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Développement du digital au Maroc : Un bilan mitigé et une nouvelle feuille de route prometteuse

C’est indéniable, le Maroc a réalisé des progrès significatifs en matière de transformation digitale. Un état des lieux permet en effet de dégager d’importants acquis réalisés à tous les niveaux, comme il permet de mettre le doigt sur les échecs et les difficultés qui entravent la bonne marche de ce processus lancé depuis plusieurs années dans le cadre d’une transformation globale impulsée au plus haut sommet de l’État. Elles démontrent ainsi que de plus longues enjambées sont désormais nécessaires pour aller plus vite.

Développement du digital au Maroc :  Un bilan mitigé et une nouvelle feuille de route prometteuse

Le Maroc a déployé durant la dernière décennie plusieurs programmes nationaux pour le développement du digital (e-Maroc 2010, Maroc Numérique 2013, Maroc Digital 2020…). Mais à mesure que défilent stratégies et autres plans de transformation, force est de constater que les avancées réalisées sont restées en deçà des ambitions affichées et surtout insuffisantes et pas assez rapides pour pouvoir s’accorder à l’ampleur et au rythme soutenu des mutations technologiques, économiques et sociales qui s’opèrent dans le monde. En cause, plusieurs difficultés liées notamment à la gouvernance, aux infrastructures, à la réglementation, aux ressources humaines et à la culture du digital.

Selon la Policy Paper réalisé en 2019 par le cabinet Mazars et le magazine «La tribune Afrique», le Royaume fait aujourd’hui partie des «champions africains de la Tech». Le rapport rappelle en effet que le secteur technologique du pays a connu une progression substantielle au cours des 20 dernières années, faisant du Royaume l’un des tout premiers acteurs continentaux en matière de connectivité, de télécoms, d’accès à internet et d’utilisation du digital au sens large. Cependant, de nombreux défis restent à relever, notamment dans la convergence des politiques publiques, la mise à niveau des infrastructures, ou encore la mise en place d’un cadre incitatif à l’investissement dans ce secteur.

«L’un des facteurs clés de succès d’une «Digital Nation» qui fait consensus auprès de la communauté des experts est de savoir combiner les tissus économiques et sociétaux dans le cadre d’une gouvernance agile», souligne l’analyse. «Ceci repose à la fois sur des capacités technologiques importantes, des politiques de soutien ciblées en direction des institutions privées ou publiques impliquées, ainsi que la présence de talents en nombre suffisant pour animer cette dynamique. En clair : une «Digital Nation» doit pouvoir combiner de manière harmonieuse les facteurs «Hard» (tuyaux, infrastructures, investissements) ainsi que les éléments «Soft» (éducation, contenu, vision)», explique le document.

«Si l’action publique répond au triple objectif de convergence, de cohérence et de cristallisation, alors les effets seront démultipliés. Surtout, les dimensions de vitesse et d’agilité sont devenues prépondérantes, ce qui explique que des pays considérés comme des précurseurs en matière technologique puissent s’exposer à des difficultés rapidement s’ils n’augmentent pas leur vitesse de progression», affirme le Policy Paper.

Dans sa Note d’orientations générales pour le développement du digital au Maroc à l’horizon 2025, l’Agence de développement digital (ADD) a, pour sa part, relevé certaines anomalies qui sont autant de défis à relever pour réussir au mieux cette transition, à savoir une absence de vision intégrée de la transformation digitale apportant une réponse partielle et en silo aux besoins des citoyens et des entreprises, mais aussi des barrières réglementaires qui entravent la mise en œuvre effective et l’usage à grande échelle des plateformes digitales ainsi que l’infrastructure digitale qui conserve un potentiel d’amélioration, le faible débit de données et de la faible utilisation de data centers. L’ADD cite également une culture et des usages digitaux encore limités chez les citoyens, les entreprises et les administrations publiques, et une conduite du changement insuffisante, avec un enjeu de renforcement des compétences des employés de l’administration publique et de démocratisation de l’usage du digital. Elle pointe aussi du doigt une pénurie de profils spécialisés dans les métiers du digital et un système de gouvernance n’ayant pas permis un pilotage efficace de la mise en œuvre des programmes digitaux.

