«Le nouveau système pédagogique permettra de passer outre les limites de l’ancien, d’autant que la loi-cadre sur la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique offre des opportunités pour l’adéquation du système pédagogique national avec les systèmes internationaux», a expliqué le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaïd Amzazi, qui répondait le mois d’avril dernier à une question orale sur «L’offre en ressources humaines nécessaires pour la réussite du système Bachelor» à la Chambre des conseillers.
Selon le responsable gouvernemental, l’adoption de ce nouveau système était prévue pour cette rentrée universitaire, mais elle a été retardée en raison de la conjoncture actuelle, marquée par la propagation de la Covid-19. Ainsi, le nouveau système sera mis en œuvre à partir de l’année prochaine selon une approche graduelle et expérimentale, sachant que 12 universités nationales ont déjà exprimé leur désir de s’engager dans ce nouveau projet pédagogique.
S’agissant des objectifs de ce nouveau système, ils s’annoncent très ambitieux. Le ministère table, avec la mise en œuvre de ce programme, sur l’amélioration du rendement interne des établissements à accès ouvert à travers la limitation des déperditions et le renforcement du taux de diplomation. Les autres ambitions affichées concernent l’amélioration de l’employabilité des étudiants en renforçant la maîtrise des langues étrangères, le développement personnel, les soft skills, la culture générale et la facilitation de la mobilité internationale en adaptant le système marocain aux standards internationaux, à travers l’adoption du diplôme le plus délivré au monde.
Une évaluation de l’ancien modèle, adopté par les universités marocaines avait dévoilé plusieurs insuffisances, notamment un taux de décrochage universitaire important. Selon des statistiques officielles, le nombre d’étudiants ayant décroché une licence en 2018-2019 se limitait à 118.000 lauréats, alors que les nouveaux inscrits atteignaient 264.000 étudiants. C’est dire l’importance du taux de déperdition. À cela s’ajoutent d’autres lacunes relevées, notamment une faiblesse des acquis disciplinaires et une absence de système d’orientation efficient, ainsi que l’inexistence de formations en soft skills et une implication insuffisante des partenaires socio-économiques. Ce qui engendre des profils de faible qualité sur le marché de l’emploi et des formations inadaptées aux besoins. Ainsi, le taux de chômage des licenciés atteint 19%. Une situation due notamment à l’inadéquation du système avec le marché du travail.
Qu’est-ce que le Bachelor ?
Le système du Bachelor démarrera en septembre prochain dans les établissements d’enseignement supérieur marocains. L’adoption de ce nouveau système permettra de s’ouvrir davantage sur les systèmes éducatifs internationaux, notamment ceux des pays anglo-saxons. Il s’agit d’un diplôme universitaire le plus répandu et le plus adopté au monde, à même de faciliter la mobilité des étudiants marocains dans les universités internationales. Le cycle Bachelor est composé de quatre années d’études (la 1ère année Fondatrice, la 2e année Tronc commun ; la 3e année de Spécialisation et la 4e année d’Approfondissement) et comprend 48 modules répartis en :
• 26 modules de disciplines soit 70% des modules programmés dans la formation ;
• 8 Modules de Soft-Skills ;
• 6 Modules de Langues étrangères ;
• 4 Modules d’ouverture spécialisée ;
• 2 Modules d’ouverture générale ;
• 2 Modules PFE.