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Le Maroc a célébré, hier, la Journée nationale de lutte contre l’analphabétisme. Cette journée est l’occasion idoine pour s’arrêter sur les avancées réalisées par le Royaume dans ce domaine.
En effet, durant ces dernières années, le Maroc a entrepris de nombreuses initiatives pour lutter contre le fléau de l’analphabétisme et continue d’avancer à grands pas vers l’éradication de ce phénomène, qui entrave le développement humain.
D'après le recensement général de la population et de l’habitat 2013, le taux d’analphabétisme parmi la population âgée de 10 ans et plus s’élève à 32,2% en 2014, contre 43,2% en 2004 et 87% en 1960. Dans le milieu rural, ce taux a atteint 47,5% contre 22,6% dans le milieu urbain. Ce qui représente une baisse de 13% en milieu rural et de 6,8% en milieu urbain en comparaison avec 2004.
Au titre de l’année scolaire 2020-2021, un total de 283.758 personnes, dont 275.981 femmes, ont bénéficié du programme national de lutte contre l’analphabétisme dans les mosquées et à travers la télévision et internet, d’après le ministère des Habous et des affaires islamiques. Depuis son lancement en l’an 2000, ce programme national a profité à un total de 3.911.384 personnes, dont 3.459.817 femmes, soit un taux de 88,46%. Pour assurer la mise en œuvre de ce chantier, le ministère a mobilisé près de 7.000 mosquées, quelque 8.000 encadrants, 1.200 coordinateurs et conseillers pédagogiques et 360 formateurs pédagogiques. Il vise, en effet, l’inscription de 300.000 bénéficiaires au titre de l’année scolaire 2021-2022.
Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires des programmes de lutte contre l’analphabétisme a dépassé, pour la quatrième année consécutive, la barre d’un million (1.200.644) pour l’année scolaire 2020-2021, en dépit des circonstances exceptionnelles engendrées par la crise sanitaire de la Covid-19, selon les chiffres présentés dernièrement lors de la septième session du conseil d’administration de l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme (ANLCA). L’agence avait également rappelé que le nombre de bénéficiaires de ces programmes a atteint 5.481.788 personnes, depuis sa création en 2016.
Il est à noter que les efforts de généralisation de la scolarisation consentis durant les deux dernières décennies, tout particulièrement dans les zones défavorisées comme les régions rurales et montagneuses, auront à terme un effet très positif sur la réduction du taux d’analphabétisme dans le pays, aux côtés des programmes parallèles menés par plusieurs acteurs institutionnels et associatifs.
Les différentes actions et programmes menés par l’État et la société civile ont permis à un grand nombre de citoyens de se donner de nouvelles perspectives et d’intégrer le processus de développement global du pays. Dans un témoignage accordé à la MAP, Habiba confie que les cours de lutte contre l’analphabétisme ont littéralement changé son quotidien. Elle peut désormais compter sa monnaie, sortir seule et même prendre le train. «Il m’arrive même de lire les grands titres des journaux et aider mon fils dans ses devoirs», s’est-elle réjouie, ajoutant que même si le chemin reste encore long, ces cours constituent pour elle une véritable révolution intellectuelle. D’autres femmes ont confié suivre des cours d’alphabétisation destinés aux adultes n’ayant jamais appris à lire et à écrire (ou très peu) dans des mosquées, après les horaires de prière. «Nous apprenons à lire l’arabe, à calculer et à réciter le Coran», ont-elles raconté, notant que ces programmes d’alphabétisation stimulent grandement leur intérêt pour la lecture et l’apprentissage, notamment des textes religieux.