Sur la base des défis et lacunes identifiés, l’ADD a établi sa vision afin d’accélérer la transformation digitale du pays et répondre aux enjeux socio-économiques. Cette vision qui couvre les cinq prochaines années a été déclinée à travers une série d’orientations stratégiques que l’agence a détaillées dans sa note publiée en mars 2020 (voir entretien).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des missions l’ADD en tant qu’établissement public stratégique en charge de la mise en œuvre de la stratégie de l’État dans ce domaine ainsi que de la promotion de la diffusion des outils numériques et le développement de leur usage auprès des citoyens. 

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Entretien avec Mohamed Faïçal Nebri, chef du département Stratégie, Développement, Coopération et Communication - ADD

«La note d’orientation de l’ADD traduit les actions stratégiques pour le développement du digital à l’horizon 2025 avec une vision claire, objective et intégrée»

Le Matin : Quelle évaluation faites-vous des progrès réalisés à ce jour dans le développement du digital au Maroc ? Le pays avance-t-il à la vitesse souhaitée ?

Mohamed Faïçal Nebri : Tout d’abord, il est à rappeler que la crise sanitaire a bien mis en évidence le rôle du digital puisque celui-ci s’est avéré un moyen incontournable pour assurer la continuité des services rendus aux usagers (citoyens et entreprises). Dans ce cadre, le Maroc s’est particulièrement démarqué par une accélération du développement du digital et de ses usages en 2020. En effet, nous avons tous été témoins de l’adhésion aux outils numériques par les acteurs publics et privés marocains. À titre d’exemple, l’adoption en un temps record par les administrations, des solutions digitales déployées par l’ADD, témoigne de l’accélération du chantier e-Gov au Maroc.

Le développement du secteur du e-commerce est aussi une parfaite illustration des progrès réalisés dans ce sens. En effet, nous savons tous que l’année 2020 a été marquée par un recours massif aux plateformes d’e-commerce. Selon les dernières statistiques du Centre monétique interbancaire (CMI), les transactions e-commerce par cartes domestiques ont enregistré une hausse de 43% en 2020. Le e-commerce au Maroc connaît donc une bonne dynamique avec une croissance assez soutenue des paiements en ligne.

Ceci démontre l’adhésion de plus en plus forte des usagers aux outils digitaux, ainsi que la prise de conscience des pouvoirs publics de l’importance du chantier de transformation digitale pour assurer la relance économique de notre pays.

Aujourd’hui, l’accélération du chantier de la transformation digitale apparaît plus que jamais nécessaire, voire urgente, et la priorisation de certaines actions est devenue indispensable en vue de favoriser les plans de développement futurs du pays. Il s’agit notamment de l’accompagnement à la mise en place d’une administration publique efficace, une économie orientée vers l’innovation, une société de savoir inclusive axée sur le numérique, et un environnement favorable en matière d’évolution du cadre réglementaire, du développement des talents digitaux et de construction d’une confiance numérique durable.

Enfin, il est clair que le besoin d’un accompagnement est pressant à tous les niveaux pour favoriser l’appropriation et la pérennisation de cette dynamique de digitalisation que connaît notre pays. Cet accompagnement passe notamment par la mise en œuvre de réels programmes de conduite de changement et de développement des infrastructures numériques.

Quelles sont les principales réalisations qui traduisent les avancées accomplies dans ce domaine ? Quel rôle pour l’ADD dans cette dynamique ?

Le rôle important de l’outil digital s’est manifesté dans le processus de développement de plusieurs secteurs. On distingue, la favorisation du télétravail au niveau des administrations publiques et des réunions à distance en adoptant des solutions de visioconférence, ce qui a permis d’échanger et assurer la continuité des services publics rendus aux usagers.

Dans ce sens, l’ADD a accéléré la mise en place de solutions digitales permettant la dématérialisation de certaines procédures à savoir d’une part, l’accompagnement des administrations marocaines dans l’adoption du travail à distance et d’autre part, la réduction des échanges physiques de documents et de courriers administratifs susceptibles de présenter un réel facteur de risque de contamination à la Covid-19. Il s’agit notamment de 3 solutions suivantes : le Bureau d’ordre digital, le Parapheur électronique et la plateforme «Télé-accueil».

Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur, à travers sa Digital Factory, a mis en place la plateforme CRI-Invest qui digitalise le parcours de l’investisseur en offrant de multiples services comme l’information, la prise de rendez-vous, le suivi des dossiers d’investissement ou l’accès aux actes et autorisations en ligne.

