Si l’impact de la Covid-19 est sévère dans le monde entier, les groupes marginalisés sont particulièrement touchés par la pandémie. C’est encore plus vrai dans des endroits comme les prisons, où la distanciation physique s’avère souvent impossible. Lors d’un événement consacré à l’examen de l’impact de la Covid-19 en milieu carcéral et à la prise en compte des stratégies de prévention et des enseignements tirés, Philipp Meissner, expert en réforme pénitentiaire à l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, a accordé à «ONU Info» un entretien dans lequel il a rappelé que les systèmes pénitentiaires et les plus de 11 millions de prisonniers dans le monde ont été affectés de manière disproportionnée par la Covid-19. On estime que plus de 527.000 prisonniers ont été infectés par le virus dans 122 pays et que plus de 3.800 personnes sont mortes dans 47 pays. «Compte tenu des capacités de test limitées dans de nombreuses juridictions et de l’évolution rapide de la situation, le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé. Il faut également reconnaître qu’en raison de leur interaction étroite et régulière avec les détenus, les agents pénitentiaires, les professionnels de la santé et les autres personnes travaillant dans les prisons sont également exposés à un risque accru d’infection. Il ne fait aucun doute que les prisons sont des environnements à haut risque en ce qui concerne la Covid-19 pour ceux qui y vivent et y travaillent», a-t-il indiqué.