Le choix de la formation à suivre est un exercice difficile aussi bien pour les jeunes que pour les parents. Le défi est de taille puisqu’il s’agit de poser les premiers jalons de sa carrière professionnelle en optant pour une voie qui correspond au mieux, non seulement aux besoins du marché de l’emploi en termes de compétences, mais également à ses propres aspirations professionnelles. Pour relever ce défi, il est fortement recommandé, entre autres, d’opter pour une démarche d’orientation. Cette dernière est d’ailleurs de plus en plus proposée par les établissements compte tenu de son importance. Effectivement, l’orientation scolaire et universitaire permet à l’élève de s’informer sur les différentes offres de formation qui existent, de se renseigner sur les exigences pour accéder à chaque établissement, mais aussi de connaitre les perspectives de chaque formation.
Des forums d’orientation sont organisés annuellement au profit de tous. Compte tenu de la crise sanitaire actuelle liée à la Covid-19, ce type d’événement est globalement organisé sous format digital, évitant ainsi tout type de rassemblement. «L’orientation constitue une étape cruciale dans le parcours scolaire et universitaire de tous les jeunes qui aspirent à un avenir professionnel réussi», confirme Meryem Benslimane, consultante en développement des compétences et en ressources humaines. Néanmoins, précise-t-elle, la réussite d’une telle démarche requiert deux conditions essentielles : la motivation du jeune bénéficiaire et la pertinence du conseiller en orientation. «Comme son nom l’indique, le conseiller est censé donner des conseils pour aider les élèves dans leurs choix. Il doit donc être suffisamment outillé en termes d’informations et de techniques de communication pour bien mener sa mission», préconise-t-elle. Malheureusement, regrette l’experte, certains conseillers ne remplissent pas cette condition, chose qui peut induire en erreur l’élève ou l’étudiant qui bénéficie de ce type de prestation. Pour sa part, le jeune doit être suffisamment conscient et surtout motivé pour réussir carrière professionnelle. Le choix de la formation est une décision difficile, certes mais l’orientation permet de voir plus clair.
Orientation choisie Vs orientation imposée…
L’orientation scolaire et universitaire est d’une grande valeur ajoutée. Toutefois, force est de reconnaitre qu’elle n’est pas bien exploitée par les jeunes. Bon nombre d’élèves et d’étudiants se contentent très souvent d’une discussion avec familles ou leurs amis pour prendre leur décision. Interrogée sur ce volet, Meryem Benslimane estime que ce n’est pas endommageant d’avoir les avis de son entourage, encore faut-il être en mesure de bien traiter les informations qu’on nous fournit. «Il ne faut pas chercher à appliquer à la lettre les conseils des autres ou à vivre les mêmes expériences qu’eux. Les ambitions et les aspirations ne sont pas les mêmes, et par conséquent, les parcours diffèrent de l’un à l’autre», note Meryem Benslimane. Ce volet devrait être bien appréhendé par les parents qui décident à la place de leurs enfants et qui les forcent à choisir une filière qui n’a rien à voir avec leurs compétences et leurs aspirations professionnelles. Il faut savoir que pour réussir dans une formation, et par conséquent, dans un métier, il faut bien en être passionné. Certes, il est important d’aider son enfant à choisir sa formation, car c’est une étape très décisive, mais il ne faut surtout pas lui imposer une filière ou une autre.Autre volet important à souligner, et non des moindres : l’importance de faire la différence entre l’orientation et le coaching. Contrairement à ce que l’on croit, ces deux concepts sont complètement différents. En effet, clarifie Meryem Benslimane, dans un processus de d’orientation, le conseiller peut donner clairement des conseils aux étudiants, ce qui n’est pas le cas pour le coach. «Dans un processus d’accompagnement en coaching, le coach doit accompagner l’élève dans une durée bien déterminée à prendre une décision tout en tenant compte de ses motivations, de ses ressources, mais aussi de ses limites», ajoute-t-elle.Cette explication nous a été également donnée par Karima Rihani, psychosociologue et coach de performance en entreprise, qui indique que ce type d’accompagnement tient compte du «projet de la personne, de ses capacités, de ses potentialités, de ses aspirations, mais aussi de ses valeurs et de ses intérêts afin de l’aider à faire un choix lui permettant de créer un lien entre ses différents acquis et ce qu’il peut réellement réaliser à l’avenir». Concrètement, le coach utilise ses outils et ses techniques, entre autres, d’observation, de questionnement et de reformulation pour aider l’élève à prendre sa décision, mais sans pour autant l’influencer dans son choix. Le travail du coach constitue aussi à accompagner l’élève à travailler sur ses points de blocage qui l’empêchent de prendre sa décision et d’avancer dans sa carrière. Pour Karima Rihani, cette démarche d’accompagnement est tellement importante qu’elle doit être intégrée dans toutes les écoles, encore faut-il bien choisir le spécialiste en la matière. D’ailleurs, on les voit très souvent : de nombreuses personnes s’autoproclament coachs sans avoir ni la formation, ni les compétences nécessaires pour exercer ce métier, censé apporter une valeur ajoutée au client.
Ainsi, pour éviter de se faire piéger, il est nécessaire de vérifier les références et de bien s’informer sur son parcours, surtout lorsqu’il s’agit d’un parcours payant. Pour ce qui est de l’information elle-même, il ne faut pas hésiter non plus à vérifier sur les sites web des écoles, à participer aux conférences et aux journées portes ouvertes que ces dernières organisent, mais aussi de visiter les salons d’information et les ateliers d’accompagnement en orientation. Soulignons, en guise de conclusion, qu’une démarche d’orientation est certes bénéfique et importante, mais ne garantit en aucun cas la réussite d’un choix. D’ailleurs, les spécialistes en développement personnel crient haut et fort : il n’y a pas de bons ou de mauvais choix, il y a tout simplement une décision prise dans des circonstances précises et dont il faut assumer les conséquences. Cela dit, rater son choix de formation ne signifie en aucun cas rater sa carrière. Combien même d’élèves ont refait la première année et qui sont devenus aujourd’hui des experts dans leurs domaines. Se donner le droit à l’erreur est aussi une compétence et tout est question de travail sur soi.
-----------------------------------
L’influence des parents sur la prise de décision
Il est clair que les parents désirent le meilleur pour leurs enfants. Un amour inconditionnel qui les pousse à vouloir tout contrôler, ce qui se reflète aussi sur leur désir d’imposer parfois certains choix à leurs enfants. En matière d’orientation scolaire, cette pression peut être très coûteuse conduisant l’enfant à faire un choix qui ne correspond pas à ses propres désirs. D’une part, les parents doivent être sensibilisés par rapport à ce volet, et d’autre part, les enfants doivent être en mesure d’exprimer leurs propres choix. Le rôle des enseignants est aussi crucial dans cette sensibilisation, d’autant que les résultats scolaires jouent un rôle déterminant dans l’orientation. Une relation basée sur le dialogue et l’écoute doit être instaurée entre les parentes et leurs enfants. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Les parents devraient, au lieu d’imposer leurs points de vue : Ecouter attentivement l’enfant, le comprendre et comprendre ses choix. Aider son enfant à comprendre certaines réalités, notamment les besoins réels du marché de l’emploi. Accompagner son enfant à mieux cerner et identifier ses propres besoins en fonction de ses compétences. S’informer auprès des enseignants et des services estudiantins sur les l’évolution de son enfant et sa capacité à suivre une telle ou telle spécialité. Prendre part avec son enfant aux différents forums d’orientation. Ne pas chercher à pousser son enfant à reproduire le même chemin. Les motivations diffèrent des uns et des autres, et les parcours aussi.