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La généralisation de la protection sociale entre dans ses phases décisives

La généralisation de la protection sociale entre dans ses phases décisives, promettant de répondre aux importants enjeux du pays en la matière. C’est ce que rappelle et souligne un rapport publié par l’Organisation internationale du travail qui montre que le Maroc a du chemin à parcourir pour arriver à la généralisation qui est déjà lancée et dont la feuille de route est bien tracée, avec un échéancier ficelé.

La généralisation de la protection sociale entre dans ses phases décisives
Un rapport publié par l’OIT indique qu’à peine 20,5% de la population est couverte par au moins une prestation de protection sociale (hors santé) au Maroc, contre 33,8% en Afrique du Nord, 17,4% pour tout le continent et 46,9% dans le monde.

Le prochain gouvernement, devant sortir des urnes des élections législatives qui auront lieu demain, aura du pain sur la planche pour parachever le chantier prioritaire de la généralisation de la couverture sociale. Il dispose, néanmoins, d’une feuille de route bien tracée avec un échéancier précis. La future équipe aux commandes connait aussi les enjeux et l’important retard à combler dans ce domaine. 

Un rapport publié par l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la protection sociale montre que le Maroc a bien du chemin à parcourir pour arriver à la généralisation de la couverture sociale. Ainsi, le document indique qu’à peine 20,5% de la population est couverte par au moins une prestation de protection sociale (hors santé) au Maroc, contre 33,8% en Afrique du Nord, 17,4% pour tout le continent et 46,9% dans le monde, selon les dernières données disponibles. En Afrique du Nord, le Maroc est devancé notamment par la Tunisie (50,2%) et l’Égypte (34,7%). Pour l’Algérie, l’OIT ne dispose pas de données. À noter que cet indicateur porte sur la proportion de la population couverte par au moins une prestation de protection sociale en espèces. Il s’agit du ratio de la population percevant des prestations en espèces, hors prestations de soins de santé et de maladie, au titre d’au moins une des fonctions de prévoyance/protection sociale (prestation contributive ou non contributive) ou cotisant activement au moins à un régime de sécurité sociale destiné à l’ensemble de la population.

Par catégories de population, le rapport relève que 13,4% des enfants au Maroc bénéficient de cette couverture. Il s’agit de la proportion d’enfants couverts par des prestations de protection sociale : ratio enfants/ménages percevant des allocations familiales en espèces par rapport au nombre total d’enfants/ménages avec enfants. Ce taux est de 6,8% pour les personnes présentant un handicap lourd, 23,4% pour les personnes âgées, 39% pour les travailleurs en cas d’accident du travail et 17,2% pour la population active couverte par le régime de retraite (cotisants actifs).

Concernant la couverture sanitaire universelle, le Maroc affiche à peine un taux de 7%. S’agissant des dépenses publiques pour les systèmes de protection sociale, le Royaume leur consacre 4,5% de son PIB (hors santé), contre 7,7% en Afrique du Nord, 3,8% en Afrique et 12,9% dans le monde.

Pour les dépenses publiques destinées à la santé, le Maroc dépense 2,1% du PIB, contre 2,4% en Afrique du Nord, 2% en Afrique et 5,8% dans le monde. 


 Les cinq points essentiels du rapport de l’OIT

1. La pandémie Covid-19 a mis en évidence les inégalités tenaces et les lacunes importantes qui subsistent dans tous les pays en matière de couverture, d’exhaustivité et d’adéquation de la protection sociale aux besoins des populations.

2. Répondant à la crise de la Covid-19, les pays ont mis un accent sans précédent sur les politiques de protection sociale.

3. La reprise socio-économique demeure incertaine et il reste plus que jamais nécessaire d’investir dans la protection sociale.

4. Les pays sont à l’heure des choix en ce qui concerne la trajectoire à suivre par leurs systèmes de protection sociale. «La crise actuelle aura eu le mérite de nous rappeler à quel point il est crucial d’investir dans la protection sociale», souligne le rapport.

5. La mise en place de systèmes de protection sociale universels et la concrétisation du droit humain à la sécurité sociale pour tous constituent la pierre angulaire d’une approche centrée sur l’humain pour parvenir à la justice sociale.


51 milliards de DH annuels pour la généralisation de la protection sociale au Maroc

La généralisation de la protection sociale au Maroc, dont la mise en œuvre a été lancée par Sa Majesté le Roi 

Mohammed VI le 14 avril, au palais royal de Fès, mobilisera une enveloppe de 51 milliards de DH par an, selon le ministère de l’Économie et des Finances. Cette enveloppe est répartie entre l’assurance maladie obligatoire de base, dont la généralisation coûtera 14 milliards, les allocations familiales (20 milliards), l’élargissement de la base des adhérents au régime de retraite (16 milliards) et l’accès à l’indemnité pour perte d’emploi (1 milliard). Le financement de cette réforme s’appuie sur deux dispositifs, le premier consiste en un système d’affiliation (28 milliards), qui concerne les personnes ayant la capacité de participer au financement de la couverture sociale, tandis que le second dispositif (23 milliards) est basé sur la solidarité et concerne les personnes n’ayant pas la capacité de participer au financement, a expliqué le ministre. S’agissant du calendrier de la mise en œuvre, la généralisation de l’AMO de base aura lieu en 2021-2022 pour arriver à 22 millions de bénéficiaires supplémentaires, la généralisation des allocations familiales en 2023-2024, pour couvrir environ 7 millions d’enfants en âge de scolarité, l’élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite en 2025 en faveur de cinq millions de personnes actives et la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi pour couvrir toute personne exerçant un emploi stable. En 2021, on a déjà commencé par l’intégration de 800.000 commerçants et artisans, alors que 1,6 million d’agriculteurs et 500.000 artisans doivent être intégrés durant les deuxième et troisième trimestres. Ensuite, aux 3e et 4e trimestres, il sera procédé à l’intégration des professionnels du secteur du transport (220.000) et des personnes exerçant des professions libérales et réglementées (80.000). L’année 2022 verra l’intégration totale des catégories vulnérables bénéficiant du Ramed, à savoir 11 millions de personnes.

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