il s’agit, entre autres, des établissements de protection sociale, les centres de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, les Programmes de réinsertion scolaire et la lutte contre le décrochage scolaire et ceux en faveur de l’autonomisation des femmes. Notre ambition générale est de placer les jeunes au cœur des politiques publiques et notamment de répondre aux lignes directrices de la Constitution du Royaume du Maroc», a ajouté le secrétaire général de l’ONDH avant de présenter les résultats de l’étude qui a montré que plus de 28% de la jeunesse marocaine sont des NEET, soit 1,7 million de jeunes de 15 à 24 ans. Parmi eux, à peine 22% sont en recherche permanente et active d’emploi. Cette situation traduit les limites des politiques publiques pour permettre une réinsertion dans le système éducatif et de formation et une amélioration généralisée de la sphère productive marocaine qui exclue de fait 75% des NEET.
Il a également été remarqué que les NEET sont majoritairement de jeunes femmes (76,4%), dont 36,1% vivent dans le milieu rural. Par ailleurs, l’analyse quantitative, basée sur l’enquête Panel, a identifié 5 profils de NEET qui sont les femmes au foyer rurales à responsabilité familiale qui représentent 54,3%, les jeunes citadins découragés (25%), les NEET en situation de transition (7,8%), les NEET volontaires par choix (7,5%), et ceux qui souffrent de problèmes de santé (5,1%).
D’après cette enquête, l’afflux de jeunes n’ayant pas achevé leur cycle de formation ou disposant de faibles compétences conduit à un très fort sous-emploi offrant peu de rémunérations aux jeunes, mais aussi peu d’opportunités d’acquérir des compétences professionnelles requises par les entreprises. Cette situation crée un cercle vicieux macro-économique. L’analyse des trajectoires des jeunes NEET a permis ainsi d’identifier deux facteurs principaux déterminant la situation de ces jeunes. Le premier facteur est le soutien familial, notamment la possibilité des jeunes de disposer d’un soutien économique. Le second facteur est la détention de compétences professionnelles reconnues par les opérateurs économiques soit un diplôme ou une certification.
Face à cette situation, l’ONDH et l’Unicef propose de garantir un accompagnement sécurisé du parcours de tous les jeunes, d’assurer leur intégration politique et leur intégration économique et d’améliorer l’accès à la formation professionnelle aux jeunes NEET ruraux. Les deux organisations appellent également à renforcer la prise en charge de la santé mentale et des troubles de l’apprentissage des jeunes les plus vulnérables.
«La solution réside dans la mise en place d’une approche multisectorielle qui implique à la fois le secteur public et privé, au niveau national et local, et qui soit particulièrement axée sur la situation des jeunes filles et des femmes, notamment dans les régions rurales. Il est également important de promouvoir une éducation de qualité, accessible, et à même de pallier ce phénomène social qui constitue un manque à gagner sur le plan socio-économique», a déclaré Ted Chaiban, directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. 

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