Le Plan Maroc vert (PMV) aura été un véritable catalyseur du développement agricole. La dynamique enclenchée dans le secteur s’est traduite par une nette augmentation du PIB agricole (PIBA) et des exportations agricoles. Concrètement, le PIB du secteur a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 5,25% entre 2008 et 2018, avec un doublement de sa contribution aux points de la croissance économique globale, répondant ainsi à son ambition de devenir un «moteur de la dynamique de croissance nationale», selon le bilan de cette stratégie. Dix ans après son lancement, cette feuille de route a repositionné l’agriculture en tant que moteur de la croissance économique. La richesse créée, mesurée en termes de PIBA, a ainsi doublé passant de 65 milliards de dirhams à la veille du PMV à 125 milliards en 2018. Cette évolution a été 2 fois plus rapide comparativement à la décennie antérieure au PMV (1997-2007) durant laquelle le taux de croissance moyen annuel du PIBA n’était que de 2,5%. Outre le rythme de croissance à la hausse, le secteur agricole a franchi de nouveaux paliers de croissance tous les quatre ans. Selon une étude menée par le Conseil général du développement agricole (CGDA), l’analyse temporelle de la contribution des facteurs de production à la croissance du secteur permet de distinguer deux grandes périodes. Une première période (1985-2007) où l’essentiel de la croissance agricole est attribuable au renforcement des inputs mobilisés (31% pour les inputs) et beaucoup moins à l’amélioration des gains de productivité (69% pour la productivité totale des facteurs – PTF). Cette situation a contribué de manière relativement faible à la génération de la richesse. Elle représente un régime d’accumulation où la valorisation est assurée par une augmentation des facteurs de production en termes de travail et de capital sans pour autant apporter des changements importants sur le plan des conditions de production et de l’efficacité des facteurs de production (faibles gains de productivité).
Quant à la seconde période (2008-2015), elle est caractérisée, à contrario, par une transformation structurelle de la croissance agricole où la PTF a représenté 85% contre 15% pour les inputs. «Cette mutation témoigne de la nouvelle dynamique productive générée par le PMV au sein de laquelle les conditions de production sont systématiquement transformées de manière à impulser significativement les gains de productivité», fait valoir le département de l’Agriculture. La création de richesses est assurée, dans ce cas, par une meilleure productivité totale des facteurs traduite par une amélioration de l’efficacité des facteurs de production, de l’organisation et du processus de production.
La valeur des exportations multipliée par 2
Les exportations agricoles ont plus que doublé entre 2008 et 2018 et ont connu une forte diversification, en dépit d’une conjoncture mondiale difficile. Ce qui aura contribué à une nette amélioration du déficit de la balance commerciale agricole. En fait, malgré la crise économique de 2008-2012, le département de l’Agriculture affirme que les mesures qu’il avait entreprises pour la promotion du commerce extérieur ont contribué au doublement de la valeur des exportations agricoles passant de 15,2 milliards de dirhams en 2008 à 36,3 milliards de dirhams en 2018.
Cette dynamique, souligne l’Agriculture, a contribué d’une part à l’amélioration du taux de couverture des importations par les exportations agricoles qui est passé de 51% en 2008 à 68% en 2018 et d’autre part à la réduction du déficit de la balance commerciale agricole de près de 31% pour passer de 25,2 milliards de dirhams en 2008 à 17,4 milliards de dirhams en 2018. Cette amélioration de la part du déficit de la balance commerciale agricole dans le PIB est essentiellement liée à la baisse des importations de céréales et l’augmentation des exportations de la tomate, du maraîchage et des fruits rouges.
