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«Lady Berbère» : Un événement qui rend hommage au tapis Zindekh

Conçus pour l’usage quotidien ou pour les grands événements familiaux, les tapis berbères, plus précisément les Zindekh, sont devenus un symbole de la création artistique féminine attirant l’attention des artistes et des collectionneurs.
Le graphisme et le coloris de certains d’entre eux rappellent quelques grands noms de l’art moderne tels que Klee, Mondrian, Rothko... Des pièces uniques et originales mettant en avant ce savoir-faire maîtrisé des femmes de l’Atlas marocain seront exposées au public à partir du 4 juin dans le désert d’Agafay. Les œuvres d’art Zindekh seront présentées à Terre des Étoiles, près de Marrakech, dans le cadre de l’exposition «Lady Berbère» imaginée par Stéphanie Cassan, fondatrice de l’agence Virage, et la collectionneuse Nathalie Heller Loufrani en collaboration avec l’Institut français de Marrakech. L’exposition présente conjointement les tapisseries Zindekh réalisées par des femmes de la région d’Azizal depuis les années 1990 et les peintures de l’artiste autodidacte Keya qui vit depuis plusieurs années à Marrakech. Cette galerie dans le désert combine la tradition et la modernité, l’art et l’artisanat, les secrets de femmes et leurs visions audacieuses du monde.
On peut ainsi découvrir les broderies transmises de mère en fille. Au-delà de simples tapis, ces œuvres d’art représentent tout un rituel qui reflète l’importance du tissage comme forme d’expression.
Brodés sur des sacs en plastique de riz ou de farine, avec des rebuts de vêtements, de bouts de laine et autres fils, durant des mois, ces ouvrages expriment dans un langage codé au travers des dessins simples, les événements majeurs du quotidien de ces femmes, tels la maternité, le mariage, la naissance, la sexualité, mais aussi la nature et l’environnement. Chaque histoire est féminine, personnelle, unique.
Ces tapis d’une incroyable créativité sont en grande majorité réalisés spontanément par des femmes d’un certain âge qui disposent de temps libre, car déchargées des travaux difficiles au sein de la collectivité. Ils sont très vite devenus un vecteur d’émancipation passif pour ces femmes qui peuvent exprimer leurs émotions et leur vision du monde en toute liberté, avec le recul d’une vie bien remplie.
«Lady Berbère» est plus qu’une simple exposition, c’est un événement qui inclut un riche programme racontant des pans de vie. Il a pour objectif de «mettre en lumière le travail de ces femmes, soutenir l’association Semnid et permettre d’ouvrir pour la rentrée un nouveau foyer pour soutenir la scolarisation des filles des zones rurales». 


Parcours de Keya

Keya se perçoit comme un enfant du monde, la mixité de ses origines lui donne une vision d’un monde sans frontières. Très tôt, ce natif de Bourgoin-Jallieu (Isère en France) entreprend de nombreux voyages avant de poser ses valises en Guadeloupe en 2010, où il découvre l’art caribéen et s’en imprègne. En 2016, il reprend son sac pour le Maroc et installe son nouvel atelier à Marrakech avec une seule quête : vivre de gestes et de couleurs. À son arrivée, le Four Seasons de Marrakech lui consacre une exposition, dix mois plus tard, c’est le Four Seasons de Casablanca qui l’accueille. L’année suivante, la BCK Art Gallery organise une importante exposition où il met en scène de très nombreux «Live painting». En 2018, Keya décide d’approfondir son travail à base de pigments de vin, et partage beaucoup de temps avec des propriétaires de domaines et des sommeliers. Plusieurs expositions en découlent et sont présentées notamment à Marrakech et à Los Angeles. Sa peinture énigmatique, constituée d’éléments calligraphiques, lui permet de s’exprimer avec des textes aussi bien sur l’histoire du vin que sur sa propre histoire. «Dès le début, j’ai eu envie de rejoindre cette aventure qui me rapprochait encore un peu plus de l’univers de ces femmes qui tissaient, depuis quelques mois, les tapis que je dessinais. Je suis fasciné par leur modernité cachée», souligne Keya. 

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Programme de l’événement

L’exposition «Lady Berbère», dans le désert d’Agafay sera présentée sur une quinzaine de jours avec comme thématique majeure «La femme». Au rendez-vous de cet événement :
• Vernissage dans le désert d’Agafay, au lodge Terre des Étoiles le 4 juin 2021.
•  Reportage vidéo sur les femmes du Moyen Atlas et des tapisseries Zindekhs mis en scène au sein de l’exposition.
• Un ouvrage «Lady Berbère» retracera l’histoire de ces femmes, de leurs secrets et mettra en lumière les partenaires de l’exposition.
• 4 juin à 18 h, spectacle de danse contemporaine, création du chorégraphe Taoufiq Izeddiou, danseur atypique, qui dirige la compagnie de danse contemporaine Anania et le Festival en marche. Ce spectacle est une création autour de l’événement «Lady Berbère». Taoufiq Izeddiou s’est inspiré de sa mère qui créait des tapis et lui a enseigné l’art de tisser. Le désert d’Agafay évoque pour l’artiste la terre, le retour aux sources et aux origines, l’humain. «S’il n’y a pas de sol, il n’y a pas d’appui, s’il n’y a pas d’appui, il n’a pas de danse», confie Taoufiq.
• «Une exposition hors les murs» «Lady Berbère» à partir du 3 juin au Palace Es Saadi et au Selman Marrakech.
• Le Jardin rouge – Exposition «Lady Berbère» à partir de fin septembre 2021. 

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