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Gestion financière de l’ère Ahmad Ahmad : Le rapport final de PwC discuté ce vendredi à Rabat

Le rapport final d’audit de PricewaterhouseCoopers (PwC) sur la gestion de la Confédération africaine de football (CAF) sera discuté ce vendredi au Centre Mohammed VI de football lors de la réunion du Comité exécutif de la CAF. Le rapport intermédiaire distribué en mai dernier aux 54 associations membres de la CAF a identifié des transactions et des pratiques irrégulières, non éthiques et inappropriées, sans trop entrer dans le détail. Ce rapport accablant a accéléré la chute de l’ancien président Ahmad Ahmad.

Gestion financière de l’ère Ahmad Ahmad : Le rapport final de PwC discuté ce vendredi à Rabat
Ahmad Ahmad, ancien président de la CAF.

Attendu début mai, le rapport final de l’audit de PwC sera finalement dévoilé ce vendredi 16 juillet à Rabat à l’occasion de la réunion du comité exécutif de la CAF qui se tient en marge de la finale de la Ligue des champions qui opposera samedi Al Ahly d’Égypte et Kaizer Chiefs d’Afrique du Sud, indique la CAF dans un communiqué. Un rapport intermédiaire a été distribué en mai dernier aux associations membres. Il parle ouvertement de transactions et pratiques irrégulières, non éthiques et inappropriées, sans trop entrer dans le détail en raison, dixit la CAF, de la confidentialité des informations que contient le rapport et aux obligations auxquelles est tenue la CAF à cet égard. Malgré le silence de la CAF sur la teneur de ce rapport d’audit de PwC, le journal américain «New York Times», qui a eu une copie de l’audit, a fait des révélations sur la gestion de la CAF au temps d’Ahmad Ahmad. Ces révélations ont enterré les ambitions du Malgache pour un second mandat à la tête de l’instance africaine de football.

Tactical Steel, un contrat opaque
Le cabinet PwC, qui a passé au peigne fin la gestion financière de la CAF portant sur la période 2015-2019, a découvert un certain nombre d’anomalies concernant à la fois les contrats passés ou la mauvaise gestion. L’un des dossiers brûlants est sans aucun doute le contrat passé avec la société française Tactical Steel pour l’acquisition de 4,4 millions de dollars d’équipements sportifs. Le cabinet d’audit a relevé que le bureau d’Ahmad a donné son feu vert à ce contrat sans passer par les services compétents de la CAF, à savoir le service achat et finances. Le rapport révèle que la CAF avait un accord de contrat de sponsoring avec la marque «Puma», qui a été annulé de manière unilatérale par Ahmad Ahmad. Ce contrat avec «Puma» coûtait moins cher que celui passé avec Tactical. Pis encore, PwC soupçonne même une fraude fiscale dans cette affaire, puisque la société française a remboursé 1,25 million de dollars à la CAF, laquelle a versé cette somme un peu plus tard à ES Pro Consulting Limited, une société basée aux Émirats arabes unis et au sein de laquelle apparaît le nom de Romuald Seillier, un des trois détenteurs de Tactical Steel. L’ancien président de la CAF a été entendu en juillet 2019 par l’Office central de lutte contre la corruption à Paris dans le cadre de cette affaire, dite affaire «Tactical Steel».

Subvention de la FIFA volatilisée
L’audit fait également ressortir la mauvaise gestion de la subvention versée par la FIFA à la CAF pour aider le football africain. Le rapport, dixit le journal américain, indique que la FIFA a remis un montant de 51 millions de dollars à la CAF entre 2015 et 2018 pour financer les projets de développement du football africain, mais 24 millions de cette somme ont été distribués sans raison valable aux responsables du football africain. Le rapport note également que beaucoup d’opérations financières s’appuient sur des registres qui ne sont pas fiables, parce qu’ils étaient modifiés à la main.


Pèlerinage à La Mecque aux frais de la CAF
Le rapport d’audit financier a révélé un voyage de pèlerinage à La Mecque en 2018 organisé par la CAF au profit de 16 présidents d’associations membres de confession musulmane. Ce voyage aurait coûté 100.000 dollars à la trésorerie de la CAF. À cela s’ajoute l’acquisition de plusieurs voitures de luxe. Les révélations du journal américain ne sont peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Le rapport final risque d’être plus croustillant. Patrice Motsepe et son équipe doivent mettre en œuvre les recommandations du rapport final de PWC et veiller à ce que les transactions inappropriées, les pratiques irrégulières et contraires à l’éthique ne se reproduisent pas afin que la CAF soit considérée et perçue comme une Confédération respectable qui met en œuvre et adhère aux meilleures pratiques mondiales en matière de gouvernance, d’audit, d’éthique, de finance et de gestion, et plus attrayante pour les sponsors et partenaires actuels et potentiels. n

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