Le ministère de la Santé appelle les citoyens au respect strict des mesures de précaution pendant les vacances
Le ministère de la Santé a publié, samedi dernier, un communiqué pour appeler les citoyens une nouvelle fois au respect strict des mesures de précaution et préventives anti-Covid-19, surtout durant la période des vacances estivales. À l’approche des vacances d’été et de la fin de l’année scolaire, avec tout ce qui en découle en termes de déplacements, de rassemblements et de promiscuité, et eu égard au relâchement constaté récemment dans l’observation des mesures barrières et préventives, le ministère exhorte à nouveau l’ensemble des citoyennes et citoyens à respecter strictement les mesures préventives et de précaution contre la Covid-19 recommandées par le Comité national scientifique ad hoc et les autorités sanitaires, indique le communiqué. Il s’agit notamment du port correct du masque, de l’hygiène, du respect de la distanciation physique et de l’évitement des rassemblements inutiles surtout avec la levée progressive du couvre-feu nocturne et la reprise prochaine des vols internationaux de et vers le Maroc. «Notre respect collectif des mesures préventives et barrières représente un comportement citoyen, une mise en valeur des efforts colossaux consentis et une préservation des résultats et des acquis réalisés», conclut le communiqué.
La diaspora marocaine exprime sa gratitude à S.M. le Roi
La communauté marocaine résidant à l’étranger a exprimé sa profonde gratitude à S.M. le Roi Mohammed VI qui a donné Ses Hautes Instructions pour la facilitation du retour des Marocains du monde au pays à des prix abordables.
Les Hautes Instructions Royales viennent s’ajouter aux Nobles Initiatives de S.M. le Roi envers la communauté marocaine à travers le monde. Un geste qui a profondément touché les Marocains du monde, mais également leurs familles ici au Maroc, notamment dans un contexte marqué par la pression de la crise sur le moral des populations et le besoin qu’ont les Marocains à se retrouver entre familles, amis et proches.Le protocole sanitaire pour les voyages internationaux
Dans le but de réduire le risque d’introduction des nouveaux variants du Sars-CoV2 au Maroc et anticiper leur propagation, et pour mieux accompagner la reprise des voyages internationaux et la relance du tourisme, le ministère de la Santé a mis en place un protocole sanitaire détaillé. L’objectif étant de limiter les risques de contagiosité qui devront augmenter avec la reprise des voyages internationaux et la relance du tourisme. Ceci s’ajoute au risque engendré par la levée des restrictions sur les rassemblements et les déplacements.
Le risque sanitaire que constituent les voyages à partir d’un pays a été évalué selon trois critères principaux, à savoir la disponibilité de données épidémiologiques et celles relatives aux capacités de détection et de surveillance génomique, la tendance évolutive de la situation épidémiologique et le niveau de la circulation des variants.Selon le protocole en vigueur, les personnes en provenance des pays de la liste «A» sont tenues de disposer d’un pass vaccinal ou d’un certificat attestant avoir été complètement vaccinées. Pour les personnes n’ayant pas pu être vaccinées ou incomplètement vaccinées, un test PCR négatif à l’embarquement ne datant pas de plus de 48 heures est obligatoire. Une fiche sanitaire du passager est mise à disposition soit en téléchargement ou distribuée à bord de l’aéronef ou du navire. Elle devra être dûment renseignée avec notamment l’adresse du passager et deux numéros de téléphone permettant de le localiser, en cas de besoin, pendant les 10 jours qui suivent son arrivée sur le territoire national.Pour les pays de la liste «B», la suspension des liaisons étant toujours maintenue, les autorisations exceptionnelles sont toujours accordées par les services consulaires avec les conditions en vigueur (un test PCR négatif à l’embarquement, datant de 48 heures au maximum ; une quarantaine contrôlée de 10 jours, à la charge de l’intéressé dans des structures préalablement désignées par les autorités locales ; un test PCR de contrôle au neuvième jour).Déclaration du Dr Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne et en gériatrie
«Les déplacements à l’étranger sont presque sans risque, car ils sont bien encadrés par le pass sanitaire»
«Après plus d’une année de cette crise sanitaire, qui a connu de multiples rebondissements et de nombreuses mesures pour y faire face : confinement, interruption des liaisons entre les villes, isolement des personnes infectées, dépistage des cas contacts et enfin une vaccination massive, il est temps de revenir à une vie normale, mais cela comporte des risques qu’il va falloir bien mesurer pour éviter que l’épidémie ne reprenne.