Concernant le secteur de la santé, le Maroc a également initié une série d’initiatives comme la a mise en place du portail officiel dédié à la pandémie du coronavirus au Maroc (http://www.covidmaroc.ma/Pages/Accueil.aspx), du premier site de télé-conseil médical au Maroc : https://www.tbib24.com et la réalisation de l’application marocaine de notification d’exposition à la Covid-19 baptisée «Wiqaytna» (https://www.wiqaytna.ma/).

Au niveau du secteur de l’éducation, le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MENFPESRS) a mis en œuvre des mesures pour garantir la continuité pédagogique et l’apprentissage scolaire. Rappelons-nous, dans ce sens, du lancement en un temps record de la plateforme numérique «TelmideTICE» et de la diffusion des cours à distance sur la chaîne TV Attakafiya (Arrabiya). Aussi, l’ADD a mis en place le programme national de formation dans le domaine du digital baptisé «Génération digitale» qui vise à intégrer des nouvelles compétences, filières, contenus et initiatives innovantes au niveau de tous les cycles de l’enseignement, la formation continue, et la recherche scientifique. Ce programme a été développé en partenariat avec le MENFPESRS et les différents acteurs publics et privés du secteur.

À noter que l’accélération de la transformation digitale et l’adoption des outils et solutions numériques constituent un levier d’inclusion sociale et de développement humain. Le digital a permis de résoudre certaines problématiques et enjeux critiques qui freinent le développement social et l’accès équitable de toute la population aux différents services et opportunités disponibles, notamment les catégories fragiles. À cet effet, le Maroc a mis en place des initiatives digitales dans un esprit de cohésion nationale. Par exemple, le portail www.covid19.cnss.ma qui a été lancé au début de la pandémie pour permettre aux entreprises affiliées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de déclarer leurs salariés en situation d’arrêt total ou partiel de travail. Autre initiative, et qui n’est pas des moindres, concerne la mise en place d’un dispositif SMS pour le versement des aides financières en faveur des populations vivant dans des territoires reculés avec la mise en ligne de la plateforme de réclamations associée https://www.tadamoncovid.ma/

L’ensemble de ces initiatives a été accompagné parallèlement par l’évolution du cadre réglementaire via l’adoption de plusieurs lois. Dans cette même optique, un projet de loi est également en cours d’adoption à savoir la loi n° 41.19 relative à l’administration numérique. Toutes ces initiatives juridiques visent à renforcer la confiance entre l’usager et l’administration.

Pour ce qui est du secteur bancaire, l’évolution était aussi spectaculaire dans la mesure où de nombreuses institutions ont contribué à faire du digital un levier essentiel pour l’inclusion financière ce qui a créé un engouement sans précédent notamment en ce qui concerne les multiples applications mobiles lancées.

L’ADD a décliné récemment une série d’orientations stratégiques visant à donner une nouvelle impulsion à la transformation digitale du Royaume à l’horizon 2025. Quels en sont les principaux axes ?

Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie, et en application de Ses hautes Orientations, le Maroc parie sur la transformation digitale afin de donner une nouvelle impulsion au développement économique et social et de réaliser dans ce domaine un saut significatif aux niveaux local, régional, national et continental. Notre Royaume veut promouvoir un développement volontariste et ambitieux des secteurs technologiques. Nous sommes aujourd’hui déterminés à nous inscrire dans la révolution digitale mondiale, principal moteur du développement humain et économique des pays en forte émergence. C’est dans ce cadre que l’Agence de développement du digital a été créée pour mettre en œuvre, pour le compte de l’État, la stratégie digitale du Maroc.

À cet effet, L’ADD a conduit des travaux, en prenant en compte les évolutions internationales ainsi que les exigences du digital, qui ont permis de relever les défis majeurs rencontrés lors de la mise en œuvre des stratégies précédentes. Par conséquent, une note traduisant les orientations stratégiques pour le développement du digital au Maroc à l’horizon 2025 a été élaborée par l’Agence puis soumise au Chef du gouvernement. L’objectif étant de définir une vision claire, objective et intégrée, en cohérence avec les stratégies sectorielles et territoriales en cours.

