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Les chantiers prioritaires pour la CGEM

La tant attendue stratégie de l’environnement des affaires 2021-2025 est lancée. Les nouveaux chantiers de réforme portent notamment sur la simplification des procédures administratives, les délais de paiement, l’accès au financement et à la commande publique. Si la CGEM affirme son fort engagement à contribuer à sa réussite, elle réclame un rythme plus soutenu pour les réformes, en particulier, pour les chantiers prioritaires comme le foncier, le financement, le capital humain, le code du travail et l’intégration de l’informel.

Les chantiers prioritaires pour la CGEM
Pour le patronat, la relance post-Covid sera une course contre la montre et notre pays ne doit pas manquer ce tournant pour se positionner dans les chaînes de valeurs mondiales qui sont en train d’être redéfinies.

C’est fait. La politique nationale de l’environnement des affaires 2021-2025 a été adoptée mercredi par le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA), sous la présidence du Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani. Une stratégie tant attendue par le secteur privé qui préconise, particulièrement dans ce contexte de crise inédit, l’accélération de la facilitation du «doing business» face aux nouveaux challenges. Comme nous l’annoncions en exclusivité en octobre dernier (www.lematin.ma), les nouveaux chantiers de réforme – 33 au total – portent sur la simplification des procédures administratives, l’amélioration du cadre réglementaire, des délais de paiement et de l’accès au financement. S’ajoutent les volets relatifs à l’infrastructure, la commande publique, la qualification du capital humain, au renforcement des mécanismes d’accompagnement des entreprises et à l’intégration du secteur informel. La CGEM, le principal groupe de pression au sein du Comité national de l’environnement des affaires, affirme son fort engagement à contribuer à la réussite du déploiement de la nouvelle stratégie, qui se veut intégrée et entend réunir les conditions favorables aux investisseurs. Toutefois, le patronat demande de redoubler d’effort et d’adopter un rythme plus soutenu pour les réformes, afin de restaurer la confiance chez les chefs d’entreprises et ainsi positionner le Maroc comme un hub d’investissement de référence, régional et international avec à la clé plus de valeur ajoutée pour le pays et d’emplois. Pour la CGEM, si les acquis doivent être consolidés rapidement par des réformes, des chantiers demeurent prioritaires, comme souligné dans le discours de Chakib Alj, son président, prononcé lors de la réunion du CNEA.

 Améliorer les coûts des facteurs de production

Pour le patron des patrons, Chakib Alj, l’amélioration des coûts des facteurs de production est l’une des priorités majeures, le foncier et l’énergie en particulier, qui constituent des contraintes pour l’investisseur. Sur ce volet, il estime que la mise en place de plateformes de location à proximité des pôles économiques constitue une véritable solution pour remédier au coût élevé du foncier, tout comme l’équipement de zones industrielles et logistiques spécialisées. Pour ce qui est de l’énergie, Chakib Alj préconise d’accélérer l’adoption de la loi sur l’autoproduction. Il recommande aussi de prioriser l’investissement privé dans le secteur de l’énergie verte, en adressant l’aspect fiscalité verte et en proposant des financements dédiés.

Renforcer les compétences et le capital humain

Pour la CGEM, il faut renforcer le capital humain, un facteur clé de production et de productivité. Si le patronat se félicite de la mise en œuvre progressive et soutenue de la loi-cadre relative à l’éducation et à la formation, il souhaite l’intégration de la loi sur la formation continue dans le corps du projet de loi sur la formation professionnelle. Ceci en apportant à ce projet les ajustements nécessaires pour faciliter, au plus grand nombre d’entreprises, l’accès à la formation continue.

