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Quand votre corps crie halte !

Maintes fois vous vous êtes sentis vidés de votre énergie avec l’impression d’être en proie à une fatigue excessive. Cependant, votre bilan de santé ne donne pas d’explications d’ordre pathologique. Pensez à votre moral ! C’est probablement votre corps qui refuse de suivre le même rythme au travail. Le burnout, le stress, le ras-le-bol… différentes expressions sont d’ailleurs couramment utilisées pour décrire cette situation. Ces expressions signifient que votre corps émet un SOS et qu’il vaut mieux l’écouter que de voir votre état se dégrader. Et vous risquez de développer des complications et morales et physiques. Sanaâ Sekkat, consultante en ressources humaines et en développement personnel et praticienne en hypnose, nous livre plus d’explications sur ce sujet qui touche plus d’un en milieu professionnel.

Quand votre corps crie halte !

Conseil : Le stress, la fatigue, le surmenage… il y a plusieurs raisons qui poussent le corps à manifester son refus de suivre le même rythme au travail. Comment cela se produit-il ?
Sanaâ Sekkat : Pour répondre à votre question, je tiens tout d’abord à préciser que le stress est un mécanisme indispensable à notre survie et que sans le stress, nous n’aurions jamais pu échapper aux dangers de notre environnement. Or, il faut savoir que l’on n’arrive pas au burnout ou au surmenage d’un seul coup. On passe généralement par trois phases principales à savoir :
• L’alarme : Le stress peut être vu comme une alerte interne qui avertit qu’un changement ou une action est nécessaire pour que l’organisme retrouve son équilibre. Durant toute la phase d’alerte, deux systèmes nerveux sont sollicités. D’abord, le système nerveux sympathique c’est-à-dire que toute la chimie interne du corps se prépare au mieux à l’action. Cet état est caractérisé par la production de forts niveaux d’adrénaline. Le cœur et les poumons sont mieux irrigués et les muscles s’activent. Ensuite, le système nerveux parasympathique dont l’objectif est de ralentir toutes les fonctions qui ont été excitées par le système sympathique et revenir à un état d’équilibre. Il maintient l’organisme en bonnes conditions sur la durée. Lorsque l’alternance entre ces deux systèmes est trop fréquemment stimulée, on constate une dérégulation. De manière générale, cette phase se caractérise par une fatigue inexpliquée, peu d’enthousiasme ou une insatisfaction générale.
• La résistance : Le système hormonal prend la relève du système nerveux et sécrète le cortisol qui est l’hormone du stress bien connue. Cette hormone favorise la récupération rapide d’énergie en transformant les réserves de graisse en sucres. C’est durant cette phase que le corps favorise le stockage des graisses pour pallier le stress fréquent. C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi le stress peut faire prendre du poids ! Cette phase est souvent caractérisée par des angoisses, des peurs, de la fatigue ou une perte de motivation.
• L’épuisement : Lorsque les situations de stress se prolongent durant plusieurs mois, on parle de stress chronique. L’organisme ne peut plus répondre de façon adaptée. La production d’hormones et la résistance physique diminuent. Le système immunitaire devient aussi de moins en moins performant et le risque de tomber plus souvent malade augmente. Dans les cas extrêmes, le stress peut provoquer de l’hypertension, des ulcères, des migraines, des douleurs dorsales, musculaires et/ou articulaires, une dépression ou encore des maladies de peau, voire beaucoup d’autres types de somatisations. Lorsque le sentiment de perte de contrôle s’amplifie, le stress devient de l’anxiété, puis de l’angoisse et les cas les plus aiguës, une crise de panique et des insomnies, etc. Je voudrais, par ailleurs, rappeler une citation de Francois Lesperance : «Quand la tête ne veut pas entendre, le corps crie.»

Avons-nous la même réponse au stress ?
Absolument pas. Les réponses individuelles au stress diffèrent d’un individu à l’autre, c’est avant tout une affaire de perception personnelle. En effet, 90% des situations ressenties comme stressantes ne sont pas provoquées par des causes externes réelles, mais par notre appréciation personnelle qui repose majoritairement sur nos croyances et nos pensées, mais également les histoires que nous nous racontons. Cela dit, chacun de nous agit selon sa propre carte du monde face au stress.

Par quels moyens peut-on gérer ce type de situations ?
Le meilleur moyen de gérer le stress serait d’agir. En d’autres termes, une émotion forte qui ne serait pas exprimée va être ressassée et va prolonger un état négatif encore davantage. Rappelons-nous que tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime !

Vous êtes spécialiste en hypnose, en quoi cela peut-il nous aider à dépasser cette phase sombre ?
Le stress est le résultat d’un processus inconscient et l’état d’hypnose permet d’accéder à ces mécanismes cachés pour les restructurer différemment. Je constate souvent que les gens qui sont souvent stressés n’habitent que très rarement le présent. Même leur présent est excessivement empreint des mauvaises expériences du passé. Ce type de fonctionnement a tendance à faire perdurer les souffrances davantage. Nous avons tous la capacité de changer notre perception d’un événement passé. Cela se produit d’ailleurs inconsciemment chaque fois que nous nous rappelons d’un souvenir. On utilise ce même phénomène, mais en état d’hypnose. Lorsqu’on s’autorise à croire en son imagination, on ouvre la porte à une immense capacité de changement, l’hypnose permet de réactiver des ressources oubliées. D’autre part, ces personnes ont aussi souvent une tendance à se projeter dans le futur. Sauf que pour ces personnes, le futur est un lieu d’incertitude, d’échecs, de risques et donc générateur de peur et de stress. Et comme l’hypnose aide à décharger la charge émotionnelle du passé, il devient plus facile de colorer le futur de plus belle façon et donc de se projeter, mais d’une manière qui soit utile et positive. L’état d’hypnose est propice à la relaxation, car il sollicite le système parasympathique, celui du repos et de la récupération. C’est pour cette raison qu’on ressort souvent déstressés d’une séance d’hypnose. 

Entretien réalisé par Nabila Bakkass

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