Les hammams traditionnels et douches publiques font partie des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire due à la Covid-19. Depuis le déclenchement de la pandémie au Maroc en mars 2020, ces espaces n’ont pas pu rouvrir leurs portes dans plusieurs villes soumises à des mesures de restriction. Il s’agit notamment de Casablanca, Agadir, Fès et Kénitra où les propriétaires de bains maures ainsi que leurs employés vivent dans des conditions déplorables depuis plusieurs mois. «Notre vie a été entièrement chamboulée depuis l’apparition de cette pandémie. Je gagnais ma vie dignement grâce à mon travail dans un hammam traditionnel. Je me suis retrouvée du jour au lendemain sans travail alors que j’ai une famille à prendre en charge. Depuis la fermeture des bains maures, j’ai commencé à travailler comme femme de ménage, mais de façon irrégulière, du coup, cela ne me rapporte pas autant qu’avant. Il faut trouver une solution rapide à ce problème. Beaucoup de familles souffrent à cause de la fermeture des bains et douches publics», déplore Mina, 43 ans, gommeuse dans un hammam traditionnel à Casablanca. Les propriétaires et employés de ces espaces ne sont pas les seuls à attendre la réouverture avec impatience. C’est aussi le cas des clients, essentiellement les femmes, qui sont habituées à y aller au moins une fois par semaine. «Pour les femmes marocaines, le bain c’est sacré. Je n’ai jamais imaginé passer des mois sans aller au hammam. C’est un rituel important que rien d’autre ne peut remplacer», confie Rania, 32 ans. Et d’ajouter : «J’ai essayé les spas à 200 DH et même à 300 DH, mais ce n’est pas du tout la même chose. Vivement que les autorités permettent à nouveau de rouvrir ces espaces de relaxation et de bien-être».
Les propriétaires et gérants des hammams traditionnels montent au créneau
Le Syndicat national des propriétaires des hammams et douches de Casablanca organise, ce jeudi 21 janvier à 11 h, un nouveau sit-in devant la wilaya de Casablanca pour protester contre la fermeture des bains maures et déplorer l’impact de la crise sanitaire sur leur activité.
Hajjar El Haïti
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20 Janvier 2021
À 20:17