 Dépoussiérer le Code du travail

La problématique de la législation du travail est toujours d’actualité aux yeux de Chakib Alj. Selon lui, son assouplissement reste aussi un chantier prioritaire. «Le Code du travail, qui est aujourd’hui dépassé, a besoin d’être adapté aux réalités du marché, notamment en établissant une flexibilité responsable afin d’encourager les entreprises à créer de l’emploi de qualité», a souligné le président de la CGEM lors de la réunion du CNEA le 5 mai à Rabat, marquant le lancement de la nouvelle stratégie. Et ce n’est pas tout. Chakib Alj juge également nécessaire d’introduire dans les circuits d’approbation le projet de loi sur le droit de grève.

 Des solutions innovantes pour faciliter l’accès au financement

Parmi les défis auxquels fait toujours face le secteur privé, en particulier, durant cette crise sanitaire et économique, l’accès au financement. Pour le patronat, non seulement le Maroc doit accélérer le rythme des réformes portant sur le financement et l’accompagnement des PME, mais surtout mettre en place des solutions innovantes. «En termes de financement, nerf de la guerre pour l’entreprise, il faut innover en favorisant la mise en place de nouveaux leviers comme les dettes mezzanines, les fonds de soutien ou encore des prises de participation, à travers le marché des capitaux», a indiqué le président de la CGEM. De même, il a demandé d’accélérer la mise en place des circulaires d’application de la loi relative au crowdfunding.

 Marchés publics : la préférence nationale encore et encore

Le patronat revient à la charge pour la commande publique qui doit jouer son rôle de levier stratégique de développement économique et social. Raison pour laquelle il faudra renforcer la visibilité sur les marchés publics, avec une démarche plus inclusive des TPME, notamment en régions, qui favorise la préférence nationale. Cette dernière doit concerner tous les établissements et entreprises publics et être généralisée à tous les marchés, que ce soit en termes de fournitures, de travaux ou de services.

Cap sur l’innovation et la digitalisation

L’investissement dans l’innovation et la technologie restent encore très coûteux au Maroc, alors qu’il est nécessaire pour le développement d’une entreprise. La CGEM réclame des mesures incitatives pour encourager l’innovation. «La CGEM a toujours recommandé la mise en place d’un cadre juridique et fiscal incitatif et l’amélioration des mécanismes d’aide au financement de l’innovation, qui sont très faibles», rappelle Chakib Alj. Quant à l’e-gov, le patron des patrons salue ce qui a été entrepris jusqu’ici par plusieurs administrations. Toutefois, ce travail doit être dupliqué afin d’assurer in fine l’interopérabilité entre les différentes administrations, offrant ainsi à l’entrepreneur une meilleure expérience en termes de services publics. La dématérialisation des tribunaux est également un must afin de rendre l’acte d’entreprendre plus simple et plus serein.

Une politique «claire et assumée» pour l’informel

Devant les parties prenantes au CNEA, le président de la CGEM a, en outre, abordé la problématique de l’informel. Un sujet qui refait toujours surface dans les réunions CGEM-gouvernement relatives à l’environnement des affaires. «Sur le grand sujet de l’intégration du petit et du grand informel, il est aujourd’hui essentiel d’avoir une politique claire et assumée qui sera portée et par le public et par le privé», a souligné Chakib Alj. La CGEM s’est dite prête à mettre en place une task force dédiée. 

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La mise en place de la nouvelle stratégie sera «flexible»

La politique nationale de l’environnement des affaires 2021-2025 repose sur trois piliers. Il s’agit de l’amélioration des conditions structurelles de l’environnement des affaires, la simplification de l’accès des entreprises aux ressources nécessaires ainsi que le renforcement de la transparence, l’inclusion et la coopération entre les secteurs public et privé. Selon le Chef du gouvernement, la mise en place de cette politique sera flexible, dans la mesure où son contenu sera mis à jour en cas de besoin. Saad Dine El Otmani a aussi précisé que la nouvelle stratégie s’appuiera sur des mécanismes de gouvernance rassemblant des intervenants des secteurs public et privé, une feuille de route déterminée et un système d’évaluation des réalisations.

 

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