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Fès-Meknès : La culture retrouve des couleurs

Fès-Meknès : La culture retrouve des couleurs
La pièce théâtrale «Néant» sonde l’insoutenable fragilité de l’être.

La culture dans la région de Fès-Meknès, qui a tant pâti de la pandémie de la Covid-19, reprend doucement vie, avec le démarrage de la nouvelle saison culturelle. Ce n’est pas encore l’effervescence culturelle habituelle, mais la programmation proposée par les acteurs du secteur redonne tout de même espoir et montre la voie aux attentifs et autres hésitants.
À Meknès, la troupe «Chamates» du dramaturge Bouselham Daïf a ouvert le bal avec sa dernière pièce théâtrale au titre, pour le moins évocateur, «Néant».
La pièce s’inscrit parfaitement dans le contexte philosophique, humain et général dicté par la pandémie et ses répercussions inédites sur les rapports de l’Homme avec lui-même, avec l’Autre et avec le monde.
Chez les voisins de la Cité idrisside, la dynamique a été plus prononcée. L’Association des amis de la philosophie a ainsi invité le public fassi à des projections-débats dans le cadre de sa sixième édition du Festival d’Agora «Printemps du cinéma et philosophie».
La rencontre a soulevé des questions philosophiques existentielles dans leur relation avec le septième art. Une tentative, selon ses organisateurs, de faire sortir la philosophie de son cadre académique en l’ouvrant sur les divers modes de la création humaine, à travers le renforcement de son rôle dans l’enracinement des valeurs de liberté, de dignité et de tolérance dans la société.
Le septième art a été également mis à l’honneur par l’association Médi film création-Maroc, qui a organisé la 25e édition du Festival ciné-ville de Fès. La manifestation, qui a été reportée l’année dernière en raison du contexte pandémique, est restée fidèle à sa vocation tendant à promouvoir la ville de Fès en tant qu’espace de tournage et à inciter les professionnels du septième art étrangers à y réaliser leurs œuvres.
Le festival vise aussi à encourager l’investissement cinématographique, à travers la construction de complexes culturels, de studios et d’espaces artistiques et culturels destinés à la diffusion de la culture du cinéma.
À l’Institut français de Fès (IFF), l’un des acteurs majeurs de la scène culturelle locale, la programmation du mois d’octobre a débuté par les très attendues «Nuits du débat d’idées», qui en sont à leur troisième édition. «Masculin/Féminin : une réinvention des modèles» est la thématique retenue cette année. L’IFF a aussi invité le public à des séances de projection-hommage à Jean-Paul Belmondo, monstre sacré du cinéma français décédé début septembre à l’âge de 88 ans.
Une résidence d’artistes a été, par ailleurs, initiée en partenariat avec le Centre les Étoiles de la Médina de Fès. À travers cette activité, l’Institut aspirait à «créer un protocole de création à la manière d’une enquête, en réalisant des vidéo-danses, des séries photographiques, des objets sonores, entre dedans et dehors».
La résidence a été finalisée sous forme de «tentative» (installation entre photographie et vidéo, mapping dans l’espace public, performance) comme une trace de l’expérience pour créer une collection de l’«Habiter» en vue d’une future création en 2022-2023.
Tout au long de la résidence, un programme de médiation et de formation, destiné aux adhérents du Centre les Étoiles de la Médina, a été mis en place (atelier danse, atelier paysage sonore, atelier soundpainting, atelier photo-chorégraphique).
Pour l’acteur associatif et responsable culturel de l’IFF Ibrahim Zerkani, «la rentrée culturelle à Fès reste quelque peu timide, la longue hibernation consécutive à la pandémie ayant laissé des traces».

«Nous essayons de contribuer à une certaine reprise de la dynamique culturelle locale, à travers une sélection d’activités auxquelles assiste un public restreint», a-t-il dit, se disant optimiste de voir la culture reprendre ses droits.
Les autres provinces de la région de Fès-Meknès ne sont pas en reste. Des manifestations culturelles ont été organisées çà et là sortant les lieux de la culture de leur léthargie. L’allègement des mesures restrictives et la mise en place du pass vaccinal pourraient favoriser, estiment certains, l’organisation en présentiel d’activités qui se limitaient jusque-là à un nombre restreint de participants. 

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