Dans ce sens, trois axes majeurs ont été retenus :

• Transformation digitale de l’administration marocaine : Qui est aujourd’hui un défi crucial pour modifier en profondeur les services publics en les rendant plus efficaces, transparents et rapides. Cette transformation doit tenir compte des dispositions des textes réglementaires en vigueur notamment la loi n° 55-19 relative à la simplification des procédures et démarches administratives. L’État interviendra dans 3 domaines pour accélérer cette transformation :

* Mise en place d’un cadre global d’interopérabilité effectif des administrations et des pré-requis fondamentaux.

* Création d’un laboratoire d’innovations permettant de développer des initiatives digitales structurantes en vue d’accélérer les transformations digitales des services publics.

* Digitalisation de bout en bout des parcours de services publics citoyens et entreprises se focalisant sur les besoins des usagers.

• Développement accéléré de l’économie digitale au Maroc : Il s’agit, d’une part, de mettre en place une politique de développement volontariste des secteurs de la technologie –développement des startups et paris sur des technologies d’avenir (intelligence artificielle, big data, blockchain, etc.) ; mise en place d’un cadre attractif pour des acteurs internationaux dans l’écosystème digital. D’autre part, il faut inciter et accompagner l’ensemble des secteurs économiques et du tissu d’entreprises dans leur transformation digitale et accélérer celle des PME et des auto-entrepreneurs. Cet axe stratégique permettra d’élever le Maroc au rang de hub digital et technologique de référence en Afrique, tout en boostant l’écosystème technologique marocain avec l’attraction d’investissements internationaux et régionaux.

• Inclusion sociale et développement humain : Il s’agit de mettre le digital au service du développement humain, à travers un meilleur accès aux aides sociales, à la santé, à l’éducation et à la mise en place de services plus simples et mieux adaptés aux besoins des bénéficiaires. La transformation digitale constitue par ailleurs un levier d’inclusion sociale, à même de faciliter l’accès à l’information à des citoyens, et notamment des populations fragiles (populations rurales ou défavorisées...), afin d’offrir à tous les mêmes opportunités.

Quelles sont les contraintes que vous avez pointées, et quelles sont les solutions proposées ?

Le Maroc se trouve face à des défis majeurs qui restent à surmonter pour permettre une meilleure transition numérique efficiente. Ces défis ont été mis en exergue par l’ADD dans l’élaboration de la Note d’Orientations Générales (NOG) pour le développement du Digital à horizon 2025, à savoir :

1. Identifier et clarifier les missions et compétences de chaque acteur public impliqué dans le développement d’un gouvernement numérique.

2. Définir un modèle de gouvernance clair devant fédérer l’ensemble des acteurs de l’écosystème digital marocain et coordonner leurs actions.

3. Se doter d’outils de pilotage performants permettant d’avoir des indicateurs fiables, et d’assurer une veille stratégique et concurrentielle par rapport aux indicateurs fixés, et de suivre les tendances technologiques.

4. Opérer des choix d’infrastructures structurants tels que l’utilisation de la technologie du Cloud, la construction de Data Centers à l’échelle nationale, le cadre approprié dédié à la cybersécurité, le plan Haut Débit national, etc. ;

5. Mettre en place un plan sectoriel de transformation digitale transverse visant à faciliter à l’ensemble des opérateurs économiques, actifs dans les divers secteurs d’activités, de s’impliquer et de s’inscrire dans le processus du virage numérique, de promouvoir l’innovation, et d’encourager la recherche et développement.

Dans ce sens et pour faire face auxdits défis et assurer ses missions, l’ADD adopte une approche participative impliquant l’ensemble des parties prenantes. À cet égard, elle assure la coordination et la concertation autour des enjeux multiples de la transformation digitale et de son impact sur l’environnement global des usagers (entreprises et citoyens).

D’ailleurs, la nécessité de mettre en place un environnement favorable et propice au développement du digital l’a poussé à la mise en œuvre des trois axes stratégiques de la NOG via le développement de quatre piliers transverses :

• Formation aux nouveaux métiers du Digital et développement des talents digitaux.

• Mise en place d’infrastructures numériques modernes.

• Accélération de l’adaptation du cadre réglementaire.

• Instauration d’une culture du digital dans le pays et développement de la confiance numérique.

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L’ADD, catalyseur de la transformation digitale

L’ADD a renforcé son positionnement comme étant le catalyseur de la transformation digitale du pays et a assuré pleinement ses trois principaux rôles, notamment :

1. Fédérateur de l’écosystème digital marocain en lançant des projets catalytiques pour le développement du digital.

2. Accélérateur de projets pour les administrations publiques à travers l’accompagnement de la mise en œuvre de solutions digitales selon les besoins des partenaires.

