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Les services de réanimation toujours sous pression, malgré la baisse des cas positifs

La situation est toujours critique pour les services de réanimation et de soins intensifs. Le dernier bilan bimensuel du ministère de la Santé atteste que le nombre des cas critiques et des décès demeure inquiétant. Plus de détails avec les responsables des services de réanimation à Casablanca et Marrakech.

Les services de réanimation toujours sous pression, malgré la baisse des cas positifs

Pour la cinquième semaine consécutive, le nombre des cas positifs de la Covid-19 a poursuivi sa baisse, mais les cas critiques et les décès demeurent élevés. Effectivement, dans son bulletin quotidien, publié mardi, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre des cas actifs encore sous traitement ou suivi médical a atteint 28.602 personnes, dont 1.684 cas graves. Les services de réanimation et de soins intensifs continuent ainsi de travailler sous pression, selon le Pr Lahoucine Barrou, chef du service anesthésie-réanimation au CHU Ibn Rochd de Casablanca. «Nous avons aujourd’hui une trentaine de malades en réaction Covid. La plupart sont dans un état grave ou sous ventilation mécanique», souligne-t-il, avant d’ajouter que ce sont des patients qui ont des comorbidités, notamment l’obésité, le diabète, le néoplasme, la cardiopathie et l’asthme. Notre expert précise que l’âge moyen de ces patients est de 56 ans avec des extrêmes allant de 37 à 80 ans. «La plupart de ces malades sont non vaccinés, mais il y a aussi certains patients qui ont reçu les deux doses du vaccin».

Pour sa part, Pr Ghassan El Adib, chef du service Anesthésie & Réanimation à l’Hôpital Mère et Enfant à Marrakech, estime que la problématique se situe plutôt au niveau de la réanimation pédiatrique. Notre expert précise, toutefois, qu’il y a une autre raison médicale liée à la Covid-19 pour laquelle des patients, particulièrement des enfants, sont placés en réanimation. Il s’agit du syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants (MIS-C). «Ce syndrome constitue une atteinte inflammatoire qui intervient en général une quinzaine de jours après l’atteinte par la Covid», explique-t-il. Effectivement, précise-t-il, «depuis une semaine, nous sommes en train d’admettre beaucoup de cas de ce syndrome. D’ailleurs, une dizaine d’enfants, âgés entre 4 et 13 ans, sont admis en soins intensifs», regrette Pr Ghassan El Adib. Pour lui, «le MIS-C présente actuellement une réelle problématique qui apparaît avec le variant Delta, et plus particulièrement pendant ce mois de septembre chez la population d’enfants». 

Hormis cette situation critique dans les services de réanimation, le nombre de cas positifs continue à baisser et la campagne de vaccination avance très bien puisque le Maroc a dépassé les 36 millions d’injections, première et deuxième doses confondues. À la lumière de ces données, peut-on espérer prochainement un retour à la vie normale ? Pour Pr Barrou, «il est encore tôt pour se prononcer sur ce sujet». En effet, ajoute-t-il, cela dépend de plusieurs facteurs, notamment le respect par les citoyens des mesures de protection en vigueur. 

De son côté, Pr Ghassan El Adib, estime que par rapport à l’épidémiologie nationale, c’est vrai qu’il y a une décrue importante, mais avec une disparité régionale. «Certaines régions sont encore en phase de pic, particulièrement pour les cas graves de la maladie», explique-t-il. Partant de ce constat, notre expert note que le retour à la normale doit se faire de façon extrêmement progressive tout en tenant compte de la situation épidémiologique de chaque région. Pour lui, la levée des restrictions devrait se faire aussi en fonction notamment de l’état d’avancement de la campagne de vaccination, puisqu’on n’est pas à l’abri d’une recrudescence.

Sur ce volet, Pr El Adib indique qu’il faut rester vigilant et profiter de la décrue épidémique pour vacciner le maximum de personnes, particulièrement celles à risque de mortalité ou d’admission en réanimation, et ce tous âges confondus. De même, ajoute-t-il, une troisième dose du vaccin serait nécessaire pour protéger les personnes qui ont été vaccinées très tôt, qui sont à risque et dont l’immunité s’est affaiblie au cours du temps. Par ailleurs, les deux experts interrogés par «Le Matin» ne manquent pas de rappeler l’importance de respecter les mesures barrières en vigueur, à savoir le port du masque, la distanciation physique et le lavage régulier des mains. Ces mesures, à côté de la vaccination, restent notre principal allié face à la pandémie. 

 

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