Vents favorables pour le Programme intégré de l’énergie éolienne 1.000 MW. Initialement prévu à l’horizon 2020, ce chantier stratégique, mobilisant un investissement global d’environ 14,5 milliards de DH, sera mis en service en totalité d’ici 2024 selon le nouvel agenda prévisionnel. Il s’inscrit désormais dans la stratégie énergétique renouvelable visant, notamment, à atteindre une part de plus de 52% de la capacité installée à l’horizon de 2030.
Initié par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et lancé en Juin 2010, le Programme intégré 1.000 MW est composé aujourd’hui de 5 parcs éoliens au lieu de 6 initialement, implantés dans différentes régions du Royaume disposant d’un potentiel éolien important. Ce Programme est décliné en 2 phases. La première porte sur la réalisation du parc éolien de Taza de 150 MW dont les contrats ont été signés en 2019 et le bouclage financier de la première phase (87 MW) a eu lieu le 2 septembre 2020 pour un investissement relatif à cette tranche d’environ 1,5 milliard de DH. Sa mise en service est prévue en mai 2022. Ce parc est réalisé par le consortium mené par EDF/Mitsui retenu en 2012 comme adjudicataire du marché suite à un processus d’appel d’offres lancé par l’ONEE en octobre 2010. Quant à la seconde phase, elle porte sur la réalisation du Projet éolien intégré de 850 MW qui est composé désormais de 4 sites au lieu de 5, suite à la révision à la hausse de la capacité de certains parcs : «Midelt, 210 MW», «Boujdour, 300 MW», «Jbel Lahdid, 270 MW», et «Tiskrad à Tarfaya, 100 MW». Cette deuxième phase est développée par le groupement «Nareva Holding-Enel Green Power», associé au fabricant d’éoliennes Siemens Gamesa Renewables, qui avait remporté en 2016 l’appel d’offres international pour le développement, la conception, le financement, la construction et l’exploitation et la maintenance du Programme éolien intégré 850 MW. Le premier parc «Midelt», d’une capacité de 210 MW (au lieu de 150 MW prévus au début) et d’un coût global d’environ 2,5 milliards de DH, a été mis en service le 27 décembre 2020, après 24 mois de travaux. Le deuxième site «Boujdour, 300 MW» (au lieu de 100 MW initialement) est en construction après le bouclage financier réalisé le 24 juillet 2020. Pour un investissement d’environ 4 milliards de DH, ce projet sera mis en service en novembre 2022. Pour ce qui est du parc éolien de Jbel Lahdid (Essaouira) de 270 MW de capacités (au lieu de 200 MW), les contrats relatifs à son développement ont été signés le 31 décembre 2020, entre la partie publique marocaine, représentée par l’ONEE-MASEN, et le développeur privé du programme. Pour un investissement d’environ 2,8 milliards de DH, sa mise en service progressive est prévue à partir du premier semestre 2023.
Enfin, le quatrième parc du Programme éolien intégré 850 MW porte sur Tiskrad, d’une puissance de 100 MW (au lieu de 300 MW), situé à environ 15 km au nord-est de la ville de Laâyoune. Pour ce projet, le bouclage financier est prévu en 2022 pour une mise en service en 2024. À noter que la Moroccan Agency for Sustainable Energy (Masen), qui pilote désormais l’ensemble des énergies renouvelables au Maroc, est une partie prenante dans tout le programme éolien intégré. À terme, les différents parcs passeront sous le giron de Masen. De son côté, l’ONEE assure également le rôle d’actionnaire à travers sa prise de participation dans les sociétés de projets créées par les partenaires privés, et qui seront chargées de la réalisation, le financement et la mise en service des parcs éoliens, à travers des contrats d’achat et de fourniture d’électricité de 20 ans, à conclure avec l’ONEE (acheteur d’électricité) pour chacun des parcs éoliens. Au-delà de la valorisation du potentiel éolien marocain et la production de l’électricité verte, ce Programme vise également la promotion d’une industrie éolienne nationale, le transfert de savoir-faire, le développement social et régional et la promotion de la recherche et développement dans le secteur éolien.