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La situation des NEET aggravée par la crise sanitaire

Ils sont dans la force de l’âge, cependant ils sont inactifs, sans aucun enseignement ni formation : les NEET représentent plus de 28% des jeunes entre 15 et 24 ans au Maroc et leur situation a été aggravée par la crise de la Covid-19.

La situation des NEET aggravée par la crise sanitaire
Les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont été encore plus sévèrement touchés par la crise de la Covid-19 que les adultes.

Le monde entier a célébré hier, jeudi 15 juillet, la Journée mondiale des compétences des jeunes 2021 sur le thème «Réimaginer les compétences des jeunes dans l’après-pandémie». Cette journée, qui vise à célébrer l’importance stratégique de la transmission aux jeunes des compétences nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat, a eu lieu dans un contexte difficile, à savoir la persistance de la pandémie de Covid-19. La crise sanitaire mondiale a, en effet, provoqué d’énormes bouleversements du secteur de l’enseignement et des formations techniques et professionnelles, ce qui a eu de lourdes conséquences sur la vie des jeunes, en général, et des NEET (ni à l’emploi, ni en enseignement, ni en formation), en particulier.
Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont été encore plus sévèrement touchés par la crise de la Covid-19 que les adultes. À l’échelle mondiale, l’emploi des jeunes a chuté de 8,7% en 2020, contre 3,7% pour les adultes. 20% des jeunes sont non scolarisés et sans emploi ni formation, parmi lesquels les trois quarts sont des filles. Le déclin de l’emploi causé par la crise Covid-19 n’a pas été compensé par le rendement de l’éducation et de la formation. Par conséquent, ces proportions ont encore augmenté dans de nombreux pays.
Au Maroc, d’après une récente étude de l’Observatoire national du développement humain (ONDH), plus de 28% de la jeunesse marocaine sont des NEET, soit 1,7 million de jeunes de 15 à 24 ans. Parmi eux, à peine 22% sont en recherche permanente et active d’emploi. Pour l’observatoire, cette situation traduit les limites des politiques publiques pour permettre une réinsertion dans le système éducatif et de formation et une amélioration généralisée de la sphère productive marocaine qui exclue de fait 75% des NEET. Il a également été remarqué que les NEET sont majoritairement de jeunes femmes (76,4%), dont 36,1% vivent dans le milieu rural. Par ailleurs, 5 profils de NEET ont été identifiés : il s’agit des femmes rurales au foyer à responsabilité familiale qui représentent 54,3%, les jeunes citadins découragés (25%), les NEET en situation de transition (7,8%), les NEET volontaires par choix (7,5%), et ceux qui souffrent de problèmes de santé (5,1%).
D’après cette enquête, l’afflux de jeunes n’ayant pas achevé leur cycle de formation ou disposant de faibles compétences conduit à un très fort sous-emploi offrant peu de rémunérations aux jeunes, mais aussi peu d’opportunités d’acquérir les compétences professionnelles requises par les entreprises. Conscient de ces défis, le Maroc essaie à travers plusieurs stratégies sectorielles d’amorcer un processus d’inclusion économique et sociale des groupes de jeunes. Parmi les stratégies, importantes, on trouve la Politique nationale intégrée de la jeunesse (PNIJ) adoptée en 2019 par le Conseil de gouvernement et qui est articulée autour de 5 axes stratégiques. Il s’agit d’augmenter les opportunités économiques pour les jeunes et promouvoir leur employabilité, accroître l’accès et la qualité de services de base pour la jeunesse et réduire les disparités géographiques, promouvoir la participation active des jeunes dans la vie sociale et civique et dans la prise de décision, ainsi que le respect des droits de l’Homme et, enfin, renforcer les dispositifs institutionnels de communication, d’information, d’évaluation et de gouvernance. 

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