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Le HCP évalue l’impact de la pandémie sur les inégalités sociales

D’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP), la pauvreté aurait pu être 7 fois plus élevée, durant la période de la crise sanitaire, sans les aides publiques.

Le HCP évalue l’impact de la pandémie sur les inégalités sociales

Selon la dernière note publiée par le Haut-Commissariat au Plan, intitulée «Évolution du niveau de vie des ménages et impact de la pandémie Covid-19 sur les inégalités sociales», l’incidence de la pauvreté s’est multipliée par près de 7 à l’échelle nationale dans le contexte de la crise sanitaire. Elle est passée de 1,7% avant cette crise à 11,7% au temps du confinement. «Dans le milieu rural, l’incidence de la pauvreté s’est multipliée par 5, passant respectivement de 3,9 à 19,8%, et de 14 fois en milieu urbain, respectivement de 0,5 à 7,1%. De même, le taux de vulnérabilité a plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant le confinement. Par milieu de résidence, ces proportions sont respectivement de 4,5 et 14,6% en milieu urbain et de 11,9 et 20,2% en milieu rural», indique le HCP dans sa note, précisant que dans ces conditions, les inégalités sociales se sont détériorées et ont dépassé le seuil socialement intolérable (42%).
«Ces contrecoups majeurs de la pandémie Covid-19 sur le bien-être socioéconomique des ménages obligent le Maroc à réagir en doublant les efforts et les mesures urgentes de lutte contre l’exacerbation de la précarité afin d’endiguer l’augmentation de la pauvreté et des inégalités sociales et de renforcer la résilience des ménages vulnérables à la crise sanitaire pour renverser la tendance vers une société plus égalitaire. Les aides publiques ont réduit l’incidence de la pauvreté de 9 points de pourcentage, la vulnérabilité de 8 points et les inégalités de 6 points», a rapporté la note du HCP. «L’impact des aides publiques destinées aux ménages bénéficiaires, pour contrecarrer les répercussions économiques de la pandémie sur le niveau de vie de la population, a été simulé sur la base du couplage des données de l’ENSR de 2019 et du deuxième panel de l’Enquête Covid-19 de 2020. En somme, les aides publiques ont notablement atténué les effets du confinement sanitaire sur les niveaux de vie des ménages. Ainsi, le taux de pauvreté absolue a été réduit de 9 points à l’échelle nationale, passant de 11,7% avant le transfert des aides publiques à 2,5% après le transfert, respectivement de 7,1% à 1,4% en milieu urbain et de 19,8 à 4,5% en milieu rural».
Les inégalités sociales et la pauvreté monétaire dans notre pays ont été appréhendées à partir des données issues, auprès d’un échantillon de 3.290 ménages. Les résultats obtenus sont présentés par ménage et par personne.

Par ailleurs, le Haut-Commissariat au Plan a partagé dans sa note les résultats de l’Enquête nationale sur les sources de revenus qu’il a réalisée du 1er décembre 2019 à fin mars 2020. D’après cette Enquête, on apprend que le niveau de vie au Maroc a augmenté en dirham constant à un taux annuel de 2,7% entre 2013 et 2019, contre 3,6% entre 2007 et 2014, selon le Haut-commissariat au Plan. Cette progression a concerné aussi bien le milieu urbain que le milieu rural. Le niveau de vie par tête a ainsi augmenté de 2,4% en urbain et de 2,7% en rural entre 2013 et 2019, précise la même source.
Ladite note fait aussi ressortir que le niveau de vie par ménage, mesuré par la dépense de consommation annuelle moyenne des biens et services acquis par les ménages marocains, est évalué, au niveau national, à 86.094 DH, soit 7.175 DH par mois, 95.950 DH en zones urbaines (8.000 DH/mois) et 64.530 DH en zones rurales (5.378 DH/mois). En outre, le HCP indique que près de 66,1% des ménages ont un niveau de vie inférieur à la moyenne nationale, 59,9% en milieu urbain et 79,6% en milieu rural. À dépense égale par ménage, le niveau de vie diffère selon les tailles des ménages. À cet égard, la mesure et l’évolution du niveau de vie sont généralement approchées par la dépense annuelle de consommation par personne.
Ainsi, en termes nominaux, le niveau de vie par tête est passé de 15.900 DH en 2013 à 20.389 DH en 2019. Cette amélioration a profité aussi bien aux citadins, pour lesquels le niveau de vie est passé de 19.500 DH en 2014 à 24.500 DH en 2019, qu’aux ruraux, passant de 10.425 à 13.360 DH au cours de la même période.
En outre, le HCP relève que le niveau de vie moyen est fortement influencé par le degré de dispersion de la dépense des ménages. Il est tiré vers le haut par les dépenses les plus élevées au détriment des dépenses les plus prépondérantes. Pour remédier à cette limite, le niveau de vie médian est utilisé pour avoir une première estimation plus globale du niveau de vie, explique la même source, notant qu’il représente la valeur de la dépense qui scinde la population en deux segments sociaux à taille égale (50% de la population vivant en dessous de ce niveau de vie et 50% au-dessus).
Ainsi, le HCP fait savoir qu’au niveau national, la moitié des ménages dépense moins de 67.500 DH par an, soit 5.625 DH par mois. Cette valeur médiane s’élève à 74.090 DH par an en milieu urbain (6.174 DH/mois), et à 54.900 DH/an en milieu rural (4.575 DH/mois).
Mesuré par personne, le niveau de vie médian montre qu’un Marocain sur deux vit avec une dépense annuelle inférieure à 15.187 DH en 2019 (1.266 DH/mois). Par milieu de résidence, le niveau de vie médian est de l’ordre de 18.040 DH/personne dans les villes (1.503 DH/mois) et de 11.233 DH dans la campagne (936 DH/mois).
De même, la note fait remarquer que la progression du niveau de vie, entre 2013 et 2019, a profité à l’ensemble des ménages, particulièrement aux catégories les plus modestes, et est moins inégalitaire.
Par catégorie sociale, le niveau de vie par habitant a connu, au cours de cette période, une amélioration en termes réels de 3,5% pour les 20% des ménages les plus défavorisés, de 2,9% pour la catégorie sociale intermédiaire et de 2,5% pour les 20% des ménages les plus aisés.
À cet égard, le schéma de la répartition sociale du niveau de vie fait ressortir que la moitié la plus aisée de la population (50% de la population appartenant au haut de l’échelle sociale) réalise 75,1% de la masse totale des dépenses (contre 75,8% en 2014), alors que la moitié la plus modeste n’en dispose que de 24,9% (24,2% en 2014).
Les 10% des personnes les plus aisées ont un niveau de vie supérieur à 37.631DH et réalisent près de 30,9% des dépenses totales de consommation, alors que les 10% les plus modestes, avec un niveau de vie inférieur à 7.402 DH, n’en effectuent que 2,9%. Les 20% des personnes les plus aisées totalisent 46,1% de la consommation totale des ménages (47% en 2014), contre 7% pour les 20% les moins aisés (6,7% en 2014). 

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