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Enseignement de l’amazigh : Le ministre de l’Éducation nationale dévoile les axes du plan d’action 2021-2030

Le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a présenté hier le bilan des réalisations de son département en matière de généralisation de l’enseignement de l’amazigh. Intervenant à l’occasion de la tenue de la première réunion de la Commission ministérielle chargée du suivi et de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, tenue hier Rabat, le ministre a fait savoir qu’un demi millions d’élèves bénéficient actuellement des cours de langue amazighe. Un chiffre important, certes, mais qui reste en deçà des aspirations fixées par le Royaume.

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La Commission ministérielle chargée du suivi et de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe a tenu hier sa première réunion sous la présidence du Chef de gouvernement. Cette rencontre a constitué ainsi une occasion pour présenter le bilan des réalisations dans trois secteurs, à savoir l’enseignement scolaire, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur, conformément aux dispositions prévues dans la loi organique 26-16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique. 

Dans un discours prononcé à cette occasion, Saaïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, a indiqué que l’intégration de l’enseignement de la langue amazighe au niveau scolaire avait démarré immédiatement après le discours d’Ajdir et la création de l’Institut Royal de la culture amazighe. Ainsi, l’enseignement de cette langue a été intégré dans les programmes de l’école primaire à partir de la rentrée scolaire de 2003. En outre, le département de tutelle a procédé, dans le cadre du renforcement de l’axe de la formation professionnelle et en partenariat avec l’Institut Royal de la culture amazighe, à la formation d’environ 9.000 cadres pédagogiques parlant la langue amazighe en vue de l’enseigner (la plupart d’entre eux ont été requalifiés ou déplacés dans d’autres régions). 

Par ailleurs, des manuels et guides couvrant les six années d’école primaire ont été élaborés. Des mesures qui ont permis de porter le nombre d’élèves bénéficiant des cours de langue amazighe à environ un demi-million d’élèves par an. Un nombre important, certes, mais qui reste en deçà des aspirations fixées par le Royaume (chaque élève marocain doit être en mesure de communiquer dans la langue amazighe). Selon le ministre, le principal obstacle qui entrave l’atteinte de cet objectif reste le manque de ressources humaines formées et qualifiées.  

Abordant les grandes lignes du plan décennal 2021-2030 et du plan d’action 2021-2023, M. Amzazi a indiqué qu’elles portent sur trois axes : le programme scolaire, la formation des enseignants et des superviseurs, et l’évaluation à travers l’organisation des examens. Ce dernier axe transversal se rapporte essentiellement à la création de structures d’encadrement, de suivi et d’accompagnement. Selon le même responsable, chaque axe prévoit plusieurs objectifs à atteindre. Ainsi, pour ce qui est du programme scolaire, plusieurs actions sont prévues. Le ministère a même entamé la procédure de révision du programme d’enseignement de la langue au niveau primaire (le programme actuel date de 2003), en collaboration avec l’Institut Royal, sachant que les livres des première, deuxième et troisième années seront prêts en septembre 2021 et les livres des trois années suivantes en septembre 2022. 

S’agissant de l’axe relatif à la formation des enseignants, le ministre a annoncé la volonté de son département de doubler le nombre de professeurs formés dans les centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation au cours des trois prochaines années en employant 400 enseignants spécialisés dans la langue amazighe par an au lieu de 200 actuellement, ce qui permettra la mise à disposition de 5.000 enseignants spécialisés dans la langue amazighe travaillant dans les écoles primaires et collégial d’ici 2030. Le ministère table également sur l’intégration de la formation continue des professeurs de langue amazighe dans les programmes régionaux de formation continue.

Enfin et pour ce qui est de l’évaluation du niveau des élèves, le ministère planche actuellement sur la préparation de normes d’évaluation des apprentissages, en œuvrant de concert avec l’Institut Royal pour élaborer des critères d’évaluation pour la fin de la seconde, quatrième et sixième niveaux primaires, accompagnés de mécanismes pour surmonter les obstacles et régler les difficultés. Le même mécanisme sera par la suite instauré pour la troisième année du collège, pour assurer un niveau acceptable de maîtrise de la langue avant de passer aux niveaux supérieurs. 

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