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La FNAPEM dénonce le système hybride présentiel/distanciel

La Fédération nationale des associations des parents d’élèves au Maroc (FNAPEM) s’inquiète du niveau des élèves scolarisés dans les écoles qui ont opté pour le système hybride et appelle le ministère de tutelle à trouver une solution rapide.

Depuis septembre dernier, de nombreuses écoles ont opté pour le système d’enseignement hybride, alternant présentiel et enseignement à distance en raison de la propagation de la Covid-19. Bien que ce soit la seule alternative possible pour ces établissements afin d’assurer une continuité pédagogique tout en respectant les mesures sanitaires, cette méthode est loin de faire l’unanimité. De plus en plus de parents s’inquiètent du niveau scolaire de leurs enfants qui se dégrade et craignent que le programme scolaire ne soit pas terminé cette année à temps. Face à cette crainte qui se fait de plus en plus pressante, la Fédération nationale des associations des parents d’élève au Maroc a publié un communiqué dans lequel elle dénonce les différents dysfonctionnements de ce mode d’enseignement, suite à la réunion de son bureau national le 31 janvier dernier.
«Lors de notre réunion, nous avons principalement évoqué les problèmes dont souffre le système éducatif en général au Maroc et spécialement depuis le déclenchement de la crise sanitaire due au coronavirus, notamment en matière d’enseignement présentiel et à distance, ainsi que les contraintes qui ont caractérisé cette première partie de l’année scolaire», a confié au «Matin» Ali Fannach, vice-président de la FNAPEM et chargé de la communication et la médiatisation. «Nous remarquons que les élèves sont passés d’une semaine de cours normale à 2 ou 3 jours en présentiel et le reste en distanciel loin de leurs enseignants qui les encadraient et les orientaient d’habitude. De plus, les leçons ne peuvent plus être dispensées en un seul cours, mais en deux fois ; ce qui leur fait perdre beaucoup plus de temps, tandis que le programme qui est trop chargé est resté le même», a-t-il ajouté.
Dans son communiqué, la FNAPEM dénonce également les inégalités entre les élèves dans le secteur public et le secteur privé, assurant que le système d’enseignement actuel a causé une régression de la qualité de formation des élèves. Par ailleurs, la Fédération a appelé le ministère de tutelle à trouver une solution urgente à ce problème.
De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi, avait déclaré récemment dans un entretien accordé au «Matin» que le système «hybride» consiste en la répartition du déroulement des leçons en deux phases, une phase de conceptualisation en présentiel et une phase d’application en distanciel. «Il s’agit en fait d’un modèle pédagogique que l’on peut qualifier d’idéal dans la mesure où l’élève bénéficie en présentiel de l’incontournable et nécessaire encadrement de son enseignant, mais développe en distanciel et en auto-apprentissage son autonomie. Toutefois, il est prématuré d’affirmer et d’infirmer que les choix opérés ont eu un impact positif ou négatif sur la qualité des apprentissages des élèves. Il faudra analyser leurs résultats scolaires et les comparer avec ceux des années précédentes pour pouvoir tirer les conclusions qui s’imposent», a souligné Amzazi. 


Questions à Ali Fannach, vice-président de la FNAPEM et chargé de la communication et la médiatisation

«Les rythmes d’apprentissage ont été perturbés à cause de la réduction de la plage horaire dédiée aux cours alors que le programme scolaire est resté le même»

Comment évaluez-vous cette première période de l’année scolaire ?
Suite à une évaluation complète de cette première phase, à travers les rapports des branches provinciales et régionales de la FNAPEM, les membres de la Fédération ont apprécié les efforts consentis par le ministère de l’Éducation nationale pour assurer la continuité pédagogique des élèves marocains dans ces circonstances exceptionnelles dans le respect des règles sanitaires. Cependant, il a été constaté qu’en dépit de ces efforts, il existe un ensemble de dysfonctionnements dus à l’adoption du système d’enseignement hybride alliant le présentiel et le distanciel. Il s’agit notamment de l’absence de cadre référentiel compatible avec la situation actuelle. Aussi, nous avons remarqué que depuis le début de cette année scolaire, les rythmes d’apprentissage ont été perturbés à cause de la réduction de la plage horaire dédiée aux cours alors que le programme scolaire est resté le même, en plus, de l’absence du principe de l’égalité des chances entre les élèves du privé et du public. Durant notre réunion, les membres de la FNAPEM ont exprimé leur préoccupation et leurs inquiétudes face à ces problèmes qui affecteront les performances des élèves surtout que le ministère continue de les ignorer.

Comment faut-il agir à votre avis ?
La Fédération nationale appelle le ministère à intervenir pour faire face à ces problèmes et à trouver des solutions urgentes et viables pour terminer l’année scolaire dans de bonnes conditions que ce soit au niveau des cours ou au niveau des examens de certification. En même temps, nous lançons un appel aux autorités, mais aussi aux familles pour donner la priorité à l’éducation et pour que chacun de nous fournisse les efforts nécessaires pour sauver cette génération d’élèves qui a été affectée par la pandémie.

Pensez-vous que l’enseignement à distance ou hybride pourrait aider les élèves à développer des compétences en auto-apprentissage ?
L’auto-apprentissage n’est malheureusement pas possible au sein du milieu familial au Maroc. L’expérience du e-learning que nous avons vécue depuis le déclenchement de la pandémie due à la Covid-19 a prouvé que pour assurer un apprentissage de qualité, les élèves ont besoin de la présence physique des enseignants et professeurs qui maîtrisent les méthodes pédagogiques adéquates et qui disposent du matériel nécessaire en classe

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