Le total des revenus des ménages marocains est estimé à 767.142 millions de DH par an. C’est ce qui ressort d’une enquête du Haut-commissariat au Plan (HCP). Cette première étude réalisée entre décembre 2019 et mars 2020 sur un échantillon de 3.290 personnes montre que les ménages urbains disposent d’un revenu 2,8 fois plus élevé que celui de leurs homologues ruraux. Dans le détail, le revenu moyen annuel par ménage ressort à 91.933 DH, soit une mensualité de 7.661 DH. En milieu urbain elle atteint 8.207 DH par mois, contre 6.467 DH dans le rural. Se basant sur la médiane, et compte tenu de certains revenus, très élevés, il ressort que la moitié des ménages à l’échelle nationale dispose d’une rentrée d’argent mensuelle moyenne supérieur à 5.133 DH : 50% des ménages urbains disposant d’un revenu mensuel moyen supérieur à 5.609 DH contre 4.237 DH dans le rural.
Selon le HCP, par habitant, le revenu moyen annuel au niveau national s’établit à 21.515 DH, soit 1.793 DH par mois (24.992 DH en milieu urbain et 15.560 DH en milieu rural).
L’enquête relève qu’au niveau national, les 20% de la population les plus aisés concentre plus de la moitié (53,3% des revenus des ménages, contre 5,6% pour les 20% les moins aisés. «Cette concentration des revenus est plus accentuée parmi les 10% de la population les moins aisés et les 10% les plus aisés». En effet, selon l’enquête, pour les 10% de la population les plus démunis, un revenu moyen par tête et par an de 6.270 DH a été enregistré, tandis qu’il est de plus de 41.705 DH pour les 10% de la population les plus aisés. «Dans ces conditions, l’inégalité du revenu, estimée par l’indice de Gini, est de 46,4%, relativement élevée et dépassant le seuil socialement tolérable (42%). Cette inégalité du revenu est de 45% en milieu urbain et de 44,5% en milieu rural».
En 2019, la part des personnes à faible revenu était de 12,7%, soit 4,5 millions de personnes à l’échelle nationale, répartis entre 6,8% en milieu urbain et 22,9% en milieu rural.
Par ailleurs, le niveau du revenu varie en fonction de plusieurs facteurs. Primo, les caractéristiques sociodémographiques du chef de ménage. Ces dernières regroupent notamment l’âge (le revenu mensuel moyen a tendance à plus que doubler à l’âge de la retraite passant de 4.200 DH pour les 14-25 ans à 8.600 DH pour les 65 ans et plus), le sexe (les ménages dirigés par des femmes vivent avec des revenus moyens moins élevés que pour les ménages gérés par des hommes soit 5.500 contre 8.200 DH) et le niveau d’éducation (6.458 DH en moyenne par mois pour les ménages dont les chefs sont sans niveau scolaire et 14.281 DH pour les chefs de ménages ayant le niveau d’enseignement supérieur). Secondo, la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage. Ici le HCP distingue 6 grands groupes à savoir : d’abord, les ménages dirigés par des responsables de la fonction publique, directeurs et cadres de direction d’entreprises cadres supérieurs et membres des professions libérales (revenu mensuel moyen 17.040 DH). Ensuite ceux dont les chefs sont des cadres moyens, des employés, des commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers (8.257 DH). Le 3e groupe comprend les inactifs, qu’ils soient retraités, rentiers, ou autres (7.819 DH). Les exploitants agricoles, pêcheurs, forestiers, chasseurs, travailleurs assimilés et ouvriers agricoles constituent la 4e catégorie (7.370 DH). Le 5e groupe englobe, quant à lui, les conducteurs d’installations et de machines, les artisans et les ouvriers qualifiés (6.447 DH). Et enfin, les manœuvres non agricoles, les manutentionnaires et travailleurs des petits métiers et les chômeurs n’ayant jamais travaillé constituent le 6e groupe (4.720 DH).