L’ouverture des déplacements entre les villes peut comporter un risque, nous n’avons pas encore atteint l’immunité collective, pour l’atteindre, il faut qu’il y ait 70 à 80% de personnes immunisées soit après la vaccination ou post-infection par la Covid. De ce fait, l’ouverture totale entre les villes doit s’accompagner de mesures habituelles de prévention de la contamination qui doivent être maintenues notamment la distanciation sociale et le port du masque.Quant aux déplacements à l’étranger, ils sont presque sans risque, car ils sont bien encadrés par le pass sanitaire qui exige une vaccination préalable, la réalisation d’une PCR avant le voyage, parfois selon le vaccin utilisé un isolement de 10 jours est exigé ainsi que la réalisation d’une autre PCR à la fin de l’isolement qui doit être négative avant de pouvoir circuler librement dans le pays d’accueil.Il faut continuer à observer les mesures déjà appliquées pour éviter la transmission d’une personne à une autre. Il faut éviter les espaces clos et mal ventilés. Ces mesures doivent être observées par tout le monde, même si, selon les études, l’immunité post-infection est forte et durable et une injection du vaccin après avoir eu la Covid-19 renforce la protection contre les variants.»Pr Jaafar Heikel répond aux questions des internautes
Invité de l’émission «L’Info en Face», Pr Jaafar Heikel, épidémiologiste, professeur de médecine préventive, spécialiste des maladies infectieuses, répond aux questions posées par les internautes
Pourquoi la France ne reconnaît-elle pas les personnes vaccinées avec le vaccin Sinopharm ? Est-il vraiment inefficace ? Fera-t-il bientôt partie des vaccins autorisés en Europe ?
Personnellement, je ne comprends pas la décision de la France de refuser d’accepter sur son sol les personnes vaccinées avec Sinopharm. Je rappelle que l’Organisation mondiale de la santé, suite aux recommandations de ses experts, a validé les deux vaccins chinois. C’est une décision souveraine certes, mais je n’arrive pas à saisir les arguments et critères retenus pour le moment.Pourquoi le Maroc n’adopte-t-il pas encore les tests rapides ? Sont-ils habilités à remplacer les tests PCR en cas de voyage ?
Je suis absolument d’accord, il faut absolument adopter les tests rapides, et je pense que le ministère de la Santé les a autorisés. Je pense que les tests salivaires, par exemple, peuvent être déployés à grande échelle. Ce sont des autotests à faire sous prescription médicale avec les pharmaciens, les médecins biologiques, etc. De la sorte, les citoyens auront l’accès plus facile aux tests antigéniques salivaires. Sachant aussi que leur efficacité est élevée. Le ministère de tutelle doit effectivement aller dans ce sens et encourager ces tests rapides. Quelle pourrait être la fréquence de changement des listes «A» & «B» établies à partir des recommandations de l’OMS ? Que faire si l’Organisation déplace un pays de la liste «A» vers «B» à mi-chemin ?Il est clair qu’il va y avoir des changements au niveau des listes, la situation épidémiologique ne cesse d’évoluer à travers le monde. Ceci est dépend complètement de la dynamique épidémique et des décisions politiques sanitaires qui sont prises.Le Maroc dispose-t-il de mécanismes pour évaluer les vaccins, éventuellement leur innocuité et efficacité ?
