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Les propriétaires et gérants des hammams traditionnels montent au créneau

Le Syndicat national des propriétaires des hammams et douches de Casablanca organise, ce jeudi 21 janvier à 11 h, un nouveau sit-in devant la wilaya de Casablanca pour protester contre la fermeture des bains maures et déplorer l’impact de la crise sanitaire sur leur activité.

Les propriétaires et gérants des hammams traditionnels montent au créneau

Les hammams traditionnels et douches publiques font partie des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire due à la Covid-19. Depuis le déclenchement de la pandémie au Maroc en mars 2020, ces espaces n’ont pas pu rouvrir leurs portes dans plusieurs villes soumises à des mesures de restriction. Il s’agit notamment de Casablanca, Agadir, Fès et Kénitra où les propriétaires de bains maures ainsi que leurs employés vivent dans des conditions déplorables depuis plusieurs mois. «Notre vie a été entièrement chamboulée depuis l’apparition de cette pandémie. Je gagnais ma vie dignement grâce à mon travail dans un hammam traditionnel. Je me suis retrouvée du jour au lendemain sans travail alors que j’ai une famille à prendre en charge. Depuis la fermeture des bains maures, j’ai commencé à travailler comme femme de ménage, mais de façon irrégulière, du coup, cela ne me rapporte pas autant qu’avant. Il faut trouver une solution rapide à ce problème. Beaucoup de familles souffrent à cause de la fermeture des bains et douches publics», déplore Mina, 43 ans, gommeuse dans un hammam traditionnel à Casablanca. Les propriétaires et employés de ces espaces ne sont pas les seuls à attendre la réouverture avec impatience. C’est aussi le cas des clients, essentiellement les femmes, qui sont habituées à y aller au moins une fois par semaine. «Pour les femmes marocaines, le bain c’est sacré. Je n’ai jamais imaginé passer des mois sans aller au hammam. C’est un rituel important que rien d’autre ne peut remplacer», confie Rania, 32 ans. Et d’ajouter : «J’ai essayé les spas à 200 DH et même à 300 DH, mais ce n’est pas du tout la même chose. Vivement que les autorités permettent à nouveau de rouvrir ces espaces de relaxation et de bien-être».
Pour l’instant, le ministère de la Santé continue de penser que les bains maures sont des lieux favorisant la propagation et la transmission de la Covid-19, car il s’agit d’espaces clos, manquant d’aération et ne permettant pas le respect de la distanciation physique. C’est pourquoi le département d’Aït Taleb a considéré que les hammams peuvent s’avérer de probables foyers de contamination qu’il vaut mieux fermer dans les villes où les cas de personnes touchées par le coronavirus sont nombreux.
Des explications qui sont loin de convaincre le Syndicat national des propriétaires des hammams et douches de Casablanca qui organise, ce jeudi 21 janvier à 11 h, un nouveau sit-in devant la wilaya de Casablanca pour protester contre la fermeture des bains maures et déplorer l’impact de la crise sanitaire sur leur activité. «Alors que nous nous attendions à ce qu’on nous permette enfin de reprendre nos activités, nous étions une nouvelle fois désagréablement surpris d’apprendre que le gouvernement a décidé de prolonger de deux semaines supplémentaires les mesures restrictives à compter du 19 janvier, pour lutter contre le coronavirus. Le gouvernement a omis de nouveau de discuter du problème de fermeture des bains traditionnels et douches publiques, ce qui nous met dans une situation très critique. Nous avons beau espéré que le gouvernement mette en place des mesures spécifiques pour nous accompagner et sauver ce secteur, mais absolument rien n’est fait, comme si les 140.000 employés qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans aucun revenu n’existaient pas», fustige Abdellah Atrih, secrétaire général du Syndicat national des propriétaires des hammams et douches de Casablanca. «Nous avons adressé de nombreuses lettres aux responsables afin de leur demander de réagir, mais elles sont restées sans réponse. Et comme si cela n’était pas suffisant, on nous demande aujourd’hui de payer les impôts alors qu’on nous a forcés à arrêter nos activités depuis des mois. Face à cette triste situation, nous avons appelé tous les propriétaires des hammams et douches de Casablanca à faire une estimation des dépenses prévues pour réaliser les travaux de mise à niveau du sol, des chaudières et des canalisations qui se sont dégradés en raison de la longue période de fermeture. Et ce pour commencer les démarches pour poursuivre le gouvernement en justice afin de nous rembourser», a conclu Abdellah Atrih. 

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