Les pistes numériques de l’AIE

Le déploiement de l’efficacité énergétique, malgré ses nombreux avantages, se heurte encore sur un obstacle de taille : la parcellisation des données énergétiques qui englobent aussi bien les millions de ménages que la panoplie des grandes industries. «La difficulté et les coûts associés à l’agrégation de toutes les économies d’énergie potentielles de l’ensemble de l’économie ont rendu difficile l’activation et la gestion des investissements dans l’efficacité énergétique», écrivent des experts de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Ces derniers estiment que devant cette situation, les décideurs politiques privilégient la construction d’une centrale électrique coûteuse à l’investissement dans l’agrégation de ces données fragmentaires. Selon les analystes, la numérisation des données permet à la fois une vision beaucoup plus claire sur les ressources énergétiques distribuées et l’amélioration la mise en œuvre et le suivi de l’exécution des programmes énergétiques grâce à des ressources telles que des applications pour smartphones et des outils en ligne.

Plusieurs exemples de technologies et d’outils numériques sont cités dans l’étude, dont ceux utilisés dans les bâtiments virtuels et les villes jumelles numériques. À titre d’exemple, les urbanistes de la ville de Versailles ont utilisé un jumeau numérique du réseau routier réel de la ville pour modéliser les flux logistiques de fret de la ville et formuler un plan qui réduirait la congestion pour les entreprises de livraison, améliorerait l’efficacité énergétique et réduirait la pollution atmosphérique. Et la digitalisation n’a pas manqué d’apporter ses fruits : «Les autorités locales estiment que l’utilisation d’outils numériques a réduit de 80% le temps normalement nécessaire pour effectuer une telle analyse».  En plus de ce déficit numérique, l’efficacité énergétique a enregistré, en 2020, son taux de progression le plus faible depuis dix ans. Lors de l’année écoulée, les investissements dans l’efficacité énergétique devaient chuter de 9% dans le monde.