Interpellé, de prime abord, sur le contenu de la proposition faite par le Chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch, au SG du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, Mohamed Zidouh, membre du Comité central du Parti de l’Istiqlal, estime qu’il est encore trop tôt pour donner une réponse à cette question. «Il faut attendre la déclaration du Chef du gouvernement désigné à propos de la future majorité pour pouvoir se prononcer», dit-il. Toutefois, M. Zidouh n’a pas caché la satisfaction de son parti quant aux résultats satisfaisants obtenus lors du scrutin du 8 septembre, malgré la pandémie, tout en mettant en évidence la volonté du PI d’être à la hauteur des engagements pris. C’est pour dire, précise-t-il, que les attentes du peuple sont au-dessus de toute autre considération. «Là où on est, on peut aussi être efficace pour servir l’intérêt de la population. Aujourd’hui, estime Mohamed Zidouh, le parti s’inscrit dans une logique de satisfaire au mieux les Marocains qui ont voté. Pour ce faire, le Conseil national a donné les pleins pouvoirs au SG du parti, Nizar Baraka, pour gérer les négociations relatives au prochain gouvernement. «Au sein du gouvernement, la place de l’Istiqlal sera respectée et à la hauteur du poids du parti», note l’invité.
Répondant à une question sur la participation du PAM au prochain gouvernement, dans le cadre de la majorité gouvernementale, l’invité de Rachid Hallaouy estime que le parti du tracteur est un parti souverain et le fait de réclamer à Abdellatif Ouahbi, SG du parti, de participer personnellement au nouveau gouvernement est aussi une décision souveraine pour donner un équilibre au sein de l’exécutif. Par ailleurs, et concernant la position que pourrait avoir chacun de ces deux partis au sein du gouvernement, l’invité note que les discussions pour former un gouvernement englobent également d’autres postes clés qui sont à pourvoir. «Dans les discussion autour de la majorité gouvernementale, il y a aussi la présidence du Parlement qui est discutée dans sa globalité». Chaque chef de parti à des ambitions claires d’ordre national et non des volontés personnelles, «des ambitions pour honorer son équipe et surtout servir les citoyens qui lui ont fait confiance», fait savoir le membre du Comité central du PI. Pour lui, il n’y a aucune différence, aujourd’hui, entre le perchoir et le gouvernement. L’essentiel est d’être à la disposition du peuple et de satisfaire ses énormes attentes tout en menant des politiques efficaces et nécessaires. L’important est aussi, ajoute-t-il, de former un gouvernement fort, unique et homogène dans son programme avec une vision claire pour mettre en place des réformes.
On doit éviter cette idée d’aller dans le sens de servir les intérêts personnels ou du parti, insiste-t-il. Ce qui prime aussi pour M. Zidouh, c’est que les partis reconquièrent la confiance des citoyen. «Les Marocains doivent comprendre que le PI est dans une logique de rupture avec le passé dans sa vision et dans sa façon de gérer la chose publique. Le parti de la balance est une pépinière de cadres et de compétences qui ont un discours politique adapté, et c’est important à signaler», se réjouit-il. Sur le volet économique et les divergences qui existent entre les programmes électoraux des partis de la majorité, l’invité insiste sur la nécessité de se mettre d’accord sur une feuille de route qui tient compte des différents axes, mais qui évolue aussi en parallèle avec les orientations du nouveau modèle de développement. «Lorsqu’on parle d’une économie diversifiée et productive, ou encore de la revalorisation du capital humain, j’estime que l’on se retrouve tous autour de ces principes», souligne M. Zidouh. Il cite à cet égard la proposition de son parti de sortir un million de familles de la précarité, une mesure qui nécessite, selon lui, la finalisation du registre social unifié et la création d’un système d’organisation pour intégrer ces populations dans une formation et un encadrement pour pouvoir les préparer à s’orienter vers des activités génératrices de revenus. «Sur ce point, on se complète avec le RNI et on peut donc créer une homogénéité entre nos programmes au sein du gouvernement», explique-t-il.
Pour le responsable, le gouvernement du Maroc d’aujourd’hui ne doit plus avoir une approche généraliste, mais plutôt une vision ciblée pour se concentrer sur les chantiers urgents, comme l’éducation et l’enseignement par exemple. Le principal, selon lui, c’est de faire aboutir le changement et d’arriver à mettre en œuvre les réformes annoncées et surtout, insiste-t-il, le volet social pour lequel il y a énormément d’attentes de la part des citoyens. Et de conclure qu’«aujourd’hui, il faut mettre l’intérêt du pays en haut des priorités et être dans une logique de réussite sur le plan économique et social. Nous n’avons pas le droit de perdre davantage de temps. Le citoyen doit sentir le changement dans sa vie de tous les jours, sinon, on aura failli à notre mission. Mais vu l’architecture du prochain gouvernement, le Maroc va remporter le défi».