Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Société

Les personnes séropositives plus vulnérables à la Covid-19

Les personnes vivant avec le VIH sont deux fois plus fragiles face à la Covid-19, c’est ce qui ressort d’un récent rapport de l’Onusida. La pandémie a également eu un impact négatif sur le dépistage et la prise en charge des personnes séropositives. Heureusement que le Maroc a pu se démarquer des autres pays de la région en continuant à fournir des services de soins VIH malgré la situation épidémiologique liée à la Covid-19.

Les personnes séropositives plus vulnérables à la Covid-19

Le dernier rapport annuel mondial sur le Sida de l’Onusida met en évidence les preuves que les personnes séropositives sont plus vulnérables à la Covid-19 et que les inégalités croissantes les empêchent d’accéder aux vaccins développés contre le nouveau coronavirus et aux services de traitement du VIH. De récentes études ont révélé que le risque de mourir de la Covid-19 chez les personnes vivant avec le VIH était le double de celui de la population générale. «Au début de la pandémie, on ne pouvait pas avoir de réponses claires quant à l’impact de la pandémie sur les personnes vivant avec le VIH. Mais maintenant on sait que les personnes séropositives sont plus fragiles face au Sars-CoV-2 surtout lorsqu’elles n’ont pas accès au traitement», explique Pr Sedqi Mustapha, professeur de maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca.
Le rapport de l’Onusida indique également que si depuis quelques années, la lutte contre l’épidémie marquait déjà le pas et les progrès étaient plus lents qu’escomptés, la Covid-19 est venu compliquer encore plus un combat. Les restrictions et confinements mis en place pour faire face à la pandémie de la Covid-19 ont gravement perturbé le dépistage du VIH dans de nombreux pays. Cela a entraîné une forte baisse des diagnostics du VIH et l’orientation des patients vers des soins appropriés dans de nombreux pays. Pourtant, le Maroc a pu se démarquer des autres pays de la région, voire dans le monde par sa riposte au VIH/Sida. En effet, grâce aux efforts louables du secteur public et de la société civile, le Royaume a pu continuer à fournir des services de soins VIH malgré la situation épidémiologique liée à la Covid-19.

«Malgré la pandémie de Covid-19, le ministère de la Santé a œuvré pour que les soins prodigués aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH) soient assurés de manière continue», a déclaré récemment Mohamed El Youbi, le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé.
Concernant la vaccination des personnes séropositives, le rapport de l’Onusida révèle qu’en Afrique subsaharienne, qui abrite les deux tiers (67%) des personnes vivant avec le VIH, moins de 3% avaient reçu au moins une dose d’un vaccin contre la Covid-19 en juillet 2021.
Pour l’Onusida, cette situation a un impact sévère dans le monde entier. L’Organisation affirme que les vaccins contre la Covid-19 pourraient sauver des millions de vies dans les pays en développement, mais ces derniers n’en bénéficient toujours pas en assez grand nombre alors que les pays riches et les entreprises s’accrochent fermement au monopole de la production et de la livraison de fournitures à but lucratif. «Les PVVIH doivent se faire vacciner en priorité quel que soit leur âge.

C’est la meilleure solution pour les protéger. Au Maroc, nous avons la chance que l’opération de vaccination se déroule dans de bonnes conditions et nous avons rapidement pu atteindre l’âge moyen des personnes séropositives qui est de 40 ans», a indiqué Pr Sedqi Mustapha.
Rappelons qu’au niveau national, il a été décidé d’étendre le Plan stratégique national (PSN) 2017-2021 jusqu’en 2023 à l’issue de sa revue à mi-parcours, afin de consolider les acquis dans l’accélération de la riposte au VIH et constituer une référence nationale pour les interventions de lutte contre le Sida, auxquelles doivent adhérer toutes les parties prenantes pour parvenir à la réalisation des résultats escomptés. Le PSN d’extension 2023 est en cohérence avec la stratégie des trois 90 «Fast-Track» de l’Onusida et la Stratégie mondiale du secteur de la santé 2016-2021, qui convergent vers l’atteinte de la fin de l’épidémie du Sida en 2030. Le PSN d’extension 2023 a pour objectif de réduire les nouvelles infections à VIH et la mortalité liée au Sida de 50% d’ici 2023, lutter contre la discrimination à l’égard des PVVIH et renforcer la gouvernance pour assurer l’accélération et la durabilité de la riposte nationale au Sida. Il vise également l’élimination de la transmission du VIH et de la syphilis congénitale de la mère à l’enfant. 

Pas de progrès dans l’éradication du Sida chez les plus jeunes

Selon le nouveau rapport de l’Onusida, les progrès vers l’éradication du Sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes sont au point mort et aucun des objectifs pour 2020 n’a été atteint.
Le rapport de l’initiative «Start Free, Stay Free, Aids Free» montre que le nombre total d’enfants sous traitement a diminué pour la première fois, bien que près de 800.000 enfants vivant avec le VIH ne soient pas actuellement sous traitement, précise un communiqué de l’ONU.
Il montre également les occasions manquées d’identifier précocement les nourrissons et les jeunes enfants vivant avec le VIH, en ce sens que plus d’un tiers des enfants nés de mères vivant avec le VIH n’ont pas été testés. S’ils ne sont pas traités, environ 50% des enfants vivant avec le VIH meurent avant d’avoir atteint leur deuxième anniversaire, selon la même source.
«Il y a plus de 20 ans, des initiatives pour les familles et les enfants visant à prévenir la transmission verticale et éliminer la mort d’enfants du Sida ont véritablement donné le coup d’envoi à ce qui est maintenant devenu notre riposte mondiale au Sida. Cela découle d’une mobilisation sans précédent de tous les partenaires. Pourtant, malgré des progrès précoces et spectaculaires, malgré plus d’outils et de connaissances que jamais, les enfants sont loin derrière les adultes et loin de nos objectifs», a déclaré Shannon Hader, directrice exécutive adjointe des programmes à l’Onusida, citée dans le communiqué.

 

Lisez nos e-Papers