Destruction de postes d’emploi, chute du volume horaire du travail, hausse du chômage, du sous-emploi et de l’inactivité. La situation aura été bien difficile pour le marché du travail en 2020. Une détérioration qui n’est pas due à la seule pandémie de la Covid-19, mais également à la sécheresse qui a sévi dans le pays. Cette rareté des pluies aura même été plus ravageuse sur l’emploi que la pandémie.
107.000 emplois perdus dans les services
La détérioration observée sur le marché du travail se mesure également à l’aune de l’évolution de l’activité et de l’emploi. Sachant que le taux d’activité correspond à la part des personnes actives (celles qui ont un emploi + celles qui en recherchent un) dans la population totale en âge de travailler, et le taux d’emploi à la part de la population active occupée dans la population totale en âge de travailler. Le taux d’emploi reflète la capacité d’une économie à utiliser ses ressources en main-d’œuvre.Ainsi, note le HCP, «la baisse structurelle du taux d’activité qui caractérise le marché du travail est accentuée en 2020». Ce taux a reculé d’un point pour s’établir à 44,8%. Cette baisse résulte de l’accroissement de la population en âge d’activité (15 ans et plus) de 1,5%, par rapport à 2019, et du recul de la population active de 0,9% (-111.000 personnes), explique le HCP. De même, le taux d’emploi a reculé de 41,6% à 39,4% d’une année à l’autre.Après avoir créé en moyenne 121.000 postes au cours des 3 années précédentes, l’économie nationale en a perdu 432.000 en 2020. Une bonne partie (plus de 63%) des emplois perdus est enregistrée dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche, avec 273.000 postes. Il est suivi par les services (107.000 emplois perdus), l’industrie y compris l’artisanat (37.000 postes) et le BTP (9.000 postes).