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Les personnes hypersensibles : Entre compréhension et jugement !

Elles sont à fleur de peau, faciles à écorcher et requièrent une attention particulière. Vous l’aurez compris, ce sont les personnes hypersensibles. On peut supporter leur caractère démesuré quand on est en famille, mais qu’en est-il une fois qu’elles sont en prise avec le monde extérieur ? Certes, il n’est pas toujours évident de composer avec ce genre de personnes puisqu’elles passent facilement d’un état émotionnel à un autre, sans même en être conscientes.

Les personnes hypersensibles : Entre compréhension  et jugement !
Il ne faut surtout pas minimiser le ressenti d’un hypersensible ou l’accuser d’exagération.t t Ph. Shutterstock

Un repli sur soi, une grande empathie ou encore une dépression périodique ou permanente, la personne hypersensible passe facilement d’un état émotionnel à un autre, ce qui peut engendrer chez elle une certaine fatigue psychique. Pour composer avec elle, il faut d’abord être en mesure de l’identifier, chose qui n’est pas toujours aisée. D’ailleurs, «on confond très souvent hypersensible et manipulateur et on a tendance à penser que ce type de personnes exagèrent et bien sûr comme ce genre d’attitudes manipulatoires existent aussi, cela complique davantage les choses», souligne Imane Hadouche, Master-coach et comportementaliste. En effet, explique-t-elle, «l’hypersensible est un vrai profil psychologique, décliné en plusieurs archétypes ou persona. L’hypersensibilité est d’ailleurs un tempérament ou un trait de caractère qui fait que l’hypersensible exprime une forte réactivité ou sensibilité face à une même situation ou une simulation». Dans sa définition de ce profil, l’experte tient à souligner qu’il ne s’agit pas de pathologies, mais plutôt d’un tempérament et d’une manière différente d’aborder le monde et les autres. Toutefois, précise-t-elle, cela peut évoluer en pathologies à cause du rejet ou de l’incompréhension de l’entourage ou notamment à cause des crises d’angoisse et des épisodes de dépression périodiques ou permanentes. Interrogée sur les différents archétypes de l’hypersensible que l’on peut rencontrer dans notre entourage, Imane Hadouche en cite cinq types essentiels qui se déclinent en sous-catégories, à savoir : 
• Les empathiques : Ce sont des personnes compatissantes, serviables, chaleureuses. Elles sont motivées pour aider les autres et leur faire plaisir. Elles ont énormément de finesse et peuvent pratiquement percevoir ou «voir» et «ressentir» ce qui se passe chez les autres. Mais c’est justement parce qu’elles ont tendance à se sur-adapter aux autres, qu’elles en oublient leurs propres besoins et peuvent rapidement s’user et stresser. Ce stress vient impacter leur confiance en elles et les questionner sur leurs capacités. 
• Les introvertis : Ces personnes voient souvent les situations en prenant de la hauteur et en observant les choses dans leur globalité. Elles sont portées sur le futur, dotées d’une grande intelligence émotionnelle et comprennent à demi-mot sans trop d’explications. Elles sont créatives et dotées d’une imagination débordante qui leur permet de trouver des solutions et des idées innovantes et peu conventionnelles. Mais comme elles puisent leur énergie en elles-mêmes et dans leur vie intérieure, elles s’épuisent rapidement quand elles sont au contact des autres pendant longtemps, cela fait qu’elles ont du mal à s’adapter aux groupes. Leur quête de sens et de vision globale peut leur faire omettre des détails et peut les disperser et les mettre en doute. Et comme leur vision est portée sur le futur, elles peuvent se déconnecter du présent et même de la réalité. Elles se laissent facilement distraire par leurs pensées et sentiments. Et pour recharger leur énergie, elles peuvent se renfermer sur elles-mêmes et fuir les autres. Les introvertis ne doivent pas être confondus avec les timides. 
• Les idéalistes, appelés aussi humanistes ou rêveurs : Ce sont des personnes qui ont un grand sens de la responsabilité et un sens du devoir irréprochable. Elles sont loyales, justes et sincères. Elles sont optimistes, croient en un monde meilleur et cherchent même à vivre selon ce prisme et ce système de valeurs. Elles sont visionnaires et voient le monde comme un ensemble de possibilités. Mais cet optimisme peut les déconnecter de la réalité et en faire des personnes utopistes ou perçues comme naïves. Elles peuvent aussi se retrouver enfermées dans leur propre système de valeurs et se transformer en personnes psychorigides, critiques et impitoyables avec elles-mêmes et avec les autres. Elles ont aussi tendance à ignorer les problèmes ou les minimiser, quand elles sont dans leur quête d’un monde meilleur. 
• Les intuitifs : Il s’agit là de la version humaine d’un scanner puisqu’ils peuvent détecter les émotions des autres, analyser leurs attitudes et en déduire leurs réactions et les origines de leurs malaises. Ils s’appuient sur leur guidance intérieure comme une boussole, pour aborder le monde et les autres, et se fient plus à leurs ressentis qu’à leurs expériences. Mais comme les intuitifs ont souvent une dominante empathique, ils peuvent s’épuiser et s’user à absorber les émotions des autres. Ils peuvent aussi se déconnecter de la réalité, et rester tournés vers leur vie intérieure faite d’émotions, d’analyses diverses et variées, et de réflexion profonde. Leur quête de sens peut aussi les ralentir et les disperser. 
• Les hyperesthésiques, qui sont dotés d’une forme d’hypersensibilité sensorielle, et dont les cinq sens sont exacerbés : Ils excellent dans tous les métiers et toutes les carrières qui ont un aspect sensoriel, minutieux, et souvent artistique et créatif : musicien, chef cuisinier, graphiste, sertisseur de bijoux… évidemment, à plus forte dose, cela peut être physiquement douloureux et les moindres détails insignifiants peuvent les perturber ou leur faire mal physiquement (les néons, les bruits, les odeurs…) 
Une fois le profil de l’hypersensible est identifié, il est important d’apprendre à le gérer. Comment ? Imane Hadouche estime que globalement un hypersensible, quel que soit son profil, a besoin d’abord de compréhension. «Il ne faut surtout pas minimiser son ressenti ou l’accuser d’exagération. Il aura aussi besoin de sens et de profondeur, et donc nos liens et nos échanges avec un hypersensible doivent aussi l’être», souligne-t-elle. 
Et de recommander d’éviter de brusquer ses moments d’enfermement puisque, note-t-elle, ça n’a rien de personnel, il en a besoin pour se ressourcer et recharger son énergie pour mieux revenir vers nous. L’experte tient, par ailleurs, à souligner l’importance de garder les pieds sur terre en le ramenant à la réalité et surtout de lui témoigner de la reconnaissance pour son humanisme et son sens des valeurs. 

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