3. Moteur de la promotion et de la sensibilisation autour du digital en assurant une communication et une sensibilisation à large échelle auprès des administrations, des entreprises et des citoyens sur l’usage du digital. Mais aussi, la promotion de l’employabilité dans le digital à travers des formations adaptées aux besoins des opérateurs numériques.

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Quelles sont les principales réalisations qui traduisent les avancées accomplies dans ce domaine ? Quel rôle pour l’ADD dans cette dynamique ?

Le rôle important de l’outil digital s’est manifesté dans le processus de développement de plusieurs secteurs. On distingue, la favorisation du télétravail au niveau des administrations publiques et des réunions à distance en adoptant des solutions de visioconférence, ce qui a permis d’échanger et assurer la continuité des services publics rendus aux usagers.

Dans ce sens, l’ADD a accéléré la mise en place de solutions digitales permettant la dématérialisation de certaines procédures à savoir d’une part, l’accompagnement des administrations marocaines dans l’adoption du travail à distance et d’autre part, la réduction des échanges physiques de documents et de courriers administratifs susceptibles de présenter un réel facteur de risque de contamination à la Covid-19. Il s’agit notamment de 3 solutions suivantes : le Bureau d’ordre digital, le Parapheur électronique et la plateforme «Télé-accueil».

Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur, à travers sa Digital Factory, a mis en place la plateforme CRI-Invest qui digitalise le parcours de l’investisseur en offrant de multiples services comme l’information, la prise de rendez-vous, le suivi des dossiers d’investissement ou l’accès aux actes et autorisations en ligne.

Concernant le secteur de la santé, le Maroc a également initié une série d’initiatives comme la a mise en place du portail officiel dédié à la pandémie du coronavirus au Maroc, du premier site de télé-conseil médical et la réalisation de l’application marocaine de notification d’exposition à la Covid-19 baptisée «Wiqaytna».

Au niveau du secteur de l’éducation, le ministère de l›Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l›enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MENFPESRS) a mis en œuvre des mesures pour garantir la continuité pédagogique et l›apprentissage scolaire. Rappelons-nous, dans ce sens, du lancement en un temps record de la plateforme numérique «TelmideTICE» et de la diffusion des cours à distance sur les chaines télé. Aussi, l’ADD a mis en place le programme national de formation dans le domaine du digital baptisé «Génération digitale» qui vise à intégrer des nouvelles compétences, filières, contenus et initiatives innovantes au niveau de tous les cycles de l’enseignement, la formation continue, et la recherche scientifique. Ce programme a été développé en partenariat avec le MENFPESRS et les différents acteurs publics et privés du secteur.

À noter que l’accélération de la transformation digitale et l’adoption des outils et solutions numériques constituent un levier d’inclusion sociale et de développement humain. 

Le digital a permis de résoudre certaines problématiques et enjeux critiques qui freinent le développement social et l’accès équitable de toute la population aux différents services et opportunités disponibles, notamment les catégories fragiles. À cet effet, le Maroc a mis en place des initiatives digitales dans un esprit de cohésion nationale. Par exemple, le portail covid19.cnss.ma qui a été lancé au début de la pandémie pour permettre aux entreprises affiliées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de déclarer leurs salariés en situation d’arrêt total ou partiel de travail. Autre initiative, et qui n’est pas des moindres, concerne la mise en place d’un dispositif SMS pour le versement des aides financières en faveur des populations vivant dans des territoires reculés avec la mise en ligne de la plateforme de réclamations associée.

L’ensemble de ces initiatives a été accompagné parallèlement par l’évolution du cadre réglementaire via l’adoption de plusieurs lois. Dans cette même optique, un projet de loi est également en cours d’adoption, à savoir la loi n° 41.19 relative à l’administration numérique. Toutes ces initiatives juridiques visent à renforcer la confiance entre l’usager et l’administration.

Pour ce qui est du secteur bancaire, l’évolution était aussi spectaculaire dans la mesure où de nombreuses institutions ont contribué à faire du digital un levier essentiel pour l’inclusion financière ce qui a créé un engouement sans précédent notamment en ce qui concerne les multiples applications mobiles lancées.

 

 

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