Oui, parfaitement. Le ministère de la Santé a constitué des équipes aux CHU, aux hôpitaux et au centre de pharmacovigilance pour procéder à l’évaluation de la situation. Cette mission est surtout du ressort du collaboratif des laboratoires nationaux qui font les séquençages génomiques. Nous sommes donc tout à fait capables d’assurer cette veille. Est-il possible qu’il y ait d’autres nouveaux variants du jour au lendemain ?Oui, les mutations existent tous les jours. Il faut savoir que les variants sont déterminés par trois éléments : quelle est leur capacité de transmissibilité ? Sont-ils plus nuisibles et est-ce qu’ils échappent aux tests de dépistage ? Ce sont ces éléments qui font qu’un variant est dangereux ou l’est moins, mais sinon, les mutations d’un virus est un phénomène normal en science.Pr Jaafar Heikel, épidémiologiste, professeur de médecine préventive, spécialiste des maladies infectieuses
«En médecine, et plus généralement la Santé publique, le risque zéro n’existe pas. Aujourd’hui, la situation épidémiologique au Maroc et les enjeux socio-économiques imposent une ouverture pragmatique loin des confinements sévères, mais cela impose également une délimitation des conditions de réouverture pour limiter les risques. Il y a donc le protocole sanitaire qui impose, entre autres, la vaccination complète des voyageurs et/ou le test PCR, ce qui réduit de manière significative le risque de circulation du virus. Il faut donc veiller à planifier et à gérer cette période avec la plus grande précaution et si, au pire, nous sommes contraints de reconfirmer par endroits, on le fera ! La planification reste un élément important dans ce contexte. Il faut, à mon avis, définir plusieurs stratégies que ce soit pour l’accueil des MRE, des touristes, ou pour les établissements hôteliers, les espaces publics, les plages, etc. À terme, il va falloir apprendre à vivre avec ce virus, mais il faut toujours le contrôler, le maîtriser et le surveiller. D’ailleurs, il faut savoir qu’aucun autre virus, mis à part la variole, n’a été éradiqué définitivement de la surface de la planète. Il faut avoir confiance en les vaccins disponibles et leur capacité à limiter les risques, et estimons nous heureux que notre pays ait eu la capacité de fournir les vaccins nécessaires à la population. Nous sommes aujourd’hui à près de 30% de l’immunité collective, si on arrive à 60%, c’est un bon niveau et, bien évidemment, le plus sûr serait d’atteindre les 80% de la population vaccinée. Il ne faut pas oublier pour autant que cette immunité collective doit être considérée dans sa dimension mondiale également. Donc, je reste convaincu que la prudence est toujours de mise et le respect des mesures sanitaire doit prévaloir. Je comprends que les gens aient envie de sortir, de voyager, de se rencontrer, mais soyons prudents pour ne pas gaspiller les efforts que nous avons tous consentis depuis plus d’un an maintenant.»
Le pass vaccinal, un document qui fait foi
En application des recommandations du comité scientifique, le Maroc a mis en place un pass vaccinal que les personnes ayant reçu les deux doses de vaccin contre la Covid-19 peuvent télécharger sur le site www.liqahcorona.ma. Disponible depuis le 7 juin dernier, ce document officiel, sécurisé et reconnu par les autorités permet à son détenteur, sans nul besoin de document supplémentaire, d’effectuer des déplacements sur l’ensemble du territoire national sans restriction, de circuler au-delà de 23 heures et de voyager à l’étranger. Il est doté d’un code QR lui permettant d’être authentifié via une application prévue à cet effet, peut être téléchargé sous format imprimable ou électronique pour être présenté sur smartphone. Il peut également être retiré, sous format papier, auprès des autorités locales du ressort desquelles se trouve le centre de vaccination de la personne concernée.
D’où viennent les listes «A» & «B» ?
Le ministère de la Santé a opté pour le classement des pays de provenance en deux listes et pour chaque liste, il a été décidé des mesures adaptées. Ces listes ont été établies conformément aux recommandations du ministère et sur la base des données épidémiologiques officielles publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La liste «A» comprend tous les pays ayant des indicateurs positifs en ce qui concerne le contrôle de la situation épidémiologique, en particulier la propagation des variantes du virus. La liste «B», quant à elle, «se veut une liste restrictive de l’ensemble des pays non concernés par les mesures d’allègement contenues dans la liste “A”, et qui connaissent une propagation des variantes ou l’absence de statistiques précises sur la situation épidémiologique», explique le ministère. Les deux listes sont datées du 6 juin 2021, mais le ministère indique qu’elles seront actualisées régulièrement «au moins deux fois par mois selon le besoin.»
Dossier réalisé par Souad Badri & Hajjar El